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Réminiscences d'ébène  
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Derek
Derek
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21/01/2020
Posté le 20/03/2021 à 17:45:13 

Liberty, aux environs de mars 1721.

Une journée de plus, une baroude de plus. Quelque chose d'habituel sur l'île; en l'absence de chevaux ou de terrain praticable pour ceux-ci, la marche à pieds était d'assez loin le mode de transport le plus répandu, second seulement au voyage par civière.
Un trajet usé et réusé; depuis le territoire espagnol, le trajet en partance du jardin des amoureux le ramenaient lentement mais sûrement vers les terres anglaises... Sa "nouvelle nation". Whatever that meant. Ce métissage anglais tombait très bien, finalement, lui qui avait avait appris à haïr tout ce qui venait de ses parents...

Derek commençait à apprécier ces moments de calme, simplement à marcher et à observer les alentours.
Huracan n'avait pas tort. L'endroit valait le coup d'être préservé.
Et être en trajet voulait aussi dire... Pas de combats pour l'instant. Une petite pause appréciable.

L'homme ne put s'empêcher d'avoir un ricanement pour lui-même à cette pensée.
- Apprécier une pause dans les combats. Moi. Mich' avait ptêt raison après tout, j'commence vraiment à m'faire vieux p'tain...
Il poussa un soupir.
- 31 ans d'jà... Une éternité dans c'te vie. L'temps est vraiment l'une des pires choses. Tout finit par changer...

Le ruissellement d'un buisson le tira de ses pensées. Quelqu'un bouge à l'intérieur.
Derek poussa un nouveau soupir.
-... Bon, presque tout.

Soudainement, un homme surgit des fourrés, le chargeant avec une fourche en hurlant.
L'anglais haussa un sourcil, l'air un peu surpris. Celui-ci avait l'air... encore plus déglingué que ses agresseurs habituels. Malgré tout, il était armé et lui fonçait dessus.

Un seul adversaire. Armé, fourche.
Attaque en ambuscade, posture erratique et désordonnée. Très peu d'expérience de combat, sinon aucune.
Pas d'armure, frusques de campagne. Paysan du coin.
Arme : non-facteur.
Devrait être facile.


L'homme attendit simplement que l'agresseur se rapprochait de lui, puis évita le coup d'estoc porté avec la fourche. De son bras gauche, il coinça le manche sous son épaule.
Comme prévu jusqu'ici. Normalement, il est abasourdi et grand ouvert. Profitons-en.
Armant son poing droit, il décrocha un gigantesque crochet droit dans la tempe du bandit amateur. Sous l'effet du recul et de la surprise, celui-ci lâcha son arme.
Derek jeta simplement la fourche au loin, avant de se rapprocher de lui.
- Quand tu t' réveill'ras, un conseil: change de vie. Le grand banditisme c'pas pour toi.

Un second geste, un direct vif et puissant, fut tout ce qu'il fallait pour le neutraliser. Il tomba lourdement en arrière, assommé sur le coup.

- Ma force a pas trop changé... Mais j'perds en vitesse et en précision avec l'temps. Si j'visais un chtouille mieux, l'deuxième coup aurait même pas été nécessaire.

Il leva les yeux au ciel.
Depuis que les spores avaient embrumé son esprit, il s'était remémoré certaines choses qu'il pensait avoir laissé loin en arrière.

-Le Corbeau d'Ebène, hein...

Son ancienne vie s'était rappelée à lui. Une époque lointaine, depuis longtemps révolue. Le début de sa carrière de "problem-solver", à Paris.
Le Corbeau d'Ebène. L'oiseau de mauvaise augure. Brute-solver. Tant de petits sobriquets connus du sous-monde à l'époque...

Il secoua la tête.
-J'suis bien comme je suis. ...Je pense. J'pense pas que ça vaille l'coup d'le réveiller...

...

Enfin, j'dis ça, mais...

C'était l'bon temps, hein...

Son esprit se perdit dans de vieux souvenirs, vagabondant au fil des bagarres remémorées...
Derek
Derek
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21/01/2020
Posté le 21/03/2021 à 22:49:08 

Paris, avril 1714. Bas-quartiers, en soirée.

C'est fou ce que quelques vêtements de plus ou de moins peuvent changer un homme.
Un manteau épais, un chapeau, une démarche plus stricte, et plus personne ne pose de questions. Non pas que tout cela était forcément nécessaire; à cette heure-ci, les gens visent plutôt les bars ou sont déjà rentrés de leur journée de travail, et la police évite de venir volontairement dans cette zone sans y être forcée.

