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Les prémices du départ  
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Sita LeRoy
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15/07/2006
Posté le 28/06/2020 à 14:08:13 

Prélude


17 juin 1720

 Ce jour là, au réveil, un ciel d'un bleu magnifique sans nuage prévoyait une journée aussi belle que la veille. Mais alors, de noirs corbeaux vinrent assombrir le ciel. Des missives se sont mises à pleuvoir littéralement sur la japonaise, et, tandis qu'elle lisait plis sur plis, ses yeux s’agrandirent de stupeur, puis le rose de ses joues vint trahir son outrage :
- "Mais ! Ils sont fous !"

Le dernier courrier de la journée mit Ching dans un état furibond. Alors qu'elle avait pris la meilleure décision : faire fi du passé pour se concentrer sur l'essentiel de sa vie ici, à savoir ses amis ; on venait lui chercher querelle... Encore...

 Pourtant elle avait fortement annoncé son départ de l'île qui aurait lieu dans quelques jours. Depuis, Ching ne parlait plus en place publique et ne s'occupait plus de son poste de Lieutenant. Tout était décidé, elle devait mettre le plus de distance possible entre elle et cette partie de son passé.
 
Cela n'allait pas être difficile. Des jours meilleurs l'attendaient. Déjà, quelques jours plus tôt, elle avait beaucoup écrit... . L'asiatique avait toujours aimé écrire, cela ressemblait à une forme d'exutoire lui permettant de se défouler, de déverser ses sentiments sans pour autant en faire souffrir quiconque. Finalement, elle avait décidé de laisser ses feuilles partir avec le vent, pour se dissoudre dans l'eau quelques mètres plus loin. Pourquoi ressasser le passé ? C'était une perte de temps et d'énergie.

Mais voilà, quelqu'un avait décidé de lui ternir cette journée en revendication et incrimination mensongère. La nippone était déçue de ce comportement qui n'avait pour finalité de salir son nom. Elle prit la décision de ne pas laisser ce crime impuni.

Après réflexion, elle décida de sortir sa plume afin d'expliquer la réalité des faits non édulcorée de mensonges et d'hypocrisie. Ching pourrait ainsi garder la tête haute et son honneur sauf. La plume bruissait sur le papier, l'encre assombrissait les pages une à une. Cela ne prit finalement pas beaucoup de temps, et alors qu'elle repartait pour la suite de ses dernières pérégrinations, elle laissait ses mots et son récit derrière elle.

Les corsaires seraient libres, en trouvant la liasse de feuilles, d'y jeter un oeil ou non. Il reviendrait à la postérité de la juger. Ching estimait qu'il était important de laisser une trace de son passage, et surtout de son histoire, car il sera toujours facile de calomnier une personne désormais absente.
Sita LeRoy
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Posté le 28/06/2020 à 14:12:22. Dernière édition le 28/06/2020 à 15:21:59 

Le choc

Quelques jours plus tôt

En baissant les yeux, Gothor lui prononça les éléments suivants : 
- "Ching, j'ai quelque chose à t'annoncer qui ne va pas te plaire... Tu te rappelles que je t'avais demandé d'être mon guide? Tu as accompli un travail remarquable. Je pense même à me laver une fois par semaine. Et j'ai goûté à la monogamie. Mais... je pense que cela ne me convient pas non plus. Ni la monogamie, ni la polygamie d'ailleurs. Je pense que j'ai besoin de liberté, tout simplement. Une liberté totale, comme le nom de cette île évoque...Je suis désolé, Ching... Je suis seul coupable... J'espère néanmoins que nous resterons amis si jamais tu me pardonnais un jour..."

Ching était choquée par ce coup de poignard dans le cœur. Elle devient blême face à lui, et se retient au mur de sa maison de guilde. Elle essaya de rester digne, mais son visage l'a trahi. Elle s'enfuit en courant dans une autre pièce de la demeure. Sans le regarder afin de lui cacher ses larmes. Ching s'écroula sur une chaise et évacua sa tristesse.

