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Entre Père et Fils  
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Dulcina Fagney
Dulcina Fagney
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13/02/2006
Posté le 08/06/2021 à 22:09:06. Dernière édition le 07/07/2021 à 22:14:50 

Maman


Il avait été conçu dans l'amour, mais aussi, dans le mensonge.
Une bien curieuse alchimie, qui avait conduit sa mère à vivre une grossesse particulièrement agitée.

Il avait connu son chagrin avant même de la voir sourire.
Il avait failli connaître la mort aussi, avant même de voir le jour.
Il avait ressenti l'angoisse, la colère, la douleur, la tristesse, presqu'autant que l'amour et la tendresse.

Même le jour de sa naissance, il avait pu entendre des cris de rage tout autant que de souffrance de la part de celle qui l'avait porté jusque là.

Alors qu'il n'avait que quelques mois, elle était partie, avec celui qui avait veillé sur eux depuis des mois, et qui aurait pu devenir son père. Elle l'avait confié à un couple en qui elle avait une confiance absolue, et qui avait joué le rôle de parents de substitution durant toute une année.
A peine était-elle revenue, qu'il avait dû la partager. Non pas avec un, mais deux autres individus.
Certes, son amour était infini, et elle parvenait à le partager merveilleusement entre eux.


Elle l'aimait, il le savait depuis qu'il l'avait entendue chanter pour la première fois, de cette voix envoûtante qui le berçait avec une infinie tendresse.


Mais elle avait beaucoup souffert pour lui, et cela restait ancré dans son petit coeur d'enfant.
Dulcina Fagney
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Posté le 14/06/2021 à 23:44:36. Dernière édition le 20/06/2021 à 23:46:20 

Catherine


Il avait fait la connaissance de sa deuxième sœur juste à la fin des festivités de Noël. Tout était si joyeux, sur cette île, où bon nombre de personnes se côtoyaient sans la moindre animosité.
Il jouait avec son oncle lorsqu'elle avait poussé ses premiers cris. Depuis ce jour, il n'avait cessé de l'entendre.

Catherine était l'opposé de ce qu'il était. Toujours enjouée, curieuse, et très bavarde avec quiconque croisait son chemin.
Elle posait beaucoup de questions, toujours.

Outre l'affection fraternelle qu'il avait pour elle, et ce devoir de la protéger comme tout grand frère qui se respecte, il éprouvait également de la curiosité pour sa petite sœur : cette facilité déconcertante qu'elle avait pour aller au devant des autres le fascinait, tout autant que cela l'effrayait.

Cependant, cela lui était fort utile : il aimait l'écouter, et surtout, écouter les réponses qu'elle obtenait à ses questions. Parfois même, les orientait-il.
Elle lui permettait d'obtenir des informations importantes, tout autant qu'il en tirait de l'observation des interlocuteurs qu'elle abordait.

Dulcina Fagney
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Posté le 18/06/2021 à 00:45:41. Dernière édition le 20/06/2021 à 23:47:26 

Alanis


Il avait toujours voué un attrait particulier pour sa grande sœur.
Peut-être était-ce parce que le visage de sa mère s'éclairait à chaque fois qu'ils venaient à la croiser.

Il ne pouvait comprendre pourquoi Alanis le regardait de cette manière, tiraillée entre un profond mélange de colère et de chagrin, lorsqu'il lui rappelait l'enfant qu'elle avait perdu.
Mais il avait capté cet énigmatique regard, et n'en ressentait que davantage de curiosité à l'égard de sa sœur.

Il aimait la voir, et partager du temps avec elle. Aussi l'avait-il suivie sans la moindre méfiance, lorsqu'elle l'avait éloigné de sa mère.
Ce qui était un jeu tourna vite au drame, lorsque la colère prit le dessus sur tout sentiment de fraternité qu'Alanis pouvait encore ressentir. Elle l'aimait, mais elle était aveuglée par ce qu'elle ressentait.

Il n'avait pas compris ce qui la motivait. Il n'avait fait que constater le changement. Le subir.
Il lui faisait tellement confiance que malgré les circonstances qui étaient devenues de plus en plus effrayantes au fil des jours, entourés de tous ces bandeaux noirs qui parlaient de l'étriper, il s'était rattaché à l'espoir qu'elle le sauve de ces dangers, d'autant qu'elle s'était interposée lorsqu'ils avaient voulu lui couper un doigt, ou d'autres morceaux de lui encore...
En vain... Alanis avait tenté de le tuer.

Après cet évènement, il avait perdu confiance en de nombreuses choses, et personnes.
Seule sa mère parvenait encore à le faire sourire, à le faire rire.

Jusqu'à ce jour maudit où elle perdit elle-même le sourire.
Alanis était morte.
Il n'avait pas su qu'en penser. Quelques mois auparavant, il l'aurait pleurée, petit frère attaché qu'il était. Mais quand sa mère le lui avait annoncé, une extrême dualité l'avait accablé, au point de ne plus prononcer un mot.
Il en voulait à sa sœur. Pas uniquement d'avoir tenté de le tuer, non. Mais de rendre sa mère aussi triste.
Mais il en voulait également à sa mère. De se laisser ainsi ravager par le chagrin pour elle, après ce qu'elle lui avait fait subir. De ne plus s'occuper de lui, de son petit frère et de sa petite sœur : ils étaient vivants, eux. Ils avaient toujours besoin d'elle. Mais elle semblait avoir changé, comme éteinte.

Il lui avait fallu plusieurs mois avant de retrouver la parole.
Il avait fallu que sa mère le comprenne enfin, et lui fasse évacuer sa colère, pour ne plus garder que les souvenirs les meilleurs de sa sœur disparue.

Pour qu'elle ne soit plus un spectre qui hantait sa vie, mais qu'il la perçoive comme sa mère la voyait : une grande sœur aimante qui veillerait toujours sur lui, depuis le ciel...

Dulcina Fagney
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13/02/2006
Posté le 20/06/2021 à 00:51:31. Dernière édition le 20/06/2021 à 23:48:32 

Marius


Il se rappelait la surprise totale des personnes présentes lorsque Tata Téquila avait crié qu'il y avait un autre bébé, après l'arrivée de sa sœur Catherine. Il avait découvert avec stupeur qu'il n'y avait pas un bébé, mais deux dans le ventre de sa mère.

Rapidement, il développa une certaine jalousie à l'égard du benjamin de la fratrie.
Sa mère semblait régulièrement perdue en contemplation de ce bébé plus particulièrement, et plus les semaines, et mois, passaient, plus cela s'empiraient.
Elle ne cessait de lui répéter, avec tant d'amour, qu'il ressemblait à son père.

Ce père qu'il n'avait plus jamais revu, et dont il n'avait, en réalité, plus de souvenir autres que ceux que sa mère leur contait, très souvent, le soir avant de se coucher.

Marius était pourtant une grande source d'inquiétude pour sa mère, ce qui n'arrangeait en rien les sentiments qu'il avait développé envers lui : dès lors qu'il avait appris à marcher, il ne cessait de multiplier les bêtises et autres gaffes, non pas qu'il était forcément maladroit, mais il touchait à tout, empli d'une curiosité inépuisable, et d'un besoin de se faire lui même ses propres expériences de la vie.

Heureusement, en grandissant, l'animosité développée à son égard commença à décroître. Sa mère avait fini par comprendre ce qu'il ressentait, comme toujours, et après une discussion tendre avec lui, avait pris soin de ne plus s’appesantir, ouvertement du moins, sur le souvenir qu'évoquait Marius en elle. A moins qu'elle n'ait commencé à faire le deuil de revoir un jour ce père dont elle leur vantait les exploits.

Les choses commencèrent à devenir intéressantes, lorsque Maman lui confia le soin d'apprendre à Marius à se défendre, et à manier une épée. De bois, bien entendu.
Une certaine complicité naquit alors entre les deux garçons, qui commencèrent même à charrier , affectueusement, leur sœur. Celle-ci ne manquant d'ailleurs pas de rallier son jumeau à sa cause pour se venger du grand frère.

Marius était proche de Maman, très proche. Il était probablement celui qui lui réclamait le plus de câlins. Mais la jalousie avait disparu, à partir du moment où il avait compris que l'amour de sa mère pour eux était illimité.

Marius et Catherine avaient été son plus grand soutien pendant la période de deuil d'Alanis de sa mère. Et il s'était juré de toujours, toujours les protéger.


Dulcina Fagney
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13/02/2006
Posté le 20/06/2021 à 23:45:22. Dernière édition le 20/06/2021 à 23:49:45 

Papa


Il avait entendu tant d'histoires sur son père. Un guerrier maniant l'épée comme un Dieu, à entendre sa mère. L'épée, ou une hache à double tranchant.
Il débordait de fascination pour cet homme que sa mère lui avait vanté pendant plusieurs années.

Mais il n'était jamais revenu. Il n'avait aucun souvenir de lui, car il était encore nourrisson lorsqu'il avait été bercé par lui.
Avec le temps, les récits commencèrent à s'espacer. Maman parlait moins de lui, peut-être pour cesser de les remplir d'espoir de le voir arriver, probablement car elle même commençait à ne plus y croire.

Puis, il devint assez grand pour écouter les conversations des grands. Et pour entendre divers points de vue sur qui pouvait être son père.
Maman répondait à chacune de ses questions, sauf à celle qui l'intéressait le plus : quand pourrait-il avoir un père?

Après la mort d'Alanis, il devint plus insistant auprès d'elle. Ayon avait vécu plusieurs mois avec eux, mais jamais il ne fut question qu'il ne devienne celui qu'il attendait tant. Il ignorait que sa mère y avait pourtant songé, face à sa détresse.

Et puis un jour, elle leur présenta un homme.
Elle les mit aussitôt dans la confidence : cette nécessité de conserver le mystère qui l'entourait. S'ils réussissaient leur mission, alors ils pourraient accéder à la vérité. Il se prit au jeu, mais sa curiosité n'en fut pas moins aiguisée.

Les mois passèrent, et il ne revit plus jamais sa mère sans qu'il ne soit présent. Il l'observait toujours avec une certaine réserve, au contraire de son frère et de sa sœur. Il écoutait ses histoires, le soir. Il se faisait captiver par les cailloux qu'il lui présentait, et les récits qui les entouraient.
Il se surprenait à l'apprécier, à espérer, mais se refusait de s'attacher à lui.

Jusqu'à ce soir de Noël magique où il vit le "signal" : une année auparavant, sa mère leur avait montré, à Marius, Catherine et lui, une étoile en argent massif. Elle leur avait alors expliqué la symbolique de l'étoile du berger qui guide le chemin, et que l'homme qui porterait, un jour, cette étoile, serait leur père.

Ce soir-là, lorsqu'il aperçut, avant même sa mère, l'étoile au cou de Voynich, il comprit qu'il avait accepté de devenir le pilier qu'il attendait depuis des années.
A compter de ce jour, il avait enfin un Papa. Et il lui ouvrit son coeur, tout autant qu'il l'admirait.
Il pouvait enfin rêver accéder à tout ce qu'il n'avait, jusqu'alors, que pu imaginer...

Alexis
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Posté le 24/06/2021 à 00:20:30. Dernière édition le 24/06/2021 à 00:21:18 

Alejo

Il avait remarqué la manière particulière dont cet homme le regardait : à chaque fois qu'il le voyait, il se sentait dévisagé.

Cette sensation lui était bien désagréable, lui qui avait pris pour habitude de rester discret, et en retrait.
Sa mère ne semblait pas inquiète, aussi ne s'en alarmait-il pas davantage, mais il ne parvenait pas à dissiper le malaise du mystère qui l'entourait.

Jusqu'à ce que ses parents viennent lui parler plus particulièrement de lui.
Sa mère commença, en toute sincérité, par lui expliquer qu'il avait été son amoureux, il y a dix années de cela. Qu'il aurait dû être son père, mais que pour de nombreuses raisons qu'elle ne développa pas,  il n'avait pas pu le devenir.
Son père enchaîna sur le fait qu'ils avaient confiance en cet homme, et que tous deux avaient un lien particulier, qui le rendait important à ses yeux.
Ils insistèrent tous deux sur le fait qu'il avait beaucoup à apprendre de lui.
Malgré tous ces mots rassurants et motivants, il ressentit une sorte non pas d'appréhension, mais une pointe de tristesse qu'il n'aurait su définir.

Suite à cela, il passa un certain temps avec l'hidalgo qui aurait pu être son père. Ce dernier lui apprit à manier une arme à feu, ainsi qu'à l'entretenir. Il était toujours très avenant avec lui, et petit à petit, le malaise initial se dissipait.


Alexis
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Posté le 28/06/2021 à 00:12:02 

Nanny Poppins


Il avait d'abord été impressionné par cette Dame à l'aspect sévère de prime abord, toujours impeccablement coiffée. Elle avait su poser les bases du respect dès le départ, que cela soit à son égard, ou celui de son frère et de sa soeur.

Il l'avait ensuite apprivoisée, apprenant à la connaître, et à l'apprécier.
Elle était devenue, au fil des années, une seconde mère pour lui. Celle qui s'occupait de leur éducation, de les amuser, qui cuisinait divinement bien, et qui tenait leur maison toujours propre.

Il la voyait assez rarement en congé. Elle avait perdu son époux, et, stérile, n'avait jamais eu la joie d'enfanter. Ils étaient devenus ses enfants de substitution, ceux qu'elle n'avait jamais eus. Elle s'était installée sur l'île des Fagney.

Il aimait sa Nanny, même lorsqu'elle le grondait. Elle savait tous les faire se pardonner, lorsqu'elle sortait, quelques minutes plus tard, des cookies fraîchement cuits du four.

Il avait de la chance, sa mère le lui répétait si souvent, d'avoir une telle femme dans sa vie : elle était dévouée à sa famille, discrète, sachant s'effacer dès que la famille était réunie. 

Nanny était toujours là, dès que Papa et Maman ne pouvaient être à leurs côtés, et veillait sur leur santé, leur sécurité, et leur bonheur, sans jamais imposer autre chose que la discipline et les rires.

Nanny était merveilleuse... mais malgré tous ses efforts pour combler le vide laissé par l'absence de ses parents, elle ne pouvait les remplacer.
Alexis
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Posté le 08/07/2021 à 00:27:50 

Parrain et Marraine

Il avait passé sa toute première année de vie dans leur foyer.
Sa marraine, Margot, était douce et attentionnée, elle l'avait aimé comme sa mère l'aurait fait, avec la pression supplémentaire de s'occuper au mieux de l'enfant d'une autre.
Son parrain l'avait toujours élevé avec bienveillance, et encouragements dans l'ensemble de ses apprentissages. D'aucuns auraient pu le trouver distant, mais il n'en était rien : Basile l'avait comblé d'amour, à sa manière.

Lorsque sa mère était revenu, il avait continué à les voir, souvent.
Jusqu'à ce que sa marraine n'attende, elle aussi, un enfant. Dès lors, leurs priorités changèrent.
Non pas qu'il n'était plus important pour eux, pas le moins du monde. Mais sa marraine avait vécu l'enlèvement de son filleul alors même qu'elle se baladait paisiblement dans les rues de sa propre ville en le berçant, aussi éprouva t-elle des craintes, légitimes, pour son enfant à naître.

Quelques mois après la naissance de Satyne, leur fille, Parrain et Marraine finirent par quitter Liberty, pour aller s'installer sur une autre île.
Ils n'étaient pas si loin, et venaient parfois lui rendre visite.

Ils avaient même accouru, tous deux, lorsqu'Alanis l'avait enlevé, et avaient activement participé à aider tous ceux qui s'étaient mis à sa recherche.
Parrain avait même été le premier, avec son Tonton Choco, à le retrouver dans un piètre état, après qu'il ait été enterré vivant.


Il les voyait bien moins souvent, désormais, c'était vrai. Mais il pouvait communiquer avec eux, ne serait-ce que par messages, de temps en temps.
Mais la distance n'effacerait jamais ce sentiment de chance qu'il pouvait ressentir de les avoir pour parrains.

 

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