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L’essentiel en enfer est de survivre 1 -2-  
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Sibylle
Sibylle
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29/01/2021
Posté le 06/06/2021 à 09:16:00 

Liberty, Ulüngen
6 Juin



La couturière est en train de finir quelques retouches sur la robe noire, pendant que Sibylle fait le tour de la boutique. Elle s'arrête devant une pièce posée dans une boite fuchsia, et la prend dans ses mains pour l'observer :

- Oh ! Qu'il est beau ce corset madame Marit ! Les détails que vous avez brodés ici et ici... on dirait des petites fleurs, ou même des petits animaux !
- Merci, c'est une commande pour une jeune fille de la haute. Proche du Gouverneur. Mais il n'avait pas assez de nœuds devant et ne descendait pas assez sur les cuisses, alors elle ne l'a pas pris, tout compte fait.
- Veramente ? Je le trouve très beau. Je vous le prends!
- Vous êtes sure ? Il s'attache derrière, il me semble que vous m'avez dit il y a quelques temps que vous ne trouviez pas cela pratique.
- Si. C'est vrai. (elle fait la moue) On ne m'a jamais appris et à chaque fois que je devais en porter un je n'arrivais pas à le retirer, je faisais tout un tas de nœuds ou je m'étouffais en essayant de m'en dépêtrer (hausse les épaules et soupire). Mais si vous me l'attachez, vous, et que je viens vous voir pour le détacher ? Il irait mieux sous la robe noire, plutôt que mes blancs, no ? Je pourrais le mettre pour cette famoso cérémonie cet après-midi, pour applaudir Paulus. Savez-vous qu'il va recevoir une médaille ? (elle sourit fièrement)



- Bien entendu, ce corset-là serait parfait sous la robe noire. Venez je vais vous l'ajuster, vous êtes un peu plus grande que le modèle initial. Aussi, si vous mettiez votre épingle à cheveux ici, ce serait sublime... pourquoi l'enfouissez-vous autant dans votre chevelure ?
- Non... lo... so... ? Ca me gêne de la montrer... et si on me la volait ? Je serais alors dans de beaux draps... 
- Personne ne vous la volera. Et il ne faut pas avoir honte des jolies choses.
- Si. Vous avez raison. (elle hausse les épaules et laisse Marit la placer dans ses cheveux au gré de son envie) Grazie. Pourriez-vous aussi m'apprendre à mettre le corset toute seule, une autre fois, lorsque vous aurez un peu de temps ? Si jamais je veux le remettre ? Comme cela je ne vous embêterai pas.
- Bien sûr Juffrouw Sibylle, ce serait avec plaisir, dès la semaine prochaine lorsque j'aurai fini cette commande pour la veuve. Ce n'est pas si difficile, il faut s'entraîner, simplement il faut le faire avant d'avoir trop bu (elle hausse les sourcils)
- Oh, ça va, vous n'allez pas vous y mettre aussi ? Je bois beaucoup moins au cas où vous n'aviez pas remarqué !
- J'ai remarqué.
- Bene, alors j'ai tout de même le droit de boire un peu, no ? On dirait que les gens ici, n'ont pas le sens de la fête.
- Disons qu'il y a fête et fête...
- Oh vous êtes rabat-joie ! Vous savez quoi ? Si je survis, je ferais la fête tous les jours et chaque jour sera une fête.
- Si vous survivez à quoi ?
Sibylle s'arrête, esquisse un sourire et répond dans un murmure :
- A cette vie.
 
Sibylle
Sibylle
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Posté le 07/06/2021 à 12:09:03 

Journal de poche
Ulüngen
5 giugno


Signore Jax et Bougnette nous ont annoncé que la célébration de leur mariage est pour bientôt. Je suis veramente heureuse pour eux. Je vais les aider à décorer de mille fleurs pour que leur fête soit aussi belle qu'eux ! Je les aime beaucoup, et je leur dois molto. Ce sont eux qui ont signé mes papiers lorsque j'ai demandé asile dans leur ville il y a quelques mois. Et puis eux, c'est veramente naturel qu'ils se marient. Ils s'aiment pour de vrai, ça se voit. J'espère qu'ils seront heureux, mais je sais qu'ils le sont déjà. C'est comme madame Sita et monsieur Andras. Ça se voit qu'ils s'aiment pour de vrai aussi ceux là.
 