Depuis leur retrouvaille, Ching sentait sa prise de distance soudaine. Le doute c'était insinué hier. Après la défense de ville, Gothor avait préféré rester dehors avec Djezous et Miss Lisbeth laissant sa compagne s'endormir seule. A son réveil, elle trouva un mot de ce dernier, commençant par "ma chérie", la prévenant qu'il voulait se dégourdir les jambes. Sans nouvelle depuis des heures et inquiète, Ching décida de partir à sa recherche. Elle découvrit son homme souriant tout en effectuant des affaires commerciales en compagnie de Lisbeth et de Tequila. L'asiatique se sentait de trop dans cette situation, un sentiment qu'elle n'aurait su expliquer. A la place d'aller le retrouver, elle observait en retrait. Son compagnon relevant la tête, surprit son regard suspicieux mais termina ses affaires. Ching repartit seule en maison de guilde, et s'installa près de Dulcina en soupirant. Celle ci entama la conversation, voyant les traits d'inquiétudes de son amie :
-"Bah... Que se passe t-il ?"
- "Depuis que Gothor a terminé son entrainement il passe peu de temps avec moi. Par exemple ce matin, je l'ai découvert au centre de la ville alors que j'aurais préféré être en sa compagnie. J'ai l'impression qu'il s'éloigne de nous alors que l'on communiquait plus facilement par écrit. Je crois qu'une discussion s'impose. Car il est ma priorité mais je me demande s'il pense comme tel..."

Les deux femmes continuèrent leurs discussions une bonne partie de l'après midi, avec une Ching de plus en plus mal. Quelques heures plus tard, Gothor était de retour et il décida brutalement de mettre fin à leur relation sans discussion possible. A croire que cette décision était prise depuis des jours. C'en était trop pour Ching, déversant ses larmes, repliée sur elle même l'asiatique laissa libre cours à son chagrin.
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Posté le 28/06/2020 à 14:15:17 

Quelques heures plus tard, Ching entendit des pas, et un remue ménage dans la salle principale. Il devait être l'heure d'aller défendre la ville. Elle attendit qu'il n'y ai plus un bruit, puis essuyant ses larmes, sortit à son tour de la maison. Elle ne se rendit pas tout de suite sur  place, au contraire, elle partit sur le quai pour se renseigner. Le prochain bateau en partance était dans deux jours, le suivant ne serait pas disponible avant le 20 de ce mois.

Ayant récupéré l'information qu'elle souhaitait, elle marcha, sans réelle envie pour rejoindre les troupes anglaises. Sur la place, aucun signe de Dulcina, mais LUI était là. Elle fit un mouvement en arrière, se cachant derrière une maison, se dissimulant dans les ombres pour reprendre courage. L'asiatique ne voulait aucun contact avec celui ci, elle n'était pas en état du reste. Elle attendit d'être hors de sa vue et se faufila pour remonter vers le Nord de la ville à la recherche de son amie. Ching la trouva effectivement, dans un coin, à l'écart en compagnie de son compagnon de vie. Cette dernière la voyant arriver lui tendit les bras, compatissante de l'épreuve que Ching traversait. Cette dernière hésita, mais l'heure était à la défense, pas aux pleures. La nippone prit les mains de Dudu dans les siennes, la regardant quelques instants, laissant passer dans l'échange de leur regard toute la détresse qu'elle ressentait actuellement. Voynich qui n'avait pas suivit les échanges de la journée, les regarda, avant de se mettre un peu en retrait. Ou plutôt en avant, pour les protéger en cas d'attaque imminente tout en leur laissant un peu d'intimité. Les minutes passèrent, laissant la ville calme et en attente de quelque chose qui ne viendrait pas ce soir.