Peu de témoins visuels et auditifs, pas de garde ou de képi en vue. La cible est à l'abri des regards. Boulot facile ce soir... En théorie.

En théorie, un job de routine. Un des bars normalement sous l'influence de son contracteur a décidé d'arrêter de payer les frais de protection, les utilisant à la place pour engager quelques loubards chargés de faire les vigies à la porte. 3 sbires étalés. Ce qui représente un problème.
L'homme ne pouvait s'empêcher un soupir.
- C'est mon taff et j'suis payé pour, mais j'peux faire aut'chose que les muscles, ça s'rait bien qu'elle s'en souvienne... Enfin, l'boulot est l'boulot. Elle a une réputation à assurer, et moi aussi.
Autant s'y mettre.

La rue marqua une petite intersection, une petite ruelle amenant vers une impasse se trouvant au bout. Un simple rectangle de pierres, formant une espèce de petite cour pour les quelques habitations et structures s'y trouvant.
Un endroit isolé pour un bar, mais c'est cette même isolation qui faisait son succès et son charme. Loin de la grande rue, et loin des flics.
La cible de ce soir.

En empruntant la ruelle, Derek se débarrassa de son manteau et chapeau, dévoilant une veste aux tons rouges et noirs très soignée, faisant tâche avec le reste des lieux. Un oiseau stylisé était brodé en blanc, sur le tissu, au niveau du coeur.
Pas besoin d'un masque pour ce soir.

Il s'approcha du bar, redressant ses gants.
Cinq mecs, bouteilles d'alcool en main, en train de rire grassement juste devant la porte, d'une part.
Trois autres, aux visages et corps tuméfiés, en train d'agoniser dans le caniveau, d'autre part.
Pas de doutes, c'était bien là.

Cinq cibles, éméchées mais pas raide bourrées. A prévoir: aggressivité et manque d'inhibition. Probablement pas bu suffisamment pour émousser les réflexes.
Cinq contre un potentiel... Même saoûles, c'est trop à gérer en combat frontal. Trop de risques de se faire dépasser par le nombre seul. Un peu d'expérience en combat à prévoir, considérant leur manque de blessures et l'état des sbires.
Entamer le premier contact et les salutations d'usage. Plan à modifier ensuite.

Les vigiles finirent enfin par remarquer l'homme s'approchant d'eux, relevant ses manches.

-...Hein? Y'a un mec qu'arrive... Ptêt un client...
-Bonsoir, messieurs. Je viens de la part de mon... contracteur. L'on m'a fait part d'un problème de mauvais payeur dans cette zone, et d'autres violences envers les salariés de mon employeur...

Le vigile juste devant la porte se rapprocha, le regardant d'un sale oeil.
-Hah... T'es qui toi, un morveux qui s'croit dur juste parce qu'il a pu s'ach'ter d'belles frusques? T'as 5 secondes pour dégager avant d'rejoindre les autres...
-Allons. Nous pouvons peut-être nous arranger sans violences. Je -
-Des clous ! Tu diras à l'autre truie qu'elle peut aller s'faire foutre, c'bar est à nous ! Maintenant, dégage ou...

-Heu, chef? fit l'un des autres loubards, derrière. C'piaf... C'est...
-L'oiseau de mauvaise augure... fit un autre.

Deux intimidés, les 3 autres sur le pied de guerre. Parfait.

Le "chef" eut juste un ricanement.
-HAH ! C'est donc ça le "Corbeau", ou un nabot qui s'prend pour un --

[La maison fournit l'accompagnement audio, cliquer ici pour le lien. C'est pas d'époque, mais ça s'adapte bien au truc ]

Derek n'attendit pas qu'il ait fini avant de se lancer. Un uppercut du droit, puissant à s'en arracher la langue, suivi d'un crochet du gauche, et l'homme finit sa phrase sur le pavé.

Un à terre. Quatre contre un, combat frontal possible.
Profiter que les deux autres soient encore intimidés pour gérer les deux menaces.

-Fils de chienne ! fit l'un des autres loubards en sortant un couteau de sa poche, l'autre brisant sa bouteille sur le mur pour s'en servir d'arme. Les deux qui avaient reconnu le Corbeau eurent un mouvement de recul. J'vais t'planter, sale pute !

