Le Faux Rhum   

Dîtes, je m'interroge.

L'état de santé de Sir Maximilien me préoccupe au plus haut point, et comme vous êtes nos administrés, il est de notre devoir de ne pas laisser ce cher enfant sans examen médical approfondi.

(C'est une expression, pas la peine de retrousser vos manches.)

C'est qu'en me constituant prisonnier de mon propre chef - sur ordre de Messire du Bayou -, je m'attendais à ce que Sir Maximilien compense le manque de mobilité de ses jambes par une activité accrue voir doublée de ses membres supérieurs.
En effet, je m'attendais à le voir se saisir de cette affaire à bras-le-corps, ou encore me tomber dessus à bras-raccourcis, mais il n'en est rien. Ceux-ci sont au moins aussi inertes que ses guiboles.

Ah !

Et si, me suis-je dit, son cas s'était aggravé en paraplégie ?!

INFIRMIÈRES !

Son état empire à vue d’œil.

Voyez ce teint blafard.

MÉDECIIIIIIIINS !

Comme je vois que le triste Sir a besoin de repos, je crains de ne devoir prendre congés.

Non sans laisser un bouquet de fleurs à son chevet, bien sûr. Car, comme je l'ai déjà dit, nous sommes bien éduqués, nous autres Fronçais.

Faites-moi signe quand il sera sorti de convalescence, je reviendrai afin de porter ce collier de chanvre qu'il m'a promis.