Dulcina proposa alors de reprendre l'avant post, un coup de poker, ne sachant pas si les Français y seraient encore présent. Ching Shih, qui ne souhaitait pas rester une minute de plus dans cette ville, répondit présente et fonça vers l'Est. Il y avait bien quelques ennemis dormant d'un sommeil paisible, mais cela n'empêcha pas les membres de la BYL et les FDL de reprendre l'endroit. En garnison, une fois la tour reprise l'asiatique avisa un français endormi, qu'elle attaqua, de toutes ses forces, passant sa rage et son désarroi sur le pauvre homme avant de s'écrouler à bout de souffle contre un mur de la garnison. Elle ne dormit pas cette nuit là.
Sita LeRoy
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Posté le 28/06/2020 à 14:19:38 

La dépression

Le lendemain, le monde qui l'entourait été flou, distant, sans réel consistance.  Le regard dans le vide, le visage fermé et grave, Ching semble animée comme un automate. Un automate dont on aurait pas remonté le mécanisme, et qui ne savait que faire, que dire. L'asiatique reçue une missive de Dulcina, puis une seconde de son homologue lieutenant. Elles lui demandaient de partir à la tour Maya, afin de la reprendre. Mais la nipponne n'avait plus la force de se battre, de se lever et d'aider ses compatriotes. Récemment elle avait trop donné à un seul homme. Il ne lui restait plus rien. Le néant. Dans la nuit, elle avait espéré s'être trompée, elle avait espéré le voir, lui parler. Mais rien, le vide des abimes.

13h sonna, sans prise avec la réalité. Ching reçue un autre courrier. Sans son concours la tour Maya ne pourra être Anglaise aujourd'hui. La nipponne était fatiguée, éreintée, le contexte ne l'intéressait plus, mais Dulcina avait toujours était là pour elle, alors un dernier effort, pour elle et pour l'Angleterre.

Hagarde, elle se releva non sans peine et partit mécaniquement vers la tour. Le chemin connu, emprunté si régulièrement depuis le mois de Mars fut parcouru sans même y penser. Elle était seule dans la partie Sud. Personne pour lui parler, ou pour se rendre compte de son état. Elle s'installa apathique à un endroit stratégique. Si d'aventure quelqu'un venait, un ennemi, elle n'offrirait pas une grande résistance.

18h, Maya revêtit les couleurs tant aimé. Ching se releva peu de temps après et repartit telle une somnambule dans l'avant poste. Ne faisant aucunement attention à la chaleur de la lave, et encore moins à ce qui l'entourait. Elle soigna ses blessures, y passant le reste de la journée, tellement distraite qu'elle dû s'y reprendre à plusieurs fois. Avant de se laisser tomber dans un état d'inconscience.
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Posté le 28/06/2020 à 14:23:32 

Reprise de la réalité

Le lendemain de bon matin d'autres Anglais débarquèrent dans la garnison que Ching avait investi. Elle était debout, près de la porte d'entrée, le regard dans le vague, lorsqu'un compatriote entra, et la reluqua au passage. La japonaise ne prit même pas garde à l'homme, chose étrange pour tous ceux qui l'a connaissait, car en temps normal elle aurait rabroué l'homme à grand renfort de regards noirs et de reproches. L'ayant côtoyé quelques peu dans ce même lieu quelque temps avant il fronça les sourcils, remarquant ce comportement :
- "eh bien ma belle, tout va bien ? Si tu veux qu'on aille dans un coin d'la garnison tous les deux... "

Entendant quelqu'un s'exprimer, elle tourna la tête vers la source du bruit, le regard terne et vitreux se posa sur lui mais ne répondant pas.
- "Euh, tu veux t'assoir Ching ?"

Sans lui laissé le temps de répondre, l'Anglais lui prit la main, et l'attira vers le canapé. Ching s'y laissa choir, dans un mouvement peu élégant et indigne d'une Lady. L'asiatique sembla reprendre un peu ses esprits et le contact avec la réalité. Ses yeux reprirent vie, se posant sur l'homme qui l'avait fait sortir de sa torpeur. Une discussion débuta. Il semblait préoccupé par son état, lui proposant de faire venir un médecin pour une consultation, ce qu'elle refusa. Abattu et résigné elle lui parla calmement, tel une voix d'outre tombe, sans vie, lui révélant et ce pour la première fois ses plans pour l'avenir. Elle resta néanmoins assez vague sur les circonstances de cette décision, parlant plutôt de son fils qui lui manquait, et qui lui tardait de rejoindre au plus tôt. Au grès de la conversation qui se déroula tout au long de l'après midi, elle reprit corps avec elle même, faisant connaissance avec cette personne.