L'homme au couteau chargea. Adroitement, le Corbeau évita le coup de lame et se saisit de son bras avec les deux mains, avant de mettre un grand coup de genou dans le coude, lui faisant lâcher son arme.
-AAAAAAH ! MON BRAS, ENCU-

L'autre homme chargea à son tour, tesson de bouteille en avant. Derek ré-orienta sa prise d'un geste. 
*CHTIK*
Le vigile comprit son erreur en voyant le visage déformé par la douleur et le choc de son ami, la bouteille brisée plantée dans son ventre. 
Il n'eut pas le temps de faire grand chose de plus; profitant de la surprise, Derek lui attrapa le visage et lui éclata la tête contre le mur du bar de toutes ses forces. Mort ou assommé, peu importe... Il n'était plus en état.
Encore abasourdi, l'homme au couteau ne tint pas plus longtemps. Un violent coup de pied à la tête l'envoya par terre.

De trois.

L'un des deux s'était senti grandir une paire de couilles, et se lançait à l'assaut.
Encore moins rapide et précis que les deux autres.
Avant même de prendre le coup de bouteille, Derek lui plongea le poing gauche dans l'estomac avec un violent crochet, la force du coup suffisante pour soulever l'homme du sol un court instant. Coupé de tout son souffle, il n'eut pas la force pour éviter la suite; un autre crochet, du même poing, dans le visage.

La quatrième cible étalée, l'Oiseau de mauvaise augure se tourna vers le dernier.
-... Veux-tu un tour aussi?
-IIIIIIIIIIH !
-Alors file. File et ne reviens plus par ici. Tu remets les pieds sur le territoire de la Grande Oie, tu parles de moi... Et ça sera la dernière chose que tu feras. Sommes-nous d'accord?

L'homme terrorisé partit en hurlant.

Derek souffla un grand coup.

-Plus qu'à finir...

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Les hommes à l'intérieur du bar commençaient à sortir, comme si ils avaient entendu du bruit à l'extérieur.
Le propriétaire se fit un chemin à travers la foule.
-Hola, hola, laissez passer ! Qu'est ce qu'il se passe i...ci...

Il remarqua les hommes qu'il avait engagé à terre, dont un planté dans le ventre. Au loin, une silhouette sortait de la ruelle, camouflée par les ombres. Il devint blanc un court instant.
-Eh, r'gardez ça ! Y'a un message sur l'porte on dirait ! ...Kékun sait lire?
-Fais voir ça !

Planté sur la porte, un poignard avec un message. Un seul mot.
"PAIE."

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Liberty, de nos jours.

Pourquoi tout ça lui revenait en mémoire maintenant?
Derek secoua la tête.

-C'était une journée facile... A l'époque. Mais c'est là d'sus qu'on s'bâtit une réputation il paraît.
J'leur ai jamais d'mandé d'ailleurs... C'était quoi c'délire avec les noms d'piafs? ...Enfin. Ouais, c'était pas un boulot propre, la plupart du temps. J'sais toujours pas si ils ont survécu c'jour là. Les 3 aut' ont été récupérés par Mich' peu après.

Faut dire qu'c'était plus facile là bas... Ca c'était des soûlards, mais même les mecs de gang d'là bas tiendraient pas 15 secondes ici. J'dois être à fond juste pour survivre, sur c't'île.
Derek
Derek
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Posté le 15/04/2021 à 08:08:43. Dernière édition le 15/04/2021 à 08:11:43 

Spoiler
Hellow ! Ce texte-là est plus pour justifier comment je vois certains aspects et compétences de Derek (le recul faible, le côté "Sac à HP", les compétences Bélier & Armure Lourde, etc) histoire d'ajouter un peu de fluff
L'histoire du jour comprend également nos chers amis Pirates, dû à l'altercation de l'autre jour. C'est globalement un retelling du point de vue de Derek.
Je me permets d'extrapoler certaines actions - certains mouvements et coups surtout - pour les besoins du texte, n'hésitez pas à me contacter pour faire changer ça si c'est out-of-character ou autre. Pas de mauvais sang ou de choses comme ça, bien évidemment. Bonne lecture

New Kingston, 10 avril 1721.

Pas la peine de jouer aux héros. Contente-toi de couvrir les autres et de leur ouvrir un chemin si nécessaire. 