Madame Fagney m'a demandé en pleine rue si j'étais enceinte. Devant une dizaine de personnes de la colonie ! J'ai cru mourir de honte ! Qui pose ce genre de question à brûle-pourpoint en pleine rue, devant tout un public ?



Va bene. Elle est venue s'excuser après, elle a bien vu qu'elle m'avait mise mal à l'aise. Ca c'est le moins que l'on puisse dire.
Je ne peux pas lui en vouloir, elle a le droit de poser des questions, je ne suis pas la dernière en la matière, mais tout de même... Aussi, elle m'a dit quelque chose d'étrange en s'excusant. Qu'elle ne savait même pas si j'ai un compagnon et donc que la question était stupide. 
 
Perché stupido ? Je me suis mordue la langue pour ne pas lui dire qu'il n'y a pas besoin d'un compagnon pour être enceinte... parfois il suffit simplement d'un monstre. 
Et puis toutes ces femmes qui tombent enceintes tous les jours, et qui ne sont pas mariées, ni accompagnées ? Bêtises tout cela, si. On tombe enceinte comme on tombe d'un arbre, et il n'y a personne pour nous rattraper, compagnon ou pas, monstre ou pas.
 
J'aurais pu lui dire que no, mon ventre est bien vide et qu'il le restera encore bien longtemps. Que je ne prendrais pas ce risque. No. Mais je ne la connais pas, et puis à quoi bon ? Ca ne la regarde pas. Ni elle, ni les autres. Nessuno. Chacun ses problèmes.
 
A ce propos, j'ai pu obtenir certaines réponses grâce à Madame Ten. Je lui suis si reconnaissante de m'avoir accordé du temps, elle qui doit avoir mille personnes à revoir pendant son court séjour.
 
Il y a eu un contrat, avec une sorte de corvo. J'ai promis de ne pas chercher plus. De toute façon, je n'ai pas passé de contrat. Massimo en aurait-il été capable ? Si, naturalmente. Vecchio diavolo. Mais comment vérifier ? Compliqué... mais pas impossible.
 
 

Solal a-t-il raison ? Il n'y aurait pas de limbes pour les enfants non baptisés ? Mais alors... où sont ils ? Ai-je mal cherché, au Royaume des Morts ? Ont-ils continué...? Sont-ils dans les étoiles ?

Tout ceci m'attriste. Je pourrais jurer de les sentir quand je m'approche de cette porte rouge. Il y a cet appel flou mais présent qui me vrille les entrailles à chaque fois. C'est fort les entrailles d'une mère, ça je le sais. Même si je ne crois pas veramente en être une. Ou alors une molto mediocre.
 
Sibylle
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Posté le 16/06/2021 à 11:45:27. Dernière édition le 16/06/2021 à 11:50:00 

 
Liberty, Ulüngen
14 Juin

 
La jeune femme entre dans la boutique aux aurores, ayant peu dormi, l'air toujours un peu fatiguée, mais le regard heureux d'avoir pu assister au lever du soleil sur une plage adjacente à la cité. Son chien entre aussi, toujours sur ses talons. Elle lui fait signe de se coucher et de ne pas bouger, de peur qu'il n'avale une épingle perdue.
 
-Buongiorno Madame Marit, vous disiez avoir besoin de moi ? Je suis un peu pressée, je dois acheter de quoi préparer le déjeuner et repartir au Toymaker, j'ai des soins à pro....
- Vous avez l'air fatiguée, tout va bien Juffrouw Sibylle ?
- Si madame Marit... je récupère moins vite qu'avant, c'est tout. (elle hausse les épaules pour signifier son impuissance face à la force du temps qui s'écoule)
La vieille dame la détaille, fronce les sourcils et décide de ne pas pousser l'argumentation plus loin. Elle fait signe à Sibylle de se rapprocher :

-Venez voir ce que je prépare Juffrouw Sibylle...
 
