 Le Faux Rhum
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Posté le 11/07/2018 à 10:41:53. Dernière édition le 11/07/2018 à 11:08:34
Gem' s'était infiltré à la faveur de la nuit. Pour une fois qu'il agissait en solo -la première fois depuis des mois- il se sentait étrangement serein. Personne à surveiller, pas d'ordres à donner. Juste lui, quelques couteaux et cette ville qu'il connaissait si bien. Un des gardes lui devait une faveur de rien de tout en échange de services rendus, une histoire de réduction des héritiers en lice autour d'un testament juteux. Il a suffi de se rappeler à son bon souvenir et le type a gentiment oublié de verrouiller la poterne dont il avait la garde ce soir. Pas besoin de pot-de-vin, tout à l'aimable. Capuche rabattue sur la tête, Gem' file dans les rues, évitant les mendiants et esquivant les patrouilles ; tout le monde était sous tension depuis l'exécution, ça n'allait pas lui faciliter la tâche. Il retrouve les réflexes d'assassin de sa jeunesse : légèreté et rapidité, autant qu'il peut se le permettre vu sa carrure. On bouge bien mieux sans trente kilos de barda sur le dos.
Enfin, l'église se dresse en face de lui. Grande, majestueuse... Surtout inutile. C'est quand il entre dans la nef, marchant le plus silencieusement possible, qu'il se rappelle d'à quel point il méprise cette jeune foi hypocrite. Tout n'y est que dorures et extravagance, bien loin de la simplicité que mérite selon lui la religion. Il touche sa cicatrice du bout des doigts, celle qui barre sa bouche en diagonale jusqu'au menton, une des plus moches. Il fait souvent ça quand il est perdu dans ses pensées. Son dieu marin à lui n'apprécie que la tombe humide et glacée de l'océan comme demeure. On lui rend hommage directement, grâce à des offrandes et des sacrifices pour lesquels il vous récompense en personne. Pourquoi devrait-il donc respecter cet autre dieu si triste, si absent, si pauvrement humain ? Arrivé devant l'autel, il crache par terre.
L'escalier poussiéreux est toujours là, il s'y engage et le voilà de retour dans ce sous-sol si familier. Il est à peine entré qu'il sent que la vermine est partout, elle infeste chaque recoin de la pièce et il peut l'entendre gratter dans les murs. L'enquête commence. Comme d'habitude, le prêtre n'a même pas la décence d'entretenir ce lieu sensément sacré, on y trouve des tas de caisses et de matériel. De la contrebande, peut-être. L'idée est séduisante. Il allume une torche après s'être assuré qu'il était bien seul, et qu'on ne pourrait pas en voir la lumière depuis le rez-de-chaussée. Ça remue dans les coins, ils veulent fuir la lumière -pour l'instant. Ces choses sont coriaces, et en voilà d'ailleurs un qui ne bouge pas... Il est si gros ! Un truc monstrueux, qui pourrait bien tuer un chat à lui seul. Il montre ses petites dents pointues et ne bouge toujours pas ; Gem' agite la torche dans sa direction. Que dalle ! Petite pute coriace.
Il est outré de voir la petite peste le menacer. Sa main jaillit pour coincer la bestiole entre ses gros doigts, qui le mord en retour et se débat sauvagement en plantant ses petites griffes dans sa paume. Gem' ignore la morsure et serre le poing autant qu'il peut ; s'ensuit un gros craquement et la bestiole est réduite en bouillie, les petits yeux noirs expulsés de leurs orbites. Il jette les restes au sol et essuie sa main sur son pantalon. Dégueulasse, mais bougrement satisfaisant.
Hélà ! Le rat mort est à peine par terre qu'une seconde bête sort de sa cachette et se précipite pour renifler le cadavre de son congénère, elle doit y voir un repas facile et oublie sottement le danger dans sa frénésie. Gemini lève lentement le pied puis l'abat d'un coup, droit sur l'échine du rat qu'il brise sous sa botte, provoquant un couinement d'agonie perçant. Il ne peut s'empêcher d'exulter brièvement lorsque le cri de l'animal s'éteint.