Tout en lui parlant, elle se souvient que le premier bateau en partance pour l'Angleterre larguait les amarres le soir même. Mais sa décision était prise, ce n'était certainement pas un homme qui l'avait rejeté comme on peut jeter aux ordures une arme trop émoussée, pour avoir trop vécue, trop vécue pour son possesseur qui allait lui faire fuir l'île ! Certainement pas ! Il y a douze ans elle était parti sans un regard en arrière, sans prendre le temps de dire au revoir et de serrer une dernière fois ses amis dans ses bras, ce n'était pas lui et sa façon abject de la rejeter qui allait la faire rougir. Le rouge de la honte devrait plutôt recouvrir ses joues à lui, et non à elle.

Elle se leva, animée par une folie furieuse, emporté dans son élan, saluant d'un petit signe de main l'Anglais, qu'elle reverrait sans doute dans une semaine, et sorti de la garnison.

Dans un état second, préoccupé dans son esprit, elle croisa le ministre espagnol en sortant, d'habitude si joviale avec lui, elle lui remis juste de l'argent pour le compte de Dulcina, lui annonçant la chose d'une voix monotone, Djezous sembla interloqué:
- "beuuuuh Estimada senorita ! Hey c'est moi le plus grand ministre du commerce de tous les temps"

Elle ne lui répondit pas, partant d'une démarche vive vers le lieu de sa prochaine destination.
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Posté le 28/06/2020 à 14:28:18 

La colère

Ching Shih marchait d'un pas pressé, sans but précis tout en sachant que ses pas là menait à l'endroit ou elle aurait dû aller, aller avec lui. La mémoire, cette petite chose dans sa tête et qui fonctionnait même lorsqu'elle, Ching, n'était pas en état de marche.

Alors il n'était pas venu. Elle avait espérée pourtant, attendant plus que de raison dans l'avant poste Anglais. Ses phrases déjà prononcés avec indifférence. Voilà ce qu'il lui avait fallut pour mettre fin à leur relation.

Alors qu'elle entrait dans le jardin des amoureux, une lettre provenant de la guilde apparue. Il avait décidé de quitter leur maison commune. L'asiatique en apprenant cela poussa un soupire de soulagement. Mais elle avait deux émotions distincts : le soulagement de ne pas le revoir avant son départ et un autre plus fugace, plus sombre, lui disant que c'était le dernier lien qui les rattachait ensemble. Maintenant en dehors du drapeau il avait déchiré toutes les fondations de leur couple.

Elle marcha rapidement. Alors que sa première visite avec Dulcina et Voynich était agréable, ouvrant de grands yeux pour découvrir ses lieux magnifiques et au combien romantique, là voilà à présent entrain de marcher, perdue dans ses pensées et finalement détestant ce lieu qu'elle aurait du emprunté et visiter à ses côtés.

La nipponne s'arrêta devant la cascade, traversant le petit pont. Elle regarda l'arbre, se rappelant Dulcina y grimpant en tenue légère et l'après midi agréable qu'elle avait passé en compagnie de ce couple. Ce duo avait une relation fusionnelle et se faisait confiance au quotidien. leur amour était fort et puissant, détruisant tout sur leur passage ne laissant que le bonheur. Ching avait voulu découvrir une nouvelle fois cette sensation, mais elle n'avait trouvé qu'une relation en papier mâché.

Elle s'installa devant la cascade, repensant à celle qui se trouvait chez Dulcina, dans ce petit coin de paradis et de paix qu'elle avait visité avec lui au lendemain de la mort de Plexus. Ils s'étaient dit des choses là bas, il lui avait parlé de maison, d'avenir et d'amour. Tu parles ! Qu'il était beau son amour en réalité! L'avait il seulement était ? Amoureux ? Quand on avait ce genre de sentiment, était on capable d'oublier l'autre du jour au lendemain ? Ching, elle en était incapable en tout cas.