Elle vient prendre la jeune femme par le bras et l'amène devant une robe en préparation sur un mannequin de couture. De couleur gris perle, elle est brodée de fil d'argent jusque dans les plus petits détails.

 
- Oh Madame Marit, c'est exquis !
- Je veux que vous la portiez.
- Me ? Oh, mais je n'ai pas du tout l'usage d'une telle robe...
- N'allez-vous pas à un mariage ?
- Si... mais je pensais remettre cette belle robe noire que vous m'avez faite...
- Remettre ? No, on ne remet pas une toilette à un mariage, on en met une. 
- Ah ?
- C'est une règle absolue, parmi les Dames.
- Mais je ne suis pas veramente une Dame alors... va bene.
- Bien sûr que si !
- Bien sûr que no... (Sibylle se met à rire à cette idée saugrenue)
- Vous êtes une vraie tête de mule vous savez ?
- Si, lo so.
- Si vous ne le faites pas pour être une vraie Dame, le ferez-vous pour aider une vieille couturière dans son commerce, Juffrouw Sibylle ?
- Comment cela ?
- Si vous portez ma robe, sachant qu'il y aura le tout Ulüngen à ce mariage, la haute société de la cité, vous pourriez m'aider à faire fructifier mon commerce. Quoi de mieux que de montrer mes toilettes lors d'un tel évènement ?
- Mais... alors je mettrai la robe pour... donner envie aux Dames de venir vous passer commande ?
- Exactement.
- Mais si je me tiens mal, et si je... (elle se met à rougir)
- Vous serez parfaite, ne vous faites pas de soucis.
A cours d'arguments, la jeune femme se rend. Ses yeux s'emplissent d'étoiles en regardant la robe :
- Si. Bene Madame Marit. Ce serait un honneur, cette création est... magnifique.
- J'ai du retard dans mes commandes et la date du mariage avance à pas de géant, j'ai demandé de l'aide à un habile couturier, cela ne vous dérange pas ?
- Bien sur que no, Madame Marit, tout pour vous aider...

Un homme mystérieux entre au même moment dans l'atelier, carnet et matériel de couture sous les bras. Il est habillé d'un costume sombre, et paraît immense dans la petite boutique de Marit :

- Oh ! Signo... Si... Elijah ?
- Bonjour Mademoiselle (il lui lance un petit sourire gêné, qu'elle lui rend immédiatement)
Elle se tourne vers Marit, le regard interrogateur, mais Elijah prend la parole, en lui souriant, cette fois-ci plus chaleureusement :
- Je vous avais demandé de me laisser créer une robe pour vous, c'est un bon début.
- Si... si... bene... c'est... (la jeune femme se tortille sur place, gênée)
- Meneer Elijah, pourriez-vous vérifier les mesures de Juffrouw Sibylle s'il vous plait ? Je crois qu'elle est plus grande que mon modèle.

Il s'exécute sur une Sibylle aussi rouge qu'un coquelicot dans un champ de printemps. Elle se met à faire la conversation pour cacher sa gêne :