Tels étaient les mots que Derek se répétait au moment de se diriger vers le Black Beer.
Quand ils voulaient, les membres de la Chimère n'étaient pas très difficile à suivre à la trace; il suffisait de suivre les morceaux de dents, les traces de lutte et les quelques tâches de sang sur le pavé de New Kingston. Enfin, "Black Kingston" maintenant apparemment. Enfin, "un problème qui sera corrigé ce soir de toutes manières" dans son esprit surtout.
Les bandeaux noirs s'étaient retranchés/retrouvés dans le comptoir des habitués, après avoir viré les occupants et gardé les lieux pour eux. La garde anglaise, plus quelques outsiders de la famille Sadjar, avaient répondu présent pour débarasser le pavillon noir de la cité.

Les consignes tactiques furent échangés, chacun avait son rôle. En attendant, pirates et anglais discutaient dans une ambiance à couper à la tronçonneuse, le jour où celle-ci serait inventée.

Derek était resté silencieux la majeure partie du temps, à une exception près: quand il s'agissait de tacler Red Frag, le capitaine de la Chimère.
Non pas qu'il avait quelque chose contre lui à proprement parler; il avait juste une volonté de diriger les coups vers lui, et savait exactement sur quels boutons appuyer.

A sa décharge, Red n'en avait pas réellement tenu rigueur quand est venu le moment de l'action, et a continué à penser de façon tactique.
Une qualité appréciable en temps normal. Irritante pour Derek parce que ruinant ses plans, mais appréciable tout de même. Ca changeait de la dernière fois qu'il avait fait le coup à un soldat hollandais dont le nom sera tû dans ces quelques lignes.

On est à 12 contre 8, mais cela ne veut pas forcément dire grand chose. Certains sont capables de me sortir très facilement. D'autres... C'est à voir mais je doute gagner en combat direct.
Encaisse les coups, glisse quelques patates quand tu peux, et fais le soutien. C'est pas toi le héros de la soirée.

Un coup de fusil.
Ca y est, ça commence.

- Allez, on arrête les conneries. FOUTEZ LE CAMP DE NOTRE VILLE !


Prenant l'un de ses gants de rechange, Derek l'envoya à la figure du premier tireur se présentant à lui - en l'occurence, Cole.
Le rat lui tira dessus par réflexe.
Parfait. Dégâts peu significatifs. On recommence. Je crois deviner ses réactions.
Un deuxième gant, un deuxième tir; cette fois-ci, Derek bougea la tête sur le côté.
Bingo. Ca fera ça de moins, et je l'ai pas prise.

L'homme se mit en garde, couvrant sa partenaire du soir - Arina - des différents tirs prévus... Mais le temps qu'il se rende compte que quelque chose n'allait pas, et que les tirs n'allaient pas dans sa direction, Red Frag l'avait isolée. Deux coups de hache d'abordage d'une puissance rare furent suffisant pour la sortir de la rencontre.

Merde. Pas assez rapide. Changement de tactique; il faut les empêcher de nous déborder.

Bondissant en avant, Derek chargea le Capitaine; une puissante charge de l'épaule droite fit quelques légers dégâts, mais eut surtout l'avantage de faire reculer sa cible. Maintenant, c'était lui qui avait le contrôle sur la porte.

- Bastian !

Un rapide échange prit place. La souris se plaça devant, Derek sur ses talons.
Protège-le. Protège-le à tout prix.

Le capitaine part à l'assaut. L'homme intercepta.
La première frappe fut à l'avantage de Derek, d'un crochet du droit dans la tempe.
Pour les deux coups suivants, les hommes se tournèrent autour, personne ne réussissant à rentrer dans la garde de l'autre.
Le prochain, un direct du gauche dans l'épaule.
Le suivant fut à l'avantage du pirate; Derek réussit néanmoins à dévier en partie l'assaut, laissant une belle entaille sur le bras utilisé pour parer [HRP: Proc du passif anglais ].

Il cogitait.
J'ai l'avantage, mais pas pour longtemps. Je ne vais pas pouvoir rester dans sa garde indéfiniment, et il encaisse bien mes coups. J'ai déjà eu de la chance en restant aussi longtemps à portée.

Pour autant qu'il frappait fort, le style de Derek présentait un défaut de taille: il était et restait désarmé.
Par définition, la majorité de ceux utilisant une arme avaient une meilleure allonge et le touchaient donc plus facilement que lui ne pouvait les atteindre. Sa résistance lui faisait gagner du temps, pour rentrer dans la garde de sa cible et pouvoir l'atteindre, mais cela demandait du temps, de la patience, et, franchement, de la chance.

Trois éléments qu'il ne possédait pas à l'heure actuelle.
Quand le capitaine pirate isola son coéquipier, le forçant à se retenir sous peine de toucher Bastian, Derek pouvait entendre des bruits et des cris provenant de l'autre côté du bar.

Le pire scénario venait de se produire.
Assasshin venait de passer. Un à un, les gens se faisaient sortir sous la furie du vampire.

Eh merde ! Impossible de passer, trop de monde sur le chemin... La seule ouverture que j'ai est ici.

Bastian venait de se faire sortir également. Le Capitaine passa par l'arrière, pour rejoindre son compagnon de bord dans le carnage.
Derek suivit le mouvement, fonçant dans ses traces.

.... Je vais pas sortir d'ici debout, c'est ça. Très bien. Autant tenir le plus longtemps possible et faire gagner du temps aux autres.

A nouveau, il se déclara auprès du capitaine avec ce que les gens d'aujourd'hui appelleraient un "Superman Punch", le repoussant.
Derek se plaça ensuite en protection de l'un de ses derniers congénères debout.

- No, you don't.

Il intercepta la première attaque - crochet du droit dans le ventre. A son tour, il se lança à l'assaut, mais se fit repousser de la même manière. Deux coups de hache, un touchant à l'épaule, l'autre laissant une sacrée estafilade dans le torse. Salement touché.

Le temps s'arrêta une seconde.
C'était un duel cette fois-ci. L'attention du pirate était pleinement sur lui.
Derek contra la première attaque d'un crochet du droit dans la tempe, mais Red Frag fit de même, lui mettant un direct de sa main libre.
Puis un coup de hache.
Et un autre.
Et un autre.
Et encore un autre. Derek était de plus en plus mauvais état au fur et à mesure.

Il continuait néanmoins de cogiter, voyant quelque chose.
Cet angle... Cette technique... Il frappe comme ça. Je ne pourrais pas l'éviter, mais je peux au moins minimiser les dégâts. 
Plus les coups venaient, plus Derek pouvait bouger son corps pour s'assurer de ne pas se faire enlever une partie vitale. Se prendre une attaque dans l'épaule au lieu de la nuque, le bras au lieu du torse, la joue au lieu du crâne... Il tenait bon autant que possible.

Bon, on est d'accord, ça fait toujours putain de mal. Mais quand même.

Je peux tenir. Il me faut une ouvert - !!!

Il pouvait le sentir.
Celle-là a touché un truc qu'il ne fallait pas.
Celle-là a fait mal. 

Il poussa un cri de douleur, repoussant le capitaine avec la force du désespoir. Il était salement blessé, saignait de partout, et cette dernière frappe venait de perturber sa concentration. [HRP: C'était une crit !]
Quelqu'un d'autre serait sûrement mort d'une frappe pareille... Mais être vivant là tout de suite n'était pas forcément un avantage.

Il faiblissait.
Ce n'était qu'une question de temps.

Il vit le capitaine lever sa hache une dernière fois... Son corps ne répondait plus.

La réaction de Derek fut... Un soupir interne.

Eh merde.

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Le chef infirmier poussa un grand soupir de lassitude.

- Qu'est ce qu'il a foutu encore?
- Bagarre contre les pirates. Apparemment, ça s'est mal passé.
You don't say ! C'était pas comme si nos lits étaient recouverts des combattants !

Il se pencha sur Derek.

- Mais lui, là. Comment il est encore en vie?
- Ca je n'en sais rien. Il est arrivé dans un état critique. Mais il a l'air de très bien répondre aux soins... On estime qu'il devrait être sur pieds d'ici quelques heures. Non, moi non plus je ne comprends pas comment.
- Pour changer. Il poussa un râle. Il a une constitution exceptionnelle, ça je veux bien le lui reconnaître... Mais ça aiderait si il arrêtait de se faire étaler tous les 3 jours. Il va VRAIMENT finir par se faire buter un de ces quatre...
- Nous continuons de surveiller les victimes. Fort heureusement, il n'y a pas de décès, et tout le monde devrait être en état d'ici demain soir... 
- Très bien. Tenez-moi au courant. Oh, et pour lui... Faites ce dont on avait parlé.
- ... Comme vous voulez.


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Quelques heures plus tard, Derek se réveilla.

- ... Bien joué, Capitaine. Vous gagnez celle-là.

Secouant la tête, il replaça ses lunettes. Il remarqua quelque chose sur la table de chevet, du coin de l'oeil.

- ......Une carte de fidélité? What in the actual f...


Apparemment, à la 10e hospitalisation, le kebab est gratuit. Derek haussa les épaules; au moins il mangera gratuitement ce soir.
 

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