L'asiatique avait décidé de venir ici, dans ce lieu bucolique pour réfléchir sur elle même, sur son "couple" et faire une introspection sur leur vie commune.
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Posté le 28/06/2020 à 14:31:24 

Tout en écrivant l'histoire qu'elle avait vécue avec lui, elle réalisa que les désaccords avaient vite commencés. Le soir même de l'officialisation à vrai dire. Ching reconnaissait ses torts, car en effet au début de leur histoire, et d'un naturel jaloux elle surveillait ce qu'il pouvait bien dire aux jeunes demoiselles célibataires.

La nipponne l'avait sans doute un peu étouffé au début de leur relation, mais la confiance venant avec le temps, elle découvrit qu'à un certain point de leur histoire la bascule c'était faite. Plus elle le connaissait, plus ching lui faisait confiance et relâchée sa vigilance, tandis que de son côté c'était l'inverse qui se produisit. Dès qu'elle parlait à un homme, son amant devenait de plus en plus suspicieux à son égard, et parfois (souvent) de violentes disputes éclataient entre eux. La japonaise tentait par tous les moyens et tous les mots de lui prouver son amour mais rien n'y faisait. Les disputes se faisaient de plus en plus fréquentes et le ressentiment et la rancœur s'insinua dans leur relation. D'autres choses vinrent également obscurcir le tableau. Son poste d'intendante en faisait partie, les privant tous deux de la présence de l'autre.

Tout en faisant le point, en analysant l'ensemble des choses qu'ils avaient vécu ensemble, Ching prit conscience que leur relation était vouée à l'échec. Ils étaient tous deux indépendants et malgré les efforts ils n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur la marche à suivre. Tandis qu'elle faisait des efforts, se remettant en question sur ses choix et ses envies elle constatait qu'il devenait de plus en plus distant avec elle. Enfin, ce fameux jour il mit fin à leur relation. des mots simples, annonçant des faits. Il voulait sa liberté. Apparemment les efforts et les remises en questions étaient finit pour lui... mais en avait il seulement déjà fait ?

Son analyse écrite sur papier, Ching observa les pages qu'elle tenait entre ses mains. En soupirant la nippone ouvrit ses doigts laissant le vent emporter ses notes qui atterrirent plus loin, à la surface de l'eau. les pages animées par la brise jouèrent ensemble, semblant danser quelques instants, puis s'immobilisèrent pour finalement se dissoudre dans l'eau.

La journée bien entamée, et exténuée par le trop pleins d'émotions qu'elle ressentait, Ching s'allongea dans l'herbe et fixa le ciel d'un bleu limpide se juxtaposant avec les branches de l'arbre imposant derrière elle. L'asiatique s'endormit rapidement.
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Posté le 28/06/2020 à 14:34:33. Dernière édition le 28/06/2020 à 14:36:37 

" Il vaut mieux être seul que mal accompagné."

Au détour d'un muret, Ching le vit. Il était là, l'air serein, entouré de jeunes femmes et rieur badinait avec elles. Alors c'était ça la liberté retrouvé ? profiter de la vie, et des femmes sans s'attacher ? Ah la polygamie, un fléau pour les femmes romantiques.

Le sang de Ching ne fit qu'un tour. Armé de son bâton, elle s'avança de manière nonchalante vers le petit groupe, et se posta face à son ancien amant.

Elle lui sourit, d'un sourire feint et innocent, presque pur, jouant dans un même temps avec ses yeux, caressant son corps au passage, une lueur pleine de promesse et de désir au fond des yeux.

Alors qu'il lui rendait son regard, étonné de sa présence et de son comportement, Ching s'avança encore un peu. Les jeunes femmes, silencieuses tout à coup, lui firent place, la regardant en dardant des yeux sombres sur elle, pensant sans doute qu'elle allait leur voler leur séducteur.

La place était libre, juste du vide entre les deux anciens amants. Ching lui fit un dernier sourire enjôleur, les yeux malicieux.