- Vous... Madame Marit, vous... allez-vous coudre toutes ces perles vous-même ? (dit-elle en montrant des perles nacrées dans une boite sur la table de travail)
- Oui, mais Meneer Elijah va m'aider, c'est un travail minutieux, il faut les percer sans les briser, puis les coudre avec délicatesse pour qu'elles tombent parfaitement. D'ailleurs je dois vous remercier, ce sont toutes les perles que vous m'avez apportées ces derniers mois depuis votre arrivée.
- Oh, veramente ? Je suis heureuse qu'elles vous soient utiles ! Je ne savais pas qu'en faire.
- Voyez, je vais en ajouter ici et ici (elle montre les manches de la robe, ainsi que le dos et sort un petit bout de dentelle travaillé de fils d'argent) Et enfin sur ceci. Ce sera pour votre cou.
- Oh ! C'est si fin... Madame Marit vous avez des doigts de fée !
La vieille dame esquisse un sourire : 
- C'est Meneer Elijah qui l'a fait.
- Veramente ? Oh ! Alors vous avez du talent, comme le dit Madame Marit. Si. A l'évidence. Pas que pour les sutures colorées alors ? (elle esquisse un sourire amusé)
- Merci Mademoiselle.
- Bien sûr qu'il a du talent. Un jour il pourrait reprendre mon commerce, puisque je n'ai pas d'enfants.



La vieille couturière passe derrière lui et fronce les sourcils :
- Dites donc, je vous ai demandé de dessiner le modèle de la robe, pas le modèle. Nous n'avons pas le temps de rêvasser.
 
Elijah balbutie devant le regard de la vieille dame. Sibylle rit de voir cet homme de si grande stature, capable de découper des ennemis plus vite que son ombre, se retrouver à rougir devant madame Marit.

- Faites-voir! (fait Sibylle en se penchant sur son carnet à dessin) Oh ! C'est très... joli.
 
 
Elijah sourit, se racle la gorge et tourne la page pour commencer le dessin de la robe, puis ajoute des mesures le long des coutures, qu'il aura prises sur Sibylle. Enfin, il range son mètre et son carnet et se tourne vers Marit:

- J'ai tout ce qu'il nous faut.
- Bien, laissez-nous travailler, revenez vendredi et nous finirons alors les petites touches.
Sibylle a à peine le temps de balbutier deux grazie que Marit l'a déjà poussée vers la sortie. 
Sibylle
Sibylle
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Posté le 18/06/2021 à 14:20:47. Dernière édition le 18/06/2021 à 14:22:10 

Liberty, Ulüngen,
18 Juin


- Comment était cette soirée d'enterrement de vie de jeune fille, Juffrouw Sibylle ?
- Oh.. bene, bene... c'était très... artistique... Je crois que j'aime bien... l'art (elle se racle la gorge et rougit subitement à la pensée de la soirée précédente)
- Vraiment ? Je suis heureuse de vous l'entendre dire. Souvent les jeunes gens se dévergondent avant de se marier. J'ai ouï dire qu'il y a des soirées de très mauvais gout avec des hommes ou des femmes nus, je suis ravie que Bougnette ait eu droit à quelque chose de distingué, c'est une femme d'importance.
 
 
 
