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Comme un air...  
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Alfy "sic" Bontemps
Alfy "sic" Bontemps
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01/05/2021
Posté le 28/07/2021 à 15:50:10. Dernière édition le 28/07/2021 à 15:53:05 

Juillet 1721  


 
Voilà donc bientôt trois mois qu’ Alfy  était sorti de sa cale, déposé dans la cité Française de Port-Louis par ce navire marchand, imposant, dont les voiles faisaient bien plusieurs dizaines de mètres de haut. Quelques semaines plus tôt, il était monté discrètement dans le premier bateau trouvé dans le port du Havre, suffisamment grand pour l’emmener loin d’ici, essayer de repartir sur de bonnes bases. Ne comprenant pas la langue que les marins parlaient, le bateau était très certainement international, bien qu’il n’ait pas de pavillon sorti. 

Après un long et fatiguant voyage, le voilà donc débarqué sur Liberty, une île des Caraïbes. Pour le dépaysement, c’est réussi, au revoir la Normandie !  
Trois mois de rencontres, de visite de l’île, car s’il était parti pour rester,  Alfy  voulait savoir dans quoi il mettait les pieds, et où surtout !   

Plus les jours passaient, plus un sentiment étrange l’habitait. Il ne s’en était pas rendu compte tout de suite, mais c’est lors de sa visite de New-Kingston que cette sensation se fit ressentir pour la première fois, qu’il en prit conscience en tout cas. Se baladant en ville, il était allé instinctivement vers la jetée, écouter le bruit des vagues qui se fracassaient sur les rochers derrière le squat, les mouettes qui piaillaient, tournoyant dans le ciel. Un petit frisson le parcouru, comme s’il avait quelque chose à voir avec cet endroit, comme s'il s'était passé quelque chose l'impliquant, mais sans pouvoir ni l'expliquer, ni se remémorer quoi que ce soit.   

Bon c’est vrai qu’il y a beaucoup de chose qui lui arrive, qu’il ne puisse pas vraiment expliquer mais ce sentiment-là était particulier, différent de ce qu’il a pu connaître, beaucoup plus fort. Suffisamment notable pour être inscrit dans son calepin pense-bête, qui lui permettait de noter ce qui lui semblait important, de remettre ses idées en ordre, quand nécessaire.   



Entrée calepin #1  
NK : v ille ressemblante ? déjà venu ?

Mais c’est vrai que depuis qu’il avait débarqué sur l’île, tout lui semblait assez naturel.  Alfy  avait l’impression de savoir où aller, à qui s’adresser. C’est à la fois troublant, agréable, et terrifiant. Beaucoup de lieux lui semblent familier, des voix également, parmi toutes les personnes qu’il avait pu rencontrer.   

Entrée calepin #2  
NK, crique/jacquot, PL : connaissances ? où ? quand ?  

Mais comment est-ce que ce serait possible, ici, à plusieurs milliers de kilomètres de chez lui ?  

De toute manière, il n’allait trouver aucune réponse sans chercher. Il fallait donc continuer d’avancer et peut-être arriverait-il à éclairer certaines zones d’ombres.
Peut-être aussi se rendrait-il simplement compte que c’était encore une simple fantaisie de son esprit, perdu, voguant à l'aveugle dans la brume. 
 
Alfy "sic" Bontemps
Alfy "sic" Bontemps
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Posté le 05/08/2021 à 15:56:47. Dernière édition le 05/08/2021 à 15:58:29 

Mars 1699  
 
- Où est-ce qu’on va papa ?  

- Chez le  médecin   Alfy , comme tous les mois...  

- Non  j’ai pas   enviiiiiie  !  Je l’aime pas  le docteur, et puis il fait pleurer maman. Tout le temps. Il me pose des questions et  je dois pas  bien répondre... Je préfèrerai encore retourner à l’école !  

- C’est pour ton bien mon p’tit loup, et on t'a déjà dit que c’est encore un peu compliqué de te laisser retourner en classe. Même si je suis  sûr  que tes copains et tes copines te manque.   
Allez viens on y va.  

Plus tard dans le bureau du Dr.  Baton , après les questions et examens habituels,  Alfy  était posé dans la salle d’attente, pendant que ses parents débriefaient avec le docteur. La porte était mal fermée et  Alfy  pouvait entendre ce qu’il s’y disait.  

- Alors docteur ?   

- Je dois vous avouer que le bilan est mitigé, votre fils montre toujours un fort trouble dissociatif de la personnalité, depuis son diagnostic l’année dernière, mais quelques signes sont encourageants !  

- C’est... quoi... comment ça ?  demanda sa mère, sanglotant.  

- Et bien j’ai l’impression qu’avec le temps, les crises deviennent moins fréquentes, moins fortes. Attention je ne vous dis pas que c’est fini, mais il se peut que ça s’améliore dans les années à venir !  

- On se satisfera de cette “bonne” nouvelle, merci docteur... Qu’ est-ce  qu’on peut faire pour aider le processus de guérison ?  

- Et bien mettez-le à l’aise, il faut qu’il soit bien entouré, dans un environnement avec le moins de stress possible. Il aime les animaux ? Un animal de compagnie peut aider. Les animaux ont tendances à amener calme et sérénité autour d’eux.     

Sur le chemin du retour, ils s’arrêtèrent dans une animalerie.  

- Alfy , regardes un peu comme ils sont mignons tous ces animaux ! Qu’ est-ce  que t’en pense ?  

- Oh oui trop  chouuu les yeux illuminés.  

- Tu aimerais en avoir un ? Parce que devine quoi, tu peux choisir !   

- Vrai ? Vrai ?  Géniaaaal , je veux, je veux... hum... un oiseau tient !!! Parce qu’ils peuvent voler là où personne n’ira les chercher, sauf le mien, parce qu’il sera bien dressé ! Enfin dites, on peut dresser les oiseaux non ?  


Alfy "sic" Bontemps
Alfy "sic" Bontemps
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Posté le 26/08/2021 à 17:20:55 

Juillet 1721  

Plusieurs semaines auparavant, le camp de Madre avait montré les limites physiques du corps d’Alfy. Non pas qu’il s’attendait à devenir une machine de combat, mais il s’était mis en tête d’être un peu moins ridicule. Et après un petit mois d’entrainement, sa grasse bedaine avait laissé place à un ventre rondouillet, qu’on sentait clairement plus ferme, moins flasque. Il devait d’ailleurs continuer son entrainement au phare avec quelques copains.   

Le chemin, qui le menait sur la péninsule, était beau. Alfy pu assister à plusieurs couchés de soleil le long de la côte. Il fait d’un coup bon d’être aussi loin du continent. Les couleurs étaient magnifiques. On ne voit pas ça en ville.  L’air frais, le chant des oiseaux.  
D’ailleurs, un matin, alors qu’il marchait, le soleil encore bas, des oiseaux passèrent au-dessus de lui, mais un en particulier attira son attention. Le plus grand du groupe, un beau rapace, aux ailes magnifiques et majestueuses. Les sons qu’il faisait... C’est comme s’il essayait d’appeler Alfy, de lui parler.   

N’importe quoi, s’amusait-il.   

Et pourtant, Alfy se pris au jeu, et siffla le rapace. Jamais il n’avait su siffler aussi bien avant ! Un son sec, clair, une note continue et forte.  
L’oiseau changea instantanément de direction, en quittant son groupe pour tournoyer au-dessus d'Alfy. Il est même venu se poser sur un arbre pas très loin, fixant Alfy d'un regard perçant, avec ses yeux jaunes, avant de se renvoler dans un huit puissant.  

Ça pour une histoire ma parole ! Se dit-il en ricanant. Sacré coup de chance.  On voit pas  ça tous les jours.  

Chance ? Avec une pointe d’ironie, un fond de doute, et encore une petite incompréhension de plus (si s’en est une) Alfy sorti son calepin. Au cas où.   

Entrée calepin #3  
Rapaces ?   



Mais le jeune corsaire n’était pas au bout de ses surprises, à peine avait-il mis un premier pied dans le phare, qu’il se senti mal. Un mal étrange, pas comme ceux qu’on voit vite arriver les lendemains de picole, ou suite aux consommations des mauvaises herbes qui pullulent autour d’Ulungen.   
Non, un mal qu’on n'explique pas. Un de plus. Alfy commençait à en avoir assez. Que si cette île à quelque chose à lui dire, qu’elle lui dise rapidement et clairement ! Les indices c’est rigolo au début, mais ça suffit là.  

Mais effectivement, en regardant tout autour de lui, Alfy pouvait sentir qu’il s’était passé quelque chose ici. Ces murs qui s’effritent au simple passage de la main, ce sol irrégulier. Et même la vue depuis le brasier...   

Entrée calepin #4  
Phare : DEJA-VU ! 100%  

Je suis déjà venu ici, j’y suis même resté, j’en suis sûr... mais pourquoi faire ? Se dit-il.  

Et quand surtout ? C’est ce qui le tracassait le plus. Parce que ce n’est clairement pas depuis qu’il a débarqué du Havre...  Ne pas être capable de se souvenir est surement ce qu’il y a de pire. On se pose des milliers de questions, qui resteront surement sans réponses pour la plupart.  

Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Est-ce que j’ai blessé des gens ? Est-ce qu'ils parlent de moi ? Ils étaient là ? Avec moi ?   

Alfy s’assit pour souffler un peu et reprendre ses esprits,  il allait  retrouver les copains au brasero, et il ne fallait surtout pas montrer qu’il était complètement paumé.
Alfy "sic" Bontemps
Alfy "sic" Bontemps
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Posté le 06/09/2021 à 15:19:06. Dernière édition le 06/09/2021 à 15:19:57 

Janvier 1706  

J e pouvais entendre les voix s’élever, se chauffer depuis ma chambre. J’entendais souvent les querelles parentales et ça ne m’inquiétait guerre, mais le bruit de vaisselle cassée, après avoir été violemment jeter contre un mur, ou le sol, c’était nouveau.   
Alors que je descendais les escaliers pour essayer d’entendre et comprendre ce qu’il se passait, les cris, parce que c’était des cris, devenaient de plus en plus audibles.  

Menteur […] Lâche […] me faire ça ? Après tant d’année de mariage !  

On ne va pas se mentir, je sentais quelque chose me prendre par les  tripes , des sueurs, ma tête qui me fait mal. J’ai besoin de m’assoir.   

Tu m’as fait croire toutes ces années qu’il était notre fils, NOTRE fils, alors que ce n’était que le tien et celui de cette putain !!!  

Je ne...   

Ferme-là, je ne veux plus jamais vous voir,  laisse-moi  tranquille !  

J’avais les mains moites au possible, mon cœur battait tellement vite que je me demandais comment il allait tenir le coup. Je m’allongeai dans les escaliers, tout tremblant, la mâchoire qui claque, comme si j’étais extrêmement malade. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive … ? Je ferme les yeux.   
Et d’un coup, je me sens apaisé. Plus aucun cri, juste un bruit de vagues, agréable.  


 
Fin 1708  

J’aide un marin à sortir le matos de la cale. Le bateau est immense, les voiles sont impressionnantes. On en a pour plusieurs heures à tout vider à mon avis.  

Hey  camarade , y’a qu’nous là pour décharger ?  

Mais vu sa tête, il ne doit pas comprendre ce que je lui dis... pas grave je vais continuer. Le bateau n’a pas de pavillon, surement des corsaires embauchés à droite à gauche. Bizarre. Pourquoi ? Mission dangereuse ? En vrai ce n’est pas trop mon problème.   

Mais en finissant d’aider, je me rends compte petit à petit que le port du Havre à bien changé depuis la dernière fois. Il y a même un nouveau bâtiment ! Mais comment c’est possible, je suis allé y faire un tour y’a même pas quelques jours et il n’était même pas commencé...   

Apercevant un contremaitre un peu plus loin en train de barrer et noter des choses sur sa fiche je m’approche de lui pour l’interpeller. Il discutait avec un autre corsaire, en Français.  

Vous avez réussi  à  tout livrer sur Liberty ?   

Oui, même si à cause d’une tempête le bateau a dû faire demi-tour. Il est resté à New-Kingston plusieurs mois, le temps de réparer les dégâts.  

Ah c’est vrai, je me souviens du perroquet, j’ai dû faire des pieds et des mains pour apaiser les esprits et expliquer le retard du bateau. Mais au moins il est rentré, de quoi ils se plaignent ?!  

Il se mirent à dire tous les deux, et j’en profitais pour intercepter la conversation.  

Excusez-moi messieurs, pourriez-vous me  di ...  

Oh Alfy on arrête avec les manières, deux mois de navigation, ça créé des liens, tu peux me tutoyer, ce n’est pas parce qu’on est descendu du bateau que tu peux nous reprendre de haut garçon haha. On dirait le même qu’au départ, comme si  on n'avait rien  vécu ! T’es bizarre mon ami, mais drôle !  

Quoi... ? Le départ ?   

Oh là matelot,  j’avais pas  l’impression que t’avais pris une telle timbale hier soir. Ok c’était la der, mais t’avais pourtant l’air bien.   

Attendez... Attends, pardon, répète un peu, tu parles de départ ?  

Bah oui mon gars, on est parti y’a presque deux ans sur Liberty. T’as débarqué ici au port les yeux vides, presque zombifié j’dirais ! Tu voulais partir. La mer t’a redonné des couleurs, ça c’est sûr, t’es fait pour ça ! On t’a même paumé sur l’île dès le premier arrêt à New-Kingston. Heureusement que l’bateau a été pris dans la tempête sur le retour et qu’on a fait demi-tour, sinon tu serais peut-être toujours là-bas haha  

Mes palpitations reprennent, les suées. Des flashs. Beaucoup de flashs. Je revois des gens, des visages, des lieux... Il faut encore que je m’assoie.  



Je vois les deux marins me regarder et se marrer.    

Tu nous remets ça Alfy ? Le mal de terre maintenant ?  Ils continuaient de rire grassement . Tiens mâche, ça te calmait au début du voyage.   

Et c’est vrai, après avoir mâchouillé ces plantes pendant quelques minutes, je me sentais reprendre mes esprits. Je ne sais pas ce que c’est. Ce n’est pas bon, mais ça a le mérite d’être assez  efficace  

Par contre ce n’est pas pour autant que j’ai des réponses à mes questions... Il faut que je me souvienne. Il me faut surtout de quoi prendre des notes, on ne sait jamais, si je pense à écrire ce qui me revient, et que je ne perds pas le calepin, peut-être que je pourrais m’en sortir.   

Commençons déjà par rentrer à la maison.
Alfy 'sic' Bontemps
Alfy
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Posté le 10/11/2021 à 12:32:16 

Septembre 1721  

Toujours en quête de comprendre d’où venait tous ces souvenirs, et sans trop savoir pourquoi, Alfy s’était rendu à la crique, espérant surement trouver plus de réponse que de nouvelles questions. Il y avait ressenti quelque chose quelques mois  auparavant . Surement rien, mais ne sachant où aller, il fallait bien courir après le moindre indice.   

Alors qu’il arrivait et faisait signe de loin à sœur Basanée - qui lui souriant, se moquait surement, se remémorant d’avoir vu Alfy creuser pendant des heures et retourner toute la terre autour d’elle - le français se dirigea d’instinct, vers la brute, qui bloquait un passage derrière lui.   

Qu’est-ce que tu garde ici toi ? Essayant de voir par-dessus l’épaule du molosse.   

Mais pas un mot, juste un regard, fixe et glaçant, comme s’il essayait de percer l’âme d’Alfy.   
Bon si  tu causes pas , tu peux bien me laisser passer non, j’aimerais aller jeter un coup d’œil par là-bas !  

La brute ne s’effaçant pas, Alfy sorti son épée et en pointa le bout sous le menton de son opposant, d’un geste pas très assuré. Il tentait le bluff. Mais sans succès. Pas un mouvement, ni même un clignement d’œil.   

Si tu ne me laisse pas le choix... Alfy se mit en garde, et se lança sur la brute, qui à son plus grand étonnement ne se défendait pas. Elle se laissait taper, sans réponse... bizarre. Ou alors Alfy était peut-être devenu meilleur qu’il ne pensait ?   

Avec un petit sentiment de fierté il enjamba le corps de la brute, tombée trop facilement.   

Eh bien, si je n’avais pas entendu toutes ces rumeurs à ton propos, j’aurais pu croire que tu m’as délibérément laisser passer... sourit Alfy, qui reprit rapidement sa mine sombre, réfléchissant à ce qu’il venait de dire, alors qu’il relevait la tête vers l’entrée du repaire abandonnée.   

Non c’est con, pourquoi diable me laisserait-elle passer ?  

A mesure qu’il s’approchait des pilotis, il avait l’impression d’étouffer, le souffle de plus en plus court, le front transpirant. Un sentiment d’excitation également, complètement à l’opposer de ce que son corps lui faisait ressentir. Alfy avait l’impression de ne plus vraiment se contrôler, alors qu’il montait, mécaniquement, aux pilotis.   

Arrivé en haut, après une montée qui lui semblait interminable, Alfy se redressa, épée et pistolet en main, ne sachant à quoi s’attendre dans ce lieu. Mais devant cette désolation, il frissonnait, marchait mécaniquement, ouvrant quelques portes pour voir, mais s’arrêta net.   



Il se retourna, et après avoir rebalayer le repaire du regard, ses bras tombèrent, laissant ses armes rebondir sur le sol abîmé. Il tomba sur ses genoux, des larmes coulant le long de ses joues. Il ferma les yeux, se laissa tomber sur le sol, sa tête frappant lourdement le sol au point de passer en parti à travers le plancher pourri du repaire.   

~  

Le vide.  

~  

  • - Drake ? Putain Drake, salaud ! Pourquoi tu m’as abandonné ? Sérieux ? On s’était promis mec, comme les doigts de la main !  
  • - T’inquiète gars, tu peux compter sur moi, j’ai déjà parlé de toi aux autres, of course... une promesse est une promesse.  
  • - Sérieux ? Ils vont nous détester à New-Kingston...  
  • - La liberté offerte vaut le coup frérot, une vraie famille. En plus faut pas rêver, les anglais n'ont pas vraiment une haute estime de nous. Et puis on est en train de discuter avec John aussi, tu vas voir, ça va faire du bruit !  
  •  
~  
 
Alfy réouvre un œil, la tête observant le sol à plusieurs dizaines de mètres en dessous de lui... cette sensation de vertige immense fait froid dans le dos, mais il n’a pour autant pas la force de se relever.  



Des noms maintenant ?! Je commence à me demander si je ne préfèrerai pas être fou...   
Alfy 'sic' Bontemps
Alfy
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Posté le 03/12/2021 à 19:24:06. Dernière édition le 05/12/2021 à 11:00:38 



J’étais en train de me maquiller devant un morceau de verre brisé, faisant office de miroir, au-dessus d’un lavabo de fortune. Un pinceau dans une main, un morceau de bois incurvé dans l’autre, plein de cirage aussi noir que le carbone, dans lequel je passais mon pinceau afin de me badigeonner le visage pour le colorer, en prenant soin de fermer les yeux pour ne pas m’en mettre dedans.  

La pièce était sombre, éclairée aux bougies et à la lanterne. Des meubles montés à l’aide de planches complètements dissymétriques, des canapés entaillés, un fauteuil auquel il manquait un accoudoir et une table composée d’un seul bloc de bois garnissaient l’endroit.   

Derrière moi, mes deux camarades rigolaient de bon train, penchés sur une carte, ressemblant à des arènes, sur laquelle on pouvait voir pas mal d’annotations.   

  • - Quel plan génialissime les gars,  s’écriait le premier.  C’est du grand Art. Y vont y voir que du feu ces autres gueux. On va être riche, en moins de deux ! En plus, après ça, plus personne ne pourra douter de toi Drake, tu seras incontestablement le meilleur voleur de l’île.  
  • - Ah, parce que je ne le suis pas déjà ?!  Il reprend.  Non seulement on va leur coffrer toutes les récompenses et autres, mais en plus on va les ridiculiser, Dudu y compris. 
  •  
Je pouvais voir Drake, dans le reflet, jouer avec des pièces, assis en tailleur, les faisant passer de phalange en phalange avec une vitesse et une agilité incroyable. Examinant mon visage sous plusieurs angles, j’étais assez fier du résultat. Personne se tenant à quelques mètres de moi ne pourrait distinguer la supercherie. Je retournais auprès de mes deux camarades.   

  • - Bon répétons une dernière fois, on joue gros quand même.   
  • - Ouai t’as raison...  me répliqua Drake, non sans une pointe d’ironie.  
Comme si je n’avais pas entendu.  

  • - Bon, Jimi vient nous récupérer, nous donne nos papiers et nous présente comme une équipe d’esclaves anglais. On reste aux Olympiades le temps des épreuves puis on s’y cache à la fin...  
  • - Exactement. Dans les gradins par exemple. A ce moment-là, les coffres seront ici, Drake  posa son doigt sur la carte . Et quand il n’y a plus personne, on sort, on le prend, et on se casse !  
  • - Ok super. Et pour les équipements, on a tout ?  
  • - Beh, cirage de rechange ?   
  • - Check.  
  • - Armes ?  
  • - Check.  
  • - Des sacs assez grands  pour récupérer des tonnes d’or ?  
  • - CHECK,  dans un cri commun qui fit s’envoler quelques oiseaux.  
On leva nos verres et bu, célébrant ce plan qui semblait parfait, sur le papier, en faisant bien attention de ne pas trop abîmer nos maquillages, même si un second round sera surement nécessaire de temps à autre, quoi qu’il arrive.   

Quelques jours plus tard, les épreuves finies, le ciel menaçant et la pluie étaient venus perturber notre plan machiavélique. Les beaux maquillages perlaient sur nos visages, à la vitesse des gouttes d’eau dégoulinant le long de nos  joues . Depuis les gradins où on s’était caché on pouvait voir nos maquillages s’estomper, rendant le sol noir boueux. C’était évident que ce n’était pas juste de la terre.   

Au milieu de l’arène, Dudu nous regardait. Elle semblait perplexe et désemparée. Elle ne s’attendait clairement pas à nous voir.   

On descendit de notre gradin pour s’occuper d’elle, pendant que Drake, lui, s’occupait du coffre. Alors que Dudu s’agitait, se défendant bec et ongles, je pris un violent coup de poing au visage. Alors que je tombais à la renverse, le nez en sang, des étoiles dans les yeux, j’allais violemment percuter se sol. Mais la chute semblait prendre une éternité, comme celle du fameux rêve, dans lequel on tombe, on tombe, et dont seul le réveil peut en interrompre l’issue.   

 

~  

Octobre 1721

C’est à ce moment-là qu’Alfy se réveilla en sursaut, le cœur battant à plein vitesse. Assis sur son lit, il regarda autour de lui, la respiration haletante.  

Je m’y serais cru nom de dieu,  se dit-il, reprenant rapidement un souffle normal.  

Alfy sorti son carnet pour y griffonner quelques notes.  

Alors qu’il se réveillait gentiment, un battement d’aile attira son attention. Un perroquet vint se poser à côté de lui. Il avait une lettre à sa patte. C’était Dulcina, qui lui proposait un dîner et une visite de New-Kingston. C’est vrai qu’il lui avait promis depuis un moment, quand il est arrivé sur l’île, après leur première rencontre.   

Tiens, pourquoi pas. En plus notre expédition semble à l’arrêt, et New-Kingston n’est pas si loin.

Il  rangea  ses affaires et fit route vers la cité anglaise.    
Anne Providence
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Posté le 13/04/2022 à 10:37:00. Dernière édition le 13/04/2022 à 12:43:45 

20 janvier 1722

Cérémonies des Liberty Trophées

Qu'est ce que je fiche ici ? J'avoue que l'année ou des récompenses corsaires étaient remises en même temps c'était assez humiliant. Peut-être qu'en massacrant l'officiant et les participants, en direct ils reverraient le choix pour le boucher de l'année.
Un sourire mauvais à cette pensée, c'est effectivement tenant.

Mais finalement c'est parfois l'occasion de croiser des personnes qu'ils n'est pas facile de voir et de discuter discrètement au milieu de la foule en priant qu'aucune oreilles indiscrètes ne s'invitent, c'est le risque.

Malheureusement la discussion espérée tourna court et j'écoutais d'un air de plus en plus désespéré la litanie de l'autosuffisance d'une élite déconnectée de la réalité ne voyant que les apparences et pas la réalité. C'était un spectacle pitoyable et qui ne valait même pas un esclandre. Je baillais donc de façon totalement impolie prenant mon mal en patience et comme je n'ai aucune patience... Une réelle torture.

Si vous voulez un remontant plus costaud m'dame Anne, j'ai quelques bouteilles qui trainent encore dans ma besace ! Et j'dois dire qu'elles font le travail *hips*"


Pour le coup c'est la chose la plus intelligente que j'ai entendu de la soirée.

Je lève la tête pour voir de qui elle vient. "M'dame Providence c'est pas une appellation que j'affectionne, mais la mention de bouteilles qui suit passe l'éponge.

La voix n'est pas bien identifiée.

Tu reçois 1 Alcool des morts - À emporter de la part de Alfy 'sic' Bontemps

Mais la bouteille convient.

Le physique rondouillard du français me revient je l'ai affronté lors d'un tournois à Port-Louis quelque mois plus tôt.

Dire que le jeune français n'avait aucune chance face à moi dans le tournois serait assez prétentieux mais tout de même réaliste. Je gardais surtout en souvenir le panache dont il avait fait preuve, mettant tout ses forces dans les passes et me laissant quelques cicatrices malgré tout. Je ne l'avais pas revu, mais l'occasion était belle.

Qu'est ce que tu as fait depuis notre duel à Port Louis ?

J'me suis beaucoup baladé, j'ai fait quelques boulots à droite à gauche, pour essayer de perdre cette bedaine et me défendre un peu plus convenablement, c'est qu'y'a du danger partout sur cette île !


J'étais à deux doigts de lui dire que j'étais moi-même un danger de cette île, mais bon...

Tu as effectivement l'air d'avoir pris du muscle.c'est bien.... Enfin, je ne devrais pas dire cela à un corsaire. Mais ton attitude au tournoi était digne d'administration




La discussion dévie sur mon camarade El Renat, je rectifie en précisant qu'il s'agit de mon frère et que les rapports entre les corsaires ne sont pas du même types que les pirates entre eux.

Sauf que je ne suis ni française ni corsaire ! Je suis pirate et fière de l'être.

frère...  et donc on a jamais trop discuté, ça fait longtemps que tu traines le bandeau noir sur cette île ? Nymphea a mentionné ta longévité également ?,
Il y a eu quelque chose de changé dans l'attitude d'Alfy quand je parle de frère.
Mais la discussion est partie ailleurs.

Je porte le bandeau noir depuis plus longtemps que Madre en fait
donc... tu connaissais un... *mais se ravise* Quelle belle soirée en tout cas ! *regardant frénétiquement autour de lui*
c'est Don Armando qui m'a fait venir sur Liberty. A l'époque l'équipage du Sournois étaient composés de vraies terreurs



Il y a quelque chose d'intriguant dans le regard et la posture d'Alfy. Le moment n'est pas idéal pour enquêter plus avant, mais il faudra que je le fasse.

Cette rencontre redonne à la pathétique soirée, un tournant plus agréable, voir prometteur.
Anne Providence
Anne Providence
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Posté le 20/05/2022 à 22:29:41 

15 février 1722

Je prends ma plume pour écrire à Alfy.

Alfy,

Nous ne nous croisons pas souvent, mais que ce soir lors du duel à Port Louis ou notre dernière rencontre il y a quelques semaines j'ai bien envie de te connaître plus.

Je manque de temps, ma devise c'est la Confrérie avant tout et je la tiens.

Je suis en chasse actuellement pour la Confrérie, mais en espérant que tu saches lire peut-être que quelques échanges de lettre pourraient pallier à mon manque de disponibilité. Enfin si tu le souhaites aussi.

Horus mon faucon sait toujours où me trouver.

J'espère qu'il ne reviendra pas à vide.

La Tigresse


Quelques jours plus tard, Horus rentrait avec une réponse.

Anne,

Cet oiseau est magnifique, bien que fatigué ! J'ai l'impression qu'il a beaucoup volé avant de me trouver. Mais je l'ai nourri, je pense qu'il n'aura aucun mal à revenir vers toi. Et il ne reviendra pas à vide, ou alors, c'est que quelqu'un a intercepté ma missive... 

En tout cas, cette lettre me fait plaisir ! Et ce souhait de faire plus ample connaissance est réciproque. 
Surtout que depuis notre dernière discussion, lors de la fête de Nymphéa, j'ai le sentiment de toucher au but, de commencer à mettre les dernières pièces de mon puzzle en place. Et c'est aussi un peu grâce à toi !
Certaines questions restent floues, et je comptais bien retourner au repaire à la crique dans quelques temps, c'est là que tout a commencé à prendre sens. C'est surement là-bas que tout finira.  
On pourrait s'y retrouver entre deux trois chasses pirates ? 

Sinon qu'est-ce que tu racontes ? J'ai cru comprendre que vous aviez été devancés par les Espagnols dans votre attaque de britons ?

Alfy

Les échanges de courriers se poursuivaient, Alfy m'indiquait par bribes se dont il croyait se souvenir. Je lui donnais des pistes de mon côté.

L'amnésie ça me parle. J'en fuit victime quelques années plus tôt et je me souviens justement de ces énervements à chercher des informations, des noms des souvenirs et surtout qui j'étais.

Lorsqu'il évoqua l'agression de Dudu à l'issue des Olympides, je commençais à entrevoir une période, j'étais moi-même sur l'île à ce moment là. L'aurai-je connu ?

Peu à peu nous rassemblions les pièces d'un grand puzzle.

Il faudrait nous rendre à l'ancien repaire, mais je n'en avais pas le temps dans l'immédiat.


Anne Providence
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Posté le 21/05/2022 à 16:14:01. Dernière édition le 21/05/2022 à 16:17:09 

25 février 1722 Louis le Grand

La Confrérie savait que je m'intéressait à Alfy, certains se faisaient leur propre idée à ce sujet, mais je les laissais faire.

Les échanges épistolaires se poursuivaient. Un soir Red m'indiqua la position d'Alfy et j'avais l'opportunité de le rejoindre, je remerciais mon frère et je me mettais en route avec une provision de rhum de la Confrérie sous le bras et une idée en tête. Non je ne m'improvisais pas médecin, mais j'avais une expérience personnelle de l'amnésie, autant voir si cela pouvait servir.

Bonsoir, me voici... Red t'a vu et m'a indiqué ta position il savait que je voulais te parler.

Alfy 'sic' Bontemps Sirote tranquillement son jus, voyant Anne arriver* Oh Anne ! Enfin qu'on y arrive !!! Oui il m'a laissé un p'tit mot. Heureusement que j'ai pas eu droit à un retour à Ste Catherine gratos

Je donne 1 Rhum de la confrérie ☠ - A emporter à Alfy 'sic' Bontemps.
Et aussi 3 Portion de larves grillées.

Alfy 'sic' Bontemps *regarde curieux, puis porte à ses lèvre.
Et c'est au bout de combien de temps ? Pendant le sommeil ? Il regarde ses mains, la paume, le dessus, puis me regarde et lève les épaules.  "C'est pas instantané en tout cas, je pense... "

"Chez moi ce fut assez immédiat, mais j'avais été amnésique durant des mois.... Des bribes revenaient, comme des éclaircies du soleil au travail d'un ciel nuageux. C'était frustrant.."

Je hausse les épaules à mon tour :

"Tu as dis que ce n'était pas forcément une amnésie, mais je me suis dis que ça valait le coup d'essayer

- Hmmm j'espère que ce sera pareil donc"

Je continue de te détailler. 

"A la carrure tu fais un peu Ammokk ou Zapata. Mais au niveau date ça ne colle pas pour Ammokk et lui je l'ai assez bien connu... Quand à Zapata il avait quand même un accent à couper au couteau. Et il te manque les mouches.

- Tu penses vraiment que tu pourrais me reconnaitre ? T'imagines, si... parce que ça voudrait dire... que j'vous ai surement abandonné. Qu'est ce que vous allez penser de moi"

Il serre les dents.

Madre et moi sommes un peu la mémoire de la Confrérie désormais. Et de l'époque dont tu parles j'étais à la Confrérie. *Réfléchit* Emouchet est mort, je me rappelle l'avoir u se suicider. Il était plus fin, mais tu peu avoir pris du poids après ton départ de Liberty... Je suis partie et revenue de Liberty, tu n'es pas le seul à être parti. Après il faut revoir les circonstances. Selon je peux effectivement le fâcher, j'ai plutôt un sale caractère."

Je souris.

Tu avais des grassouillets parmi tes frères ? *se touche le ventre* bon c'était il y a longtemps et de l'eau (et des saucissons) est passée sous les ponts depuis.

Zapata... La Nonne, Sanca a très vite tenté de le draguer, mais mon genou dans les... parties sensibles l'a calmé. Je l'oubliais Sanca Black Face"

Je ris mais le rire devient triste je nostalgique de certains de mes frères et soeurs.


Dans un de mes rêves, j'ai cru comprendre que j'avais suivi un certains borgne, si ça aide... on sait jamais.

Le Borgne, il est mort avant que je n'arrive sur Liberty, à priori ce sont les femmes qui l'ont traqué et tué... Il était l'amant d'Elyngwen une pirate, elle est partie enceinte de lui il me semble. Pareille je ne l'ai pas connu. En soit un borgne chez les pirates... C'est pas rarissime.
John Le Borgne, il avait un frère Uribellu, corsaire hollandais.


*S'arrête d'un coup et te regarde.* Barbe noire ? Au niveau carrure ça peut le faire aussi..
Lui on l'a débarqué... ça s'est mal fini.... En tout cas, si jamais tu étais parti en mauvais terme moi seule et Madre quand même pourraient te faire des reproches, les autres n'ont parfois même pas connu en tant que corsaires la Confrérie de l'époque."


Bon, c'est déjà ça. Mais je m'en voudrais tellement de vous avoir laché, je ne me le pardonnerais pas !


Alfy 'sic' Bontemps *baisse les yeux* si ça se trouve, tout ceci n'est jamais arrivé, il me manque peut-être vraiment une case, comme aimaient me dire mes parents dans des excès de colère. La main de la Tigresse a caressé longuement le visage et se retire après être passée sur les lèvres du français.

Beh, pour aller où ? Il est pas question qu'je fuis chez les espagnols comme les autres. *fronce les sourcils* Et ils ont été gentils avec moi dès le début ! *sa voix ralenti, ma main quittant son visage* mais comme vous d'ailleurs... *comprenant peut-être où je veux en venir*.

Je ne dis rien de plus fixant Alfy.

Il me regarde fixement, interloqué, dans un silence pesant. Puis se reprend*

"Qu'est ce que tu veux di... tu me demandes si je veux te.. te rejoindre ?
Disons que tu pourrais te poser la question... Et je me la pose pour toi.

*Il se laisse tomber sur un tronc, les mains moites, essayant de tout assimiler, le souffle rapide*

Att.. ça fait beaucoup là. Cette île, moi. Un pirate ? Je reviens ici par le plus grand des hasards. Je retrouve des... toi... vous. Et je sais même pas qui j'étais !

*Il se prend la tête à deux mains, et lève les yeux au ciel puis vers moi*
Je Donne 1 Rhum de la confrérie ☠ - A emporter à Alfy 'sic' Bontemps.

Alfy 'sic' Bontemps *débouche la bouteille siphonne tout ce qu'il peut avant de tousser et s'essuyer les lèvres d'un revers de manche*

Je me posais la question.
Rappelle toi aussi ce que je disais sur ton arrivée... providentielle sur cette île.
Et au vue de la tournure que prenait nos courriers, la question m'est venue.
Maintenant c'est une question, et il n'y aura que toi qui trouveras la réponse en toi."

Je m'accroupit face au corsaire pour me mettre à la hauteur et pose les mains sur ses épaules.
Chut....
"Ecoute, je comprends aussi que tu aies besoin de retrouver qui tu es, c'est sans doute la première chose à faire et si je peux t'aider en cela je le ferai... Au risque que tu me trouves encore... "gentille" c'est un qualificatif qu'on me décerne peu."

Alfy 'sic' Bontemps *fixe la bouteille déjà à moitié vide, parlant assez bas*

"Je te mentirais si je te disais que je n'y avait pas pensé. Quand je suis allé au repaire la première fois, que j'ai su que j'avais été un des votres. Que je vous ai rencontré au camps de Madre c'était... c'était... trop naturel.
Faisons ça. Mettons un nom sur ce visage.

Voila c'que je te propose *d'une voix forte qu'on sent alcoolisée* On s'donne rendez-vous au repaire dans quelques temps. C'est là-bas qu'ça a commencé, j'suis sur qu'c'est là-bas qu'on... hiph... finira c't'histoire."

Anne Providence
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Posté le 28/05/2022 à 09:54:26. Dernière édition le 28/05/2022 à 10:07:16 

1er mars 1722

Le Capitaine toujours plein de bonnes d’idées qu’il ne mettait pas forcément en pratique lui-même avait invité les corsaires à venir reprendre la Tour Maya, dans un bain de sang qui n’était pas sans rappeler les sacrifices fait du haut de certains pyramides autres fois. L’équipage allait au charbon contenter les dieux païens en leur offrant un dose de sang, tandis que le capitaine dormait sereinement au repaire. L’équipage grondait et je savonnais la planche.

El Renat ah le capitaine nous fait honneur de sa présence"
Assashin Dănești Il dors debout attend."
Umbrella faisons le rouler ..."
El Renat « Je crois qu'il bouge !

Sous les rires et les quolibets nous nous mettons en route et le capitaine suit cette fois. 22h la tour est toujours à nous. Je panse sommairement mon bras qu’a éraflé des balles de Sir Richard. Alfy arrive, Nos échanges de courrier se sont poursuivis depuis notre dernière rencontre. Cet amateur de bonne chair me parle de buffet à volonté proposé par notre capitaine et de chocolat qu’il a lui-même préparé. Chocolat et café mes deux péchés mignons. Même si un temps je ne mangeais plus de chocolat….

Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda
"Et le général français. Bonsoir Alfy."
Alfy 'sic' Bontemps
Bonsoir tout le monde ! Non mais vous y croyez ?! Les gardes de la garnison ne m'ont pas laissé sortir !!! tsss... A quoi ça sert d'être général ?! J'me demande bien"

C’est amusant, le général hollandais se trouve là aussi, je les laisse discuter quelques minutes. Je souris, les horaires de la garnison ont toujours piégé du monde. Je me souviens d’Azalée la Nonne un jour où nous avions prévu de piller Port Louis, bloquée dans sa chapelle sans pouvoir en sortir et qui j’esère avait dans l intervalle prié pour notre réussite.

El Renat
ça de bon officier ça ! toujours vivants après la bataille"
Alfy 'sic' Bontemps Au moins j'ai eu le temps de finir ma gamelle!"  
Je rejoins  le général français avec un grand sourire et je tends la main : « Alors ce chocolat ? »  
Alfy 'sic' Bontemps Oh Anne ! Et il me sourit à son tour.  
 
El Renat fait semblant de décharger son arme mais tir dans la jambe du français.

El Renat me fait un grand sourire. Oups désolé.
Alfy 'sic' Bontemps *bascule sa jambe en arrière* Oh, pourquoi ? hitch, douloureux", à tout le monde.
Je regarde Renat l'air décidé à prendre la prochaine balle perdue à la place du général français.
Je protège désormais Alfy 'sic' Bontemps.
Alfy 'sic' Bontemps regarde Renat légèrement moqueur et amusé. « Ah, écoutes un peu c'qu'elle dit la Tigresse »
Puis se déplace légèrement derrière moi pour éviter d'être dans l'axe de Renat et lui sourit par dessus mon épaule.

Mon sourire à Alfy,n’est pas du goût de tout le monde. L’attitude du petit Tigre m’étonne un peu, que devient se rousse et piquante Hollandaise ? Je m’occuperai plus tard de cette question là.

Mais, non le drame n’est pas là, mais dans la réponse d’Alfy.

J'ai tout distribué hier, dans la panique de la pagaille ...
Pas de chocolat, pas de genou. C’est bien triste pour moi.
« On va peut-être avoir le temps de discuter ! »
Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda "Si on a pu se battre entre gens civilisés, on doit pouvoir discuter aussi, il n'y a pas de raison."

La nation de gens civilisé n’avait pas du être bien comprise la veille par le Manouche, mais bon j’avais jamais trop eu la tête d’une colombe de la paix, je ne pouvais pas trop le lui reprocher. Alfy prenait de mes nouvelles :
Oui j'ai vu il a fait un sacré ménage... et ça va ? J'espère qu'il ne t'as pas trop abimé !
"
-         J'ai le cuir solide »

Le Capitaine s’approche de nous.
 

"J'ai entendu parler de problèmes de mémoire, te concernant. Est-ce exact ?"

Alfy se tourne vers Alejo, timidement puis me regarde .
"Oui oui... c'est que... j'imagine qu'Anne vous a raconté c'est ça ?"


Don Alejo Onza de Llama Duende y Seda "Pour la mémoire, je peux faire des choses. Essayer, en tout cas. Mais ça n'a rien de très catholique..."

Finalement je laisse le capitaine et le général discuter. Quand la discussion se termine je demande simplement à Alejo :

« Alors ? tu penses pouvoir aider Alfy ? »
"Je ne peux pas le dire sans essayer. Mais il a l'air ouvert à l'idée. Si tu me le laisses pour cette nuit, on pourrait l'envisager dès ce soir.
-         C'est possible, ça rendra peut-être le sourire à El Renat...
Bon, il est tenté mais ça sera pour une autre fois. Il faut qu'il se fasse à l'idée et qu'il trouve le temps 
-         Alors je vais peut-être me le garder à voir... ».

Un duel est envisagé entre Red et Alfy, mais aucun des deux n’est en état, Madre bien soigner ici et là et El Renat se rapproche d’Alfy et glisse une portion de larve au francais.

Alfy 'sic' Bontemps
*goutte à l'assiette que Renat lui tend* c'est pas mal... hm. ... mais cha manque de sel. Qui c'est votre cuisto ? Va falloir que je lui touche un ou deux mots.
-        
 Attention Renat y aura peut-être glissé de la cigue... »
Alfy 'sic' Bontemps
*recrache ce qu'il finissait de macher* eeeurk, non. *vers Renat* t'aurais pas fait ça quand même ? puis sort sa grosse assiette de pêcheur* ça au moins je sais ce qu'il y a dedans hihi"
El Renat
mais non je ne voudrai pas priver la Tigresse de son futur repas

J’adresse un sourire carnassier en direction de Renat : « Merci »

"Alfy 'sic' Bontemps *se sent tout petit devant tous ces pirates, regardant tout autour de lui*
Puis il me
prend à part* Et beh on peut dire que je ne m'attendais pas à ça. Je ne pensais pas pouvoir rester auprès de vous sans perdre mes moyens. Je te remercie en tout cas, de m'avoir soutenu face à Renat *sourit*
Les pirates sont parfois surprenants. Comme notre cambusier et ses balles...

Pour le coup il m'a surprise, mais ça lui passera, sinon j'irai coller une balle dans le genou de sa rousse !   C’est alors que je remarque un livre qui dépasse de la poche d’Alfy, un livre rédigé de la main de Sing que j’identifie rapidement :
" Où as-tu eu ça ?
-        
On me l'a donné au tout début quand je suis arrivé  ?
-         C'est un de nos anciens capitaines qui l'a rédigé... Sing "

Alfy 'sic' Bontemps *sort le livre de sa poche*
"comme quoi... les signes"
Et dire que Sing a pu être mon capitaine... Le destin, la Providence comme tu dis si bien.
- Et j'y crois à la Providence tu sais....
-
haha au moins je sais que je pourrais toujours compter sur toi !
Tant que tu ne trahis pas la Confrérie... Enfin si un jour on tente de piller Port Louis, il sera normal que je te trouve en face et que nous croisions le fer... tu es français pour le moment."
  Je ne sais pas ce que mon ancien moi dirait, mais une chose est sur, moi, Alfy, il est hors de question que je trahisse qui que ce soit. Je suis une personne de parole, Mais la vie est quand même marrante, tu imagines. Moi, des années plus tard, le premier livre qu'on me donne il est de Sing. On me met sur la route de potentielles deux sœurs avec qui j'ai partagé des valeurs. Ma tête bouillonne, j'ai trop de choses à apprendre!"
Je hoche la tête.

"Moi aussi je suis une personne de parole. Certains me croient sans honneur mais c'est faux. Cela dit Madre me définit assez bien : j'ai mes propres règles.
Je te la ferait bien bouillonner plus ta tête. Mais ce ne serait peut-être pas gentil... ou juste un peu trop..
- Je suis content d'avoir quelqu'un à qui parler de ce que je traverse. Comme une vraie sœur. » Il me serre fort dans ses bras. et me sourit. ‘Il faut vraiment que j'y aille. Mais on se revoit rapidement !*
' J 'ai hâte de te recroiser !"

Alfy s’en va, il salut Madre et moi je rentre dans la garnison. Le capitaine s’en étonne : "Et bien, Anne, tu viens dormir avec tes frères cette nuit ?"

Oui, je viens dormir avec mes frères, Madre l’a dit, je suis mes propres règles.
El Renat
El Renat
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Posté le 02/06/2022 à 21:29:01 

Le Cambusier s'amusait toujours gaiement avec Alfy et même avant qu'il ai eu son poste de général.

Finalement il commençait même à l'apprécier, enfin ça c'était avant qu'il commence à roder autour de la Tigresse.
Il faudra le surveiller de près celui-là car je n'ai guère confiance aux Français.

Si quelque chose arrive à Providence je mettrai un point d'honneur à le pendre avec ses trippes!

Bref ... ou j'en était ? Ah oui. Finalement je l'aime bien ALFY 
Alfy 'hawk' Bontemps
Alfy
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Posté le 06/06/2022 à 00:29:57. Dernière édition le 06/06/2022 à 00:32:12 

Mai 1722  



Le temps, une bien étrange notion. Personne n'a vraiment la même perception de la chose. Et ce n’est pas cet Alfy qui dirait le contraire. Comment est-ce qu’on peut à ce point oublier une partie de sa vie ? Vous imaginez vous ?

Plusieurs années de votre vie, clac, en un claquement de doigt, en un clignement d’
œil , envolés ?
 

Et sur Liberty, ce temps ne s’écoule pas comme ailleurs. Déjà plusieurs mois s’étaient écoulés depuis son rendez-vous avec Dulcina, et il s’était passé tellement de chose dans la vie du français. Tout allait tellement vite. Des mois, qui semblaient des minutes.  

Et pourtant il n’arrivait pas à oublier ce diner avec l’anglaise.  
Quelle étrange situation. Ce rêve qui n’en était pas un. C’était un souvenir, un vrai, Dudu lui avait confirmer celà. Et lui, il était là, à table avec la même personne qu’il avait très certainement séquestrée des années plus tôt. Plus vraiment de place pour les doutes, même si se persuader du contraire était certainement la chose la plus facile à faire. Et c’est ce qu’il fît.  

Mais bon, on ne peut pas faire disparaitre une telle nouvelle d’un simple coup de balai.
Quoi que... ce n’est pas ce qu’il a fait avec une partie de son passé ? Inconsciemment, certes. Y’aurait qu’à recommencer, avec quelqu’un qui s’y connait. Ça doit bien exister des gens capables de jouer avec les esprits des autres !
 

Tel un signe du destin, c’est au moment d’aller au bout, de tenter une remise à zéro, d’oublier tout ce qui avait pu se passer, un fresh-start comme on dit, que la hollandaise lui fit faux-bon, et qu’il rencontra pléthore de pirates à Port-Louis, le même jour.
Quelle heureuse coïncidence ? Drôle peut-être ?
Les discussions avec chacun d’eux - non sans une certaine gêne qu’Alfy cachait tant bien que mal - commençaient petit à petit à le faire changer d’avis.
 

Est-ce que c’est la seule raison de ce revirement de situation ? Je ne sais pas, mais en tout cas, ça a surement joué un rôle. Et puis qu’il grandisse un peu ce niais ! Il est temps de prendre ses responsabilités, peu importe ce qu’il découvrira. Un pirate, peut-être, mais lequel, et c’était y’a tellement longtemps, avec un peu de chance personne ne le connait, ni ne s'en souvient.

Et c’est dans cette nouvelle optique que notre petit Alfy pris son ventre ... courage à deux mains, en quête de vérité.
Anne semblait très encline à l’aider. Ils auraient pu se connaitre, et la tigresse était curieuse. Malgré cette image sulfureuse et diabolique qu’elle laisse paraitre, elle aura été étrangement gentille – et dieux sait qu’elle n’aime pas qu’il lui dise - avec lui. 


Puis s’en est suivi ses mandats de Général, l’alliance avec les pirates. Une opportunité pour discuter un peu plus avec les hommes et femmes en noir. En apprendre plus sur eux. C’est pour ça qu’il avait prêché pour que celle-ci soit acceptée par ses camarades. Et vu la réussite militaire que se fût, rien que de ce point de vue, c’était une réussite.  

Mais revenons-en à ses soucis de personnalité. Parce-que à ce niveau là, peu de choses que se sont passées ces derniers mois ne l’a vraiment aidé. Loin de ce qu’on appelle une réussite ici, clairement. Il avance un peu, mais à petit pas.
On ne peut pas gagner sur tous les plans !
 

Du coup ils décidèrent avec Anne de retourner là où tout semblait avoir commencer, à l’ancien repaire. Peut-être arriveront-ils à quelque chose cette fois ?
 

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