Et tandis qu'il commençait à esquisser un sourire, La japonaise frappa, fort. Levant son bras gauche armé de son bâton en bambou, prenant de l'élan, elle le leva bien haut, au dessus de sa tête et l'abatti avec violence sur sa tête.

BAM

Un horrible bruit de craquement se fit entendre, qui résonna avec satisfaction dans les oreilles de la belle. L'os rompu, l'homme s'écroula à terre comme une poupée de chiffon.

Ching Shih, fit un sourire éclatant aux femmes qui poussaient des hurlements stridents et repartit d'un pas léger d'où elle était venue, avec calme, sérénité et félicité.

Soudainement la nipponne ouvrit les yeux, reprit corps avec la réalité. Un rêve, ce n'était qu'un rêve ! Elle soupira, l'air réjouit, presque radieuse et reprit ses affaires. Quitte à être ici, autant qu'elle visite un peu les lieux.

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Posté le 28/06/2020 à 14:41:27 

Le lendemain, alors qu'elle arrivait à l'orée de la plage Ching reçue une missive l'informant de l'entrée de son ancien amant dans la guilde des jeunes arrivants. On disait aussi qu'il se raccrochait aux pas d'une jeune et jolie jeune femme. La suivant partout comme son ombre.

Ching ricana. Ricana jaune certes mais tout de même. Et bien il n'avait pas été long à rebondir pour se retrouver quelqu'un d'autre. Bizarrement l'asiatique n'était pas étonnée de son choix. Une apprentie médecin serait parfait pour ce qu'il souhaitait. En effet, ayant mit la priorité sur son entrainement, et Ching n'étant que peu efficace dans ce domaine, elle avait souvent vu le dépit de l'homme au fond des yeux. Naturellement la jeune femme serait un atout idéal pour lui. Et pourquoi pas joindre l'utile et l'agréable ?

On dit souvent que de l'amour à la haine il n'y a qu'un pas. L'asiatique en femme bafouée venait de reprendre ses droits ! Elle souhaitait intérieurement bonne chance à la jeune femme et fit le vide dans sa tête.

C'était l'aube, l'aube d'un nouveau jour. Seule face à elle même, Ching se dévêtit entièrement, profitant de la fraicheur et de la rosée du matin, entendant les volatiles du jardin commencer leur chant angélique et splendide. Foulant le sable blanc la belle marcha avec détermination mais sans empressement vers l'eau. Les vaguelettes virent lui lécher les pieds, et tendit qu'elle entrait plus profondément dans l'eau, les vagues se développèrent peu à peu pour s'intensifier autour de son corps. Tandis que ses pieds ne rencontraient que du vide, elle se mit sur le dos, fermant les yeux, expirant un long souffle. Ching se vida la tête, libérant les pensées qu'elle ressentait depuis quelques jours. Son deuil était fait, la relation passée n'était plus, elle l'acceptait à présent, et même en raisonnant elle estimait que c'était pour le mieux.
Sita LeRoy
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Posté le 28/06/2020 à 14:47:11. Dernière édition le 28/06/2020 à 14:47:45 

Un lendemain plus heureux

Elle ressortit le lendemain même du jardin des amoureux. Les sombres pensées qui l'assayaient depuis qu'elle avait passée le seuil s'étaient enfin envolés. Elle n'avait plus une minutes à perdre. Des missives, elle en écrit un certains nombres. Les perroquets s'envolèrent pour porter leur message aux destinataires. Elle prévenait les gens de son départ, en espérant n'oublier personne. Surtout les colons des autres colonies car elle commencerait par là, avant de rentrer chez elle et faire un ultime au revoir à ses compatriotes.

Elle n'ajournerait pas son départ, son fils de nouveau sa seule et réelle priorité l'attendait. Mais, Ching avait fort à faire avant de larguer les amarres, prévu pour le 20 de ce mois. L'asiatique voulait revoir une dernière fois les gens qu'elle estimait de ses amis. Il lui avait souvent dit qu'elle ne se méfiait pas assez, qu'elle donnait son amitié facilement et rapidement. Mais Ching était spontanée et honnête. Elle préférait voir le bon en chacun , et leur laisser une chance. C'était toujours mieux que d'être taciturne et borné.

Partant d'un pas rapide, elle s'arrêta aux abords d'une ville. Un ami l'a rejoignit, puis deux, puis trois pour finalement avoir une foule de personne face à elle. La soirée fut agréable, et les deux journées suivantes également.
Elle ne remercierait jamais assez les corsaires pour l'accueil qu'on lui fit. Elle passa des journées forts agréables et apaisantes. Ching se sentait vivante et entourée grâce à eux.

Bien sur on lui posait des questions, pourquoi un départ si soudain. En fonction des gens la réponse changeait. Dire que son fils lui manquait faisait taire les curieux, mais pour certains, ceux qui l'a connaissait vraiment, ils ne se laissaient pas avoir si facilement. En expliquant la rupture, elle pouvait avoir un voile de tristesse qui lui obscurcissait les yeux. Mais pas pour la perte de la personne, plutôt pour l'utopie qu'elle s'en était faite. Car, cette "liberté" retrouvé lui donnait un nouveau souffle, une nouvelle vie. Elle avait l'impression de renaitre, et de ne plus sentir constamment un poids sur ses épaules.

Elle chassait ses idées au loin ( à coups de pied peut-être ?), secouant la tête pour revenir à la réalité, en souriant aux gens et en profitant aux maximum de ces heures heureuses et insouciantes.
Sita LeRoy
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Posté le 28/06/2020 à 15:04:22. Dernière édition le 28/06/2020 à 15:36:26 

Le retour des emmerdes

17 juin 1720

Quelques amis chers l'avaient accompagnés dans son périple. Ce voyage de retour qu'elle pensait faire seule, ching le traversait avec des gens qui avaient apprit à connaitre et à aimer.

La journée avait pourtant fort bien commencé. Ching leva le nez vers le ciel quand une missive tomba entre ses mains. L'asiatique fut étonné du destinateur et encore plus de l'objet de la missive disant " cadeau empoissonné ". Elle ouvrit le plis et écarquilla les yeux de surprise :

" Mon amie.
J'apprends que vous et gothor cela est finie.
Vous m'en voyez triste.
La pauvre **** ne sais pas où elle a mis les mains.
 Ou si, d'ailleurs elle semble douée.
[Votre ancien amant] vous citant je vous en transmet  un extrait "


Elle étudia donc, avec dépit l'enquête réalisée qu'on lui remettait en copie. L'affaire était extrêmement détaillée. Ching eu un rictus aux lèvres en constatant qu'elle avait vu juste. En effet, IL avait jeté son dévolu sur l'apprentie médecin et tout deux ni allait pas de main morte, intimité ou non dans un lieu infiniment bondé.

L'enquêteur avait révélé à son commanditaire qu'après une journée bien rempli, l'écossais se faisait soigner par ladite Lady. Mais avec des soins très particuliers car apparemment la jeune fille n'avait semble t'il pas froid aux yeux et appréciait éveiller chez l'homme en question ses plus bas instincts animales. Mais quelle indécence en communauté, ses si petites mains agiles remontant avec envie et plaisir sur les "parties sensibles" de sa cuisse offerte avec délice. 

Fronçant les sourcils, Ching répondit au Cabotin qui avait voulu la faire rager en lui envoyant les menus détails de la vie de son ancien amant. Elle déchira le rapport, furieuse en espérant reprendre sa journée là ou elle l'avait laissé.

C'était sans compter sur l'enquêteur qui bientôt lui envoyait une foule de message. Il ne semblait pas heureux d'apprendre qu'elle était en possession de sa dure journée de labeur. Il lui demandait d'ailleurs une somme rondelette pour cela. Alors qu'elle n'avait rien demandé, et qu'elle subissait plutôt un nouvel outrage, on venait en vautour tournoyer au dessus d'elle. Mais cela n'était rien, comparé à la missive qu'elle reçue de la jeune femme par l'intermédiaire de l'enquêteur :

"je vous transmets un petit mots de la demoiselle de *** :
Le respect de l'intimité est fondamental, La bafouer expose le voyeur à devoir faire face à une vérité qu'il n'aurait pas souhaité voir et à des représailles évidement légitimes.
A méditer Ladie
je ne sais pas si elle a bien compris que vous n’étiez pas la demandeuse mais en bon commercial je vous fais suivre"

Ching déjà bien énervée par l'enquêteur dirigea toute sa rage vers la médecin : "Non, mais quel culot ! Pour une future enquêtrice, elle ne voit pas d'inconvénient à utiliser cette ressource pour elle mais apparemment, elle s'estime au dessus de tous, pour ne pas appréciée y être confronté elle même."

Ching relue la lettre une seconde fois et estima que la femme, pleine de douceur et de gentillesse en publique lui faisait actuellement penser à une succube, un démon femelle pleine de malveillance envers ceux qu'elle estime ses rivales. La petite cachait bien son jeu en tout cas, l'asiatique était scotché de la hargne et l'aigreur qui transpirait par tous les pores de cette lettre. La nipponne se sentait une nouvelle fois outragée et bafouée. Que lui valait ses paroles médisantes ? Depuis leur rupture elle ne l'avait pas contacté, et l'avait même fuit. Qu'est-ce que l'homme avait il bien pu lui raconter pour que de facto on pense qu'elle était l'instigatrice de cette enquête ?

Ching s'imagina quelques instants répondre à ce vil courrier, mais au final que lui dirait elle ? :
Mademoiselle,
Permettez moi de vous détromper sur le sujet de votre missive. Je n'ai que faire des agissements de cet homme. Gardez le, je vous en fait cadeau, car pour ma part, je suis bien aise de m'en être débarrassée. Un conseil cependant : si vous voulez que votre relation perdure, faites de lui votre priorité. levez vous et couchez vous en ne pensant qu'à lui et à ses envies. Vous avez déjà un bon point, vous êtes médecin. Tachez de garder cette compétence, c'est la meilleure chose pour le contenter. Ensuite, ne parlez plus à personne, ne briguez pas de poste. La culture et l'éducation sont des choses étranges. Chassez les qu'ils reviennent au galop. Vous êtes sa compagne, ou presque à présent, vous êtes là pour vivre et le satisfaire au mieux, ne pensez plus à vous, vous n'existez plus, prouvez votre abnégation et votre altruisme. Je vous souhaite bien du courage, personnellement je m'en lave les mains.

Elle était toute prête à lui écrire dans sa précipitation, mais au final, le mal était fait. Ses oreilles avaient sifflées, Il avait distillé son venin autour de lui. Et une lettre ou non ne changerait rien à l'opinion que la Miss devait avoir d'elle.
Le front soucieux, ses amis commençaient à se poser des questions à l’affut des missives qui fondait sur elle. Ching souffla un bon coup et sans vraiment donner le change, reprit la suite des festivités.
Sita LeRoy
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Posté le 28/06/2020 à 15:07:35 

Épilogue

Ching Shih était à la fois heureuse et triste. Sur le quai de New Kingston elle voyait ses derniers amis se regrouper autour d'elle pour la regarder partir. La nipponne était émue de voir autant de gens se rassembler pour un dernier au revoir. En si peu de temps présente sur l'île elle n'espérait pas tant. Chacun d'eux laissait à leur manière une trace indélébile dans le souvenir de Ching.

Alors qu'elle allait commencer sa ronde des adieux qu'elle espérait éphémère une dernière missive. Ne se méfiant pas elle l'ouvrit sans regarder le nom de celui qui l'avait écrite. Une grimace. La lettre était de Sa main, courte et étrangement aimable.

Fronçant les sourcils, Dulcina à ses côtés la regarda interrogative. L'asiatique lui remit l'objet du délit, puis lui dit:

- "Quel hypocrite ! Tu as vu, il a noté "adieu" Apparemment l'espoir fait vivre !" dit elle à Dulcina en éclatant de rire.
 

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