- Dis...tingué... si... si... aheum. Si. Bene. Vous vouliez me montrer la robe ?
- Oui bien sur Juffrouw Sibylle, venez-voir. Nous avons travaillé dessus sans relâche avec Meneer Elijah.
- Oh ! Madame Marit c'est tellement beau... il faudra que je remercie Elijah aussi, vous avez tous les deux crée plus qu'une robe, c'est... c'est...veramente straordinario. Oh, j'oubliais, pourriez-vous ajouter cette perle s'il vous plaît madame Marit ? Par contre j'aimerais la reprendre, après la fête. (Sibylle fouille dans sa poche et lui tend une perle nacrée parfaitement ronde en souriant)
- Oui, Meneer Elijah a travaillé tard ces nuits, sans lui vous n'auriez qu'une demi-robe et pas la plus belle moitié. Je peux vous rajouter la perle, puis-je m'enquérir, pourquoi celle-ci en particulier ?
- C'est Leoryn qui me l'a offerte... Il me manque, j'aurais aimé le revoir... (une ombre passe sur son visage puis elle secoue la tête) Comme cela il sera un po avec moi, je suis certaine qu'il aurait adoré cette fête qui se prépare. Il est si drôle, il aime la vie lui aussi ! (elle se met à rire)
- Ne bougez pas, je vais la rajouter ici, ce sera parfait, regardez... Oh, j'y pense, j'ai aussi brodé un mouchoir assorti pour votre cavalier.
- Quel cavalier ?
- Le votre ?
- En faut-il un ?
- C'est toujours mieux. Pour éviter de se faire ennuyer... 
- Je n'ai besoin de personne pour cela.
- C'est aussi mieux pour danser.
- Je ne peux pas danser si je n'ai pas de cavalier ?
- Si, bien sûr, mais, il vous faut qu'on vous invite.
- Je ne peux pas inviter un homme à danser ?
- Les cavalières risquent de vous faire les gros yeux.
- Si ? Ne partagent-elles pas ? Même pour une petite danse ? 
- Vous ne connaissez pas les femmes... elles partagent rarement.
- Ah ? (Sibylle se gratte le bras et soupire) Tout ceci est bien compliqué pour un simple mariage. (elle soupire puis fronce les sourcils) Me ne frego. Croyez vous que j'ai attendu un cavalier pour danser en Italie ? Ni même de la musique ? (elle lève les mains en l'air en effectuant quelques moulinets) Je dansais seule sur la plage, dans ma chambre ou dans le jardin quand Massimo ne regardait pas. (elle fronce le nez puis lève un doigt en l'air) Si on attend tout on ne fait jamais rien. Et puis vous savez quoi ? Me ne frego des cavaliers... (elle affiche un sourire mutin). Les cavaliers, je les croque au petit déjeuner !  (elle lève le menton en signe de défiance avant de se mettre à glousser)
Marit se met à rire de bon cœur :
- Vous allez mieux je vois !
- Si. Molto bene. Allons, finissez cette robe que j'aille croquer du cavalier !
Les deux femmes rient alors que Marit finit ses retouches puis se recule pour regarder son œuvre. Sibylle passe ses mains sur la robe, délicatement, la pulpe des doigts frôlant les broderies.
Marit lui attrape un bras et le soulève en fronçant les sourcils :
- Qu'est-ce donc que cela ? (elle montre du doigts de fins liens de cuir blanc enroulés sur l'avant-bras de l'italienne)
- Oh ce sont les liens que j'utilise pour fermer mes missives...
- Vous écrivez trop ! Retirez-moi cela, ça ne va pas avec la robe ! Pas de lettres ces jours, à la place, je vous prête ce bracelet de perle (ce faisant, elle glisse un bracelet de perles blanches au poignet de la jeune femme, ébahie)
- Oh ! Grazie... prezioso !
 
 Elle relève la tête vers Marit après l'avoir regardé de plus près :
 
- Bene et quel corset devrais-je mettre ?
- Cette robe se porte sans corset, Juffrouw Sibylle
- Mi scusi ?
- Comment voulez-vous porter un corset, je lui ai fait un dos échancré, ce serait bien laid.
- Mais... mais... je... j'ai porté des corsets toute ma vie... depuis que j'ai... douze ans je crois.. je me sentirais bien nue... (Sibylle rougit et secoue la tête avec véhémence)
- Vous ne serez pas nue Juffrouw Sibylle... vous serez libre.
 
Sibylle
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Posté le 21/06/2021 à 15:15:15. Dernière édition le 21/06/2021 à 15:15:38 

 
Journal de Poche
Liberty, Ulüngen, 17 giugno


 
 
Il me fallait un encreur qui ne serait pas regardant, vraiment pas regardant, à tatouer avec un liquide qui n'est pas son encre, et à accepter que je fasse des incantations pendant ce temps... J'avais mis de l'or de coté, pour payer son silence... Mais je n'ai trouvé personne dans les quatre villes de l'île. J'ai même failli me faire prendre par la garde à Nouvelle Kingston. Ils n'aiment pas trop la sorcellerie là-bas.
 
Il me fallait donc demander à un ami, qui dessine bien et qui peut apprendre comment tatouer. J'ai lu des livres, ce n'est pas très compliqué, il faut surtout savoir dessiner, car la réussite dépend beaucoup de l'encrage.
 
