Le Faux Rhum

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Sauvez nos âmes

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Elijah "Le Caracal"

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21/11/2018

Posté le 20/05/2021 à 11:18:18. Dernière édition le 09/06/2021 à 08:52:07

Quelque part dans les Caraïbes, fin du XVII ème siècle.

Une nuée d'oiseaux s'envole en ne laissant entendre que le claquement de leurs ailes et apercevoir leur ombre se déplacer au travers des feuillages éclairés par la lune. Un léger roulement de vagues vient ensuite briser le silence qui s'installait de nouveau. Des vagues croissantes, de plus en plus bruyantes comme le vent se levant et soufflant dans les branches. Un vent devenu soudainement plus intense, faisant craquer le bois massif d'un gigantesque Torii finement sculpté et s'élevant au-dessus de la jungle, dominant toute une partie de ce qui ressemble malgré la pénombre à une vaste île au milieu de l'océan.

En regardant de plus près aux pieds de cet imposant portail portant deux lourds linteaux horizontaux, une silhouette. Celle d'un homme d'un certain âge à la peau marquée par les épreuves et les années, crane chauve et longue barbe claire. Cet homme marche dans le sable d'un pas assuré en s'éloignant du monument.

En le regardant marcher d'encore plus près on remarque sur lui des vêtements de couleur très sombre et pour le moins moderne dans leur façon d'être taillés. Gants de cuir et un long manteau ouvert volant vivement au vent, laissant apparaitre son torse dénudé, très sec et bien entretenu pour un âge avancé. Deux gardes de sabres dépassant sur le côté gauche de sa taille puis un collier de perles noires avec trois dents acérées subtilement visible sous sa barbe. Quelques piercings prennent place sur ses oreilles accompagnées de deux autres sous sa lèvre inférieure et des yeux d'un irréaliste bleu turquoise donnant l'illusion qu'une lueur sort de son regard comme un filet de fumée suivant les mouvements de sa tête.

Ghost - 2WEI Remix

Le vacarme assourdissant des vagues frappant contre la roche et le puissant souffle ininterrompu du vent faisant danser et plier au sol les arbres de la jungle ne durèrent qu'un instant, tel un courant d'air le temps d'ouvrir une porte pour passer d'un lieu à un autre...

Il marche, sans ralentir le pas, comme s'il était en quête de quelque chose.

Elijah "Le Caracal"

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21/11/2018

Posté le 09/06/2021 à 08:47:32. Dernière édition le 09/06/2021 à 13:03:42

Dans la jungle le jour suivant.

Après une longue nuit de marche en pleine jungle dense, faite d'une flore aux allures d'un labyrinthe et d'une faune sauvage et redoutable, l'homme au collier de perles arrive sans peine ni signe de fatigue apparente devant une haute palissade de rondins de bois.

Il longe celle-ci en laissant glisser le cuir de son gant sur les rondins, tapant de ses doigts chacun d'entre eux en passant de l'un à l'autre, puis s'arrête d'avancer quand une sonorité plus creuse se fait entendre sur l'un d'eux. Il appuie dessus pour le faire basculer et s'infiltre alors par ce passage dissimulé mais visiblement connu de l'homme.

Un village indigène se dévoile dernière les palissades, composé d'un étonnant mélange d'habitations comme des tipis, tentes cylindriques et autres abris faits de paille.

Les premiers rayons du soleil commencent déjà à illuminer entre les palmiers une vaste place encore déserte de tout villageois. Totems divers et variés, bancs, tables et décorations de style totalement incohérent semblant venir de populations et époques différentes, entourent un large cercle de pierres en leur centre ou des cendres accompagnées d'une légère fumée persiste encore.

L'homme contourne cette place en tendant sa main doigts écartés vers les restes de braises et termine enfin sa route devant un tipi ou une voix féminine provenant de l'intérieur l'interpelle immédiatement.

- Entre donc Nep' je t'attends depuis un moment... Tu es finalement devenu plus rapide sur l'eau que la terre ferme hi hi hi !

- Hum...

Le dénommé Nep' passe tête baissée derrière une épaisse peau de bête en l'écartant d'un geste du bras et l'entrée à peine passée il pose un genoux au sol, s'inclinant respectueusement devant une femme d'âge mûr, les cheveux et yeux gris et pour maquillage quelques peintures blanches sur le visage.

- Bonjour Elenaïa... Tu m'as tellement manq'...

D'un air agacé Elenaïa lui coupe la parole en agitant son doigt comme pour le réprimander.

- Tutut ! relève toi de suite Nep' et t'es pas obligé de m'appeler comme ça, tu le sais bien... Rhalala...

En un éclair, Nep' se redresse alors, allant saisir et relever le menton d'Elenaïa entre son pouce et la base de son index, paume au ciel, lui volant ainsi à une vitesse fulgurante un baiser mettant le temps en suspend comme le grondement du tonnerre après avoir aperçu la lumière de la foudre.

Nep' la fixe ensuite du regard, plongé dans ses yeux couleur gris perle. Puis prend une voix suave après avoir esquissé un sourire en coin et rétorque

- Tu disais que j'étais devenu trop... Lent ? Ma douce ... Et si belle ... Elenaïa.

- Nep' !!!! Arrête ça tout de suite !! Je déteste toujours autant quand tu joues à ça !!!

S'exclame Elenaïa d'un ton sec et outré, le teint néanmoins rosé. Puis dans un élan incontrôlable, spontané et les yeux débordants de larmes, elle l'enlace brusquement, presque violemment en le serrant très fort dans ses bras, joue contre son torse.

- Ca a été trop ... Long Nep', beaucoup trop long... J'ai cru que tu ne reviendrais jamais...

Mais, cette nuit, quand j'ai senti les éléments se déchainer j'ai compris que la porte s'ouvrait, et que.. Tu revenais.

- Hum... J'avais promis, je te l'avais promis que je reviendrais. Puis.. Nous n'avons pas terminé tous les deux...

Ou est-il d'ailleurs ? Dis moi tout s'il te plait, ça fait si longtemps que j'attends ce moment. De pouvoir te retrouver et tout mettre en place.

Elenaïa acquiesce d'un sourire en frottant brièvement ses larmes et prend le bras de Nep', l'entrainant vers la sortie.

- Allons faire quelques pas dehors je vais te parler de lui.

tous deux sortent alors se promener dans le village s'éveillant doucement, un énorme brasier au centre de la place et déjà quelques hommes et femmes y faisant cuire de la nourriture. Des enfants jouant à se courir derrière entre les habitations et le chant des oiseaux comme apaisante mélodie.

- Vous ne devriez pas vous croiser pour le moment. Il est à l'extérieur des murs comme toujours. Certainement encore en train de chasser des bêtes sauvages, bien qu'il le soit encore plus qu'elles de toute évidence. Il est toujours autant solitaire et n'adresse la parole à personne, en fait il nous répond à peine quand on lui pose une question. Il a aussi tendance à se battre avec les enfants du village à la moindre contrariété et s'en prend même aux plus grands. L'autre jour avec ses dents il a carrément arraché le doigt d'un gardien qui voulait l'empêcher de sortir de l'enceinte... Je te raconte pas le drame et l'énergie que j'ai du déployer afin de le lui sauver !

Ce n'est pas facile tous les jours pour tout te dire.

- Hum.. Je vois.. J'espère que nous réussirons.. Il est le seul à pouvoir se servir du livre...

- Je sais. Approchons nous du feu je vais te montrer une visualisation de lui. Ce feu étrangement intense d'ailleurs...

En regardant Nep' du coin des yeux avec un petit air soupçonneux sur le visage.

Elenaïa sort ensuite une poignée de poudre qu'elle envoie en direction des flammes en marmonnant quelques phrases incompréhensibles se terminant par Elijah.

Save Your Soul · Damned Anthem

Elijah "Le Caracal"

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21/11/2018

Posté le 26/07/2021 à 18:32:44. Dernière édition le 08/03/2024 à 17:49:18

Un jeune garçon d'une dizaine d'années se distingue peu à peu dans le feu, se cachant dans les arbres, comme à l'affût de sa proie. Il devient encore plus net dans les ondulations des flammes et on ne le voit porter presque aucun vêtement. L'expression qu'arbore son visage sale, non coiffé et son allure dénuée de tout entretien n'évoque rien de rassurant ou de civilisé en lui, bien au contraire... Un état primal et dérangeant se dégage du jeune homme, de la scène qu'Elenaïa montre à Nep'.

Une pesante sensation à en glacer le sang pousse Nep' à détourner le regard de cette réminiscence sans pouvoir y parvenir malgré l'irréalité de cette vision. L'obligeant alors à la balayer d'un geste vif du bras traversant les flammes pour s'en défaire.

Nep' se recule de quelques pas du brasier et d'Elenaïa en la regardant sans dire un mot et attrape sa veste au niveau de la poitrine pour y presser quelque chose à travers. Visiblement hésitant à passer son autre main à l'intérieur pour s'en saisir.

Elenaïa s'avance immédiatement vers lui en se figeant à sa hauteur sur la pointe des pieds. main posée sur la sienne pour stopper le geste qu'il s'apprête à faire en maintenant la veste de Nep' plaqué contre lui.

- Donne toi un peu de temps avant de faire ça, ne serait-ce que quelques heures... Profitons plutôt de cette journée et ce soir nous ferons une fête sur cette place en l'honneur de ton retour, d'accord ? Mais réfléchis y bien avant de lui envoyer quelque chose de trop dangereux... Il pourrait ne pas y survivre.

Lèvres et mâchoire de Nep' se desserrent après un laps de temps pour prendre la parole d'un air désolé.

- Hum... Très bien, j'attendrais si tu le souhaites mais cela ne fera aucune différence, son destin ne changera pas. Ce sont des choses bien plus importantes qui le doivent et même dans mon état je continuerai d'essayer. Tant qu'il le faudra ! Puis le temps presse et il m'est impossible de rester ici bien plus longtemps. Je me sens déjà affaibli depuis la nuit dernière et chacun de mes retours me paraissent de plus en...

- De plus en plus court ! trop court Nep'... C'est horrible cette attente entre tes retours sans savoir si tu reviendras et encore pire, ce temps de présence qui se réduit à chaque fois que tu reviens enfin...

Dit elle spontanément dans un élan de désarroi pour conclure la phrase de Nep' avant d'inspirer profondément d'un souffle tremblant puis d'expirer lentement, et se reprendre.

- Fais moi plaisir et va donc te reposer un moment dans ma chambre, je te veux en forme pour ce soir ! Je te rejoins rapidement...

Sur cette dernière phrase Nep' se penche sans ne rien répondre, mais acquiesce simplement en posant ses lèvres sur le front d'une Elenaïa partagée, voire même déchirée entre la joie de le revoir et la tristesse. Il pose ses lèvres et ne laisse entendre qu'un léger clappement en l'embrassant et retourne vers l'habitation en lui lançant un dernier et franc regard.

Il retire ses bottes en entrant et enlève sa veste en avançant vers le lieu de couchage, récupérant ainsi par la même occasion le contenu de sa poche intérieure. Un carnet sombre, tenu fermé par deux sangles et avec un symbole rouge finement gravé sur la couverture, ressemblant étrangement à la structure par laquelle Nep' semble être arrivé cette nuit.

Allongé sur une paillasse, les yeux rivés sur le carnet qu'il tient toujours en main, Nep' le laisse fermé puis finit par le déposer au sol.

Se sentant faible la lumière disparait rapidement à cause de ses lourdes paupières.

Réveillé que bien plus tard par de la musique faite de percussions et de chants en provenance de la place, c'est Elenaïa que Nep' voit en rouvrant les yeux. Assise à califourchon sur lui, les mains posées sur son torse, elle est légèrement vêtue de fins tissus et le regarde avec un délicieux sourire tout en ondulant du bassin sur lui.

- La fête a commencé mon dormeur. Montre moi vite que tu es toujours vivant... Et, dessines pour moi s'il te plait, tu as raison... Il ne faut plus attendre...

En commençant à chevaucher son amant sur le rythme d'un chant rituel. Chant qui est joué à l'extérieur, par les villageois laissant apparaitre leurs ombres sur les murs en toile de l'habitation en dansant devant le brasier.

Alors qu'une toute autre danse se déroule à l'intérieur, accompagnée de gémissements et perles de sueurs empruntant les courbes des deux corps ne faisant qu'un à cet instant.

Les sangles du carnet posé non loin se détachent lentement d'elles même pendant que le symbole se met à pulser intensément d'un rouge vif. La couverture s'ouvre ensuite d'un coup sec et quelques pages suivent tel une cascade de papier laissant entendre des claquements en finissant leur course les unes contre les autres. Nep' n'a pas besoin de regarder le Livre, ni même caresser les pages blanches d'une plume pour que l'encre coule. Mais uniquement de laisser exprimer ses émotions pendant cette danse charnelle pour que l'encre sorte du livre et reproduise...

Qu'elle reproduise la chose la plus adéquat qu'il soit pour lui donner physiquement vie.

Heilung - Norupo

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