Et de deux. |
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Posté le 15/07/2018 à 12:28:24
Le cousin du lièvre animal maudit dont on ne prononce pas le nom et qui n'a rien à faire sur un navire.
Mais il est une autre engeance pour les marins :
Le rat, dans la cale où ailleurs il ne fait pas bon en trouver. Et quand les rats quittent le navire, il y a de quoi s'inquiéter.
Mais là les rats avaient tendance à envahir le navire.
Il était grand temps de faire quelque chose ! |
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Elliott |
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Posté le 15/07/2018 à 14:25:28. Dernière édition le 15/07/2018 à 14:26:25
Il regrettait de ne pas être présent pour cette chasse à la vermine. Cependant, il avait une toute autre forme de vermine autour de lui. Depuis plusieurs jours, Elliott était vêtu d’un turban sur sa tête et d’une étoffe orangée devant ses lèvres. Seul son regard était visible mais couvert d’une couche d’argile préalablement prise sur un monstre de boue des cavernes afin de se rendre méconnaissable. Si certains le reconnurent, ils n’en dévoilèrent rien. Ces quelques jours d’infiltrations ne portèrent pas leurs fruits. Il voulait épier trois cibles particulières afin de permettre à ses frères de venir les débusquer mais les anglais étaient malins. Trop malins. Des patrouilles, des rondes, des gardes, si bien qu’Elliott sentait la situation lui échapper petit à petit. Mais il prenait son mal en patience : Tant qu’il n’était pas découvert alors il ne risquait rien.
Un fantôme vint déjouer ses plans. Assommant la cible principale qui passa plusieurs jours de convalescence, faisant perdre du temps à ses frères. Bon sang ! Quelle que soit la situation, Maximilien savait la tourner à son avantage. Plus le temps passait et plus le gigolo était désarçonné. Et la veille, ce fut le comble. L’intendant réapparut aux côtés d’un garde du corps de poids : Phil Blake. Elliott n’avait pas la moindre chance de le vaincre. Le bougre était malin, pour avoir côtoyé le gigolo et l’avoir malmené tant de fois, il commençait à le reconnaître. S’il le reconnaissait alors le pirate était fichu, il devait faire vite.
Après une nuit sans sommeil, il cherchait l’angle idéal pour atteindre ces anglais. Pas tous, bien sûr, uniquement ceux qui devaient payer. La vengeance n’était pas dans les veines d’Elliott, mais elle était dans celles de ses frères et sœurs. Il passa toute sa matinée à lire une affiche créée par la Frap. Ils allaient recruter et ils allaient en pendre, encore. Et s’ils attrapaient Madre, perdue au milieu des corsaires ? Et s’ils attrapaient Nico, menant sa sombre chasse ? Et s’ils attrapaient Gemini ? Les yeux brillants, le faux hindoue froissa le papier. Cela attira l’attention de Maximilien.
Après une courte conversation avec un arrivant français, il semblerait que l’identité d’Elliott soit compromise. L’arme de l’intendant était braquée sur le pirate qui fut contraint de retirer son étoffe et son turban. Mais faisant cela, il s’avança. Il ne pouvait pas se permettre de rester prisonnier ici. Il ne pouvait pas se permettre de les laisser le tuer. La simple idée que son maître se remette dans un état de colère destructeur par sa faute l’horripilait. Mais surtout, il était hors de question de le laisser mener un plan contre son maître.
Les yeux d’Elliott s’embuaient bien vite. Il ne connaissait pas la colère, il ne connaissait pas la férocité et il n’était pas d’un naturel violent. Ainsi, il eut de nombreuses hésitations. Il ratait régulièrement Maximilien, il se prit également des balles. Elliott aurait pu y passer à cause de son imprudence. La douleur et l’inquiétude le gagnaient, il eut même un moment de doute durant lequel le serpent anglais lui inculqua dans l’esprit la graine du doute. Être épargné s’il arrêtait. Convaincre Gemini d’abandonner la confrérie. Elliott ne pouvait pas faire ça. Ses frères et sœurs n’étaient déjà pas d’accord pour qu’il vienne ici seul – et à raison. Il en avait fait qu’à sa tête, il les avait convaincus avec son minois angélique en leur promettant d’être prudent. Et aujourd’hui, pour la première fois de sa vie, il explosait de colère jusqu’au sang.
Maximilien était en train de lui pourrir la vie. Elliott avait les images qui défilaient devant ses yeux. Alanis pendue, Anne pendue, Madre pendue, Valakas euh... désossé. Il se sentait impuissant face à ce projet. L’idée qu’il arrive la même chose au capitaine le mettait dans une peur incontrôlable. Sa force brute eut raison de l’intendant anglais qu’il sentit se briser sous sa poigne. Bon sang, cette sensation si grisante pour d’autres lui glaça le sang. Il avait envie de sangloter comme un enfant. Il n’était pas un tueur. Il tomba à genoux sur le sol de la capitainerie et, penché en avant, il vomit tout son petit déjeuner. Ses bras tremblaient et des spasmes d’affolement secouaient sa gorge. Qu’est-ce qu’il avait fait ? Au fond, il espérait que Maximilien survive. Il ne pouvait pas s’empêcher de le penser. Que Rodrigo tue quelqu’un, il n’avait aucun problème. Mais là il s’agissait de son fait à lui sur un autre. Il s’était mis dans un état qu’il ne se connaissait pas et qui l’effrayait tant. Elliott avait-il vraiment envie de devenir ainsi ? Il eut soudainement très froid. Il murmurait des excuses. Sa conscience lui flanquait la plus belle rouste qu’il n’avait jamais reçue. Il grelottait comme s’il avait ouvert la boîte de Pandore. Mais très vite, Phil Blake s’était réveillé à cause du bruit occasionné. Elliott se vautra d’abord sur ses affaires en voulant se relever. Et lorsque l’anglais furieux fondit sur lui, il s’empara de l’épée que lui avait offerte Guillemin. Cette fois, ce sera de la défense.
Il lui fallait rejoindre ses frères et sœurs au plus vite. Il paniquait maintenant et il avait besoin d’eux. Il ne les avait sauvé de rien du tout. Ses gestes ne feraient qu'attirer plus d'ennuis et il le savait. C'était ça, la vengeance. Est-ce qu'au moins Gemini sera fier de lui s'il parvient à rentrer.
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Posté le 16/07/2018 à 22:31:01. Dernière édition le 17/07/2018 à 11:04:12
L'attaque est soudaine, un bond suffit pour l'amener sur sa cible. Quelques coups de couteau, une riposte qui l'entaille -tant pis, il prendra le temps de sentir la douleur une fois sa mission accomplie.
Fini. L'homme gît dans une mare de sang, inanimé. Gem' essuie sa lame sur la tunique de sa victime et repart dans les ombres. |
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Posté le 20/07/2018 à 10:55:14
L'esprit de Madre battait peut-être la campagne, mais folle ou non, elle ne rigolait pas avec l'hygiène. Les rats avaient infesté le navire et ils devaient le quitter.
Pendant que ses camarades partaient à la recherche de la source de l'infection et dératisaient à tout va, elle s'occupait de la Chimère, tout en chantonnant des berceuses pour le petit Amaury qui dormait dans son berceau.
" Fais dodo, mon petit pirate, fais dodo, tu auras du jus de tourteau.
Gemini est en bas, il cherche des rats.
Guillemin est en haut, il cherche des rats.
...
Des rats... Mon Dieu! Seigneur Jésus! Ils vont manger mon bébé! Amaury, où es-tu?
Il faut brûler le bateau, c'est la seule solution!" |
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Posté le 22/07/2018 à 18:44:23. Dernière édition le 22/07/2018 à 18:45:32
Nous sommes obligés de surveiller à tour de rôle mamie zinzin, pour éviter qu'elle ne fasse des bêtises.
De retour au cimetière (et non l’hôpital) de la Chimère, je l'observe descendre dans le bateau avec un baril de poudre dans les mains. Bon... jusque là... tout va bien. A ce qui parait Troun jouait tout le temps avec la poudre noire.
Ne la voyant pas remonter, je me décide à la chercher...
Dans les étages inférieurs, j'observe qu'elle s’apprêtait à.... foutre le feu au bateau !
Je prends un seau d'eau et mouille la poudre.
MADRE ! Tu vas prendre l'air de suite ! Et je te conseille de revenir à la raison, ou je m'occupe de lessiver ton premier étage !
Une fois la fofolle dehors, je décide de m'occuper de ce problème de vermine.
J'ordonne à mes rats zombie de s'attaquer à leurs anciens congénères... Le couinement de la vermine qui se fait zombifier dura 45mn.... Le problème ne venait pas de l'insalubrité de la Chimère au fond... mais plutôt des villes puantes... Les 4 Intendants de Liberty allaient devoir répondre de leurs actes.... ou plutôt de leur inaction.
Une chasse de la grosse vermine devait débuter.... Maximilien, Cornan, Walter, Tom... *sort des douilles pouvant descendre un éléphant*
Allez MadreMaBoule... On part chasser ! |
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Posté le 23/07/2018 à 19:58:30. Dernière édition le 23/07/2018 à 19:59:33
"Madre ? Porco di un Dio cane ! Svegliati, ti prego !"
*Madre, Madre... Plusieurs semaines que son cerveau fournissait l'équivalent d'une heure de débat politique avec Eddy. Fâcheux. Tandis que l'équipage s’efforçait à chasser la crapule de l'île, cette dernière comptait les morts parmi les arbres. C'est à se demander si elle n'a pas donné le bandeau noir au coq en croyant que VDM était de retour parmi les vivants.
Oust ! On n'y pense pas. Les fourneaux sont toujours là. Certes jonchés de cadavres de mulots et autres rongeurs trop maigres pour constituer un repas digne de ce nom.
Tandis que Valakas finissait la chasse aux gueux, c'est le balai qui fut donné au cuistot, même si ce dernier aurait préféré jouer des couteaux et donner la trique poilue à Elliott. Tant pis. On trouvera une autre occasion de s'amuser, il parait même qu'un certain Gevaarlijk signait des contrats sans même connaitre sa cible. Caché ou pas, il aura droit à son coup de boudin*
"Basta scopare, è venuta l'ora di dare botte !" |
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Posté le 24/07/2018 à 09:33:21
*Rodrigo dans une discussion avec Rosita, sa partenaire de presque toujours.*
-Madré dé Dios tou té rends compte hum?! Y'ai fait todo cé qué y'ai pu por les attirer les dos gringos! Lé Walter ye l'ai caressé dans lé sens de sa pilosité! Y en plous ye l'ai touyours bien aimé lé Walter... maaaa lé répète pas trop à la famillia héin!
-Je le sais, l'idée était pas trop mal pour l'attirer dans tes pattes (...)
-Como ça pas trop mal?! Hum?! C'était una idée soublime! SOUUUBLIME ye té dis! Puis faut qu'oun hermano mé fauche ma proie.
-Et l'intendant port Louisiens?
-Tsssss alors lui encre plous simple hahaha!! Ye lui ai proposé uno menu gastronomiquo y astronomiquo d'ailleurs! Ye lui ai envoyé oun steak por l'allécher oun poco! ... tssss on a été retardé dans notre rencontre par les prises dé tours y les coups biens menés par les esperanziens *crache par terre de dégoût*
Maaaaaaa ye vais quand même m'y tenir!
Tous les deux, y'ai soif dé combat! Les deux sont rédoutables!
-Mais, bon, Rodrigo, vous aviez eu ce que vous vouliez non?
-Tététété tou écoutes pas ou quoi?!
*La conversation continua entre les deux complices. Le lusitanien et la belle métisse dont on ne connaissait réellement la provenance échangèrent sur ce périple qui conduisit les pirates de la Chimère à chasser différents espèces de rats que pouvait contenir Liberty* |
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