J'ai demandé à Solal, mais il dit qu'il ne sait pas recopier assez bien. Bene. Il m'a recommandé Signore Dejais. Solal m'a montré son travail, c'est vrai qu'il est précis et net. C'est propre et cela pourrait bien faire l'affaire, veramente. Mais il serait capable de rajouter quelque chose à mon encre, ou dessiner autre chose et profiter de ma vulnérabilité. J'ai donc passé un accord avec lui, il y a plusieurs semaines alors que je confectionnais l'encre. Il fait l'encreur pendant le premier sortilège de protection et si le deuxième sortilège de destruction fonctionne comme prévu, je lui offre un corps neuf avec molto tempo dedans.
Perfetto, no ?
Si.
Seulement cet individu a disparu !  Ancora
 
 
Je lui avais pourtant dit que l'encre et son sortilège sont sensibles au temps. Qu'il y a un cycle à respecter pour que le deuxième sortilège fonctionne... mais no ! Il est parti s'occuper de je ne sais quelles spores ou de contrebande ou d'un autre homme à bonder... pourtant j'ai envoyé une missive, j'ai fait tinter son satané grelot, jusqu'à en faire saigner mes oreilles, mais niente. Niente.

Je me suis même fait du soucis pour cet individu ! Molto ! Si ! J'étais inquiète.
Puis j'ai entendu que cet hurluberlu est revenu en ville... pour empoisonner la petite Alice à coup de sucette à la cigüe ! Ah il a le sens des priorités celui là...  pendant ce temps mon encre tourne... et mon sortilège ne tournera pas rond. Mais le cycle de la vie est rond, pas carré, Signore Dejeais ! Ah cet homme... si je n'avais pas promis à Solal de l'aider, je l'aurais déjà envoyé retrouver Massimo dans les enfers de cette terre ! Il est tellement agaçant ! No ! No. Persino peggio. Solal est agaçant. Lui il est.... Persino peggio ! Pire. Si ! Molto ! 

Bene. Le retour de la règle absolue. On nait seul, on vit seul, on meurt seul. Débrouille-toi Sibylla, comme d'habitude, ma fille.

 
 
Je ne peux pas me procurer les ingrédients de nouveau... renégocier une météorite avec Salim ou une plume du savoir avec le chamane... et la mandragore, et l'œil de Phenix, et l'œil du diable, les orties.... et tout le reste. No, pas le tempo, pas l'énergie, je ne peux plus rien donner sinon je n'aurais plus le tempo de faire ce foutu sortilège. Il est parfait et il va marcher, c'est ma plus belle création, si. Le cycle est dépassé mais tant pis c'est cette encre là qu'il me faut user. Il y aura sans aucun doute un effet sur le second sortilège, mais j'espère qu'il sera minime. On le découvrira bientôt. N'est-ce pas Signore Dejeais ? Si je vous crée un corps qui moisit plus vite que prévu, il ne faudra pas aller se plaindre ! Si les bras vous tombent et la tête est de guingois au bout d'un an, je ne saurai souffrir d'aucun reproches ! Par tous les diavoli qu'il m'insupporte.
 
Alors il me faut un autre encreur...
 
Effie ? No. Elle n'aime pas la magie, je ne peux veramente pas lui demander cela. 
Paulus ? No. Il crierait "sorcellerie" dès que je commencerais à entonner les mots de l'incantation. Impossible aussi.
Cendre : Elle est courageuse, mais je risquerais de finir avec le tatouage d'un gros dragon sur le dos à la place du modèle à reproduire. 


Et puis je ne peux pas laisser une gamine de douze ans rencontrer la mort, tout le monde a le droit à un semblant de normalité.
 
Quelle plaie... j'ai dépassé le jour d'encrage perfetto, celui désigné pour le sortilège et je n'ai plus d'encreur. Maximilien Dejeais, si vous attrape... ! Je ne travaille pas dans l'approximatif, moi ! Je déteste l'approximation ! La sorcellerie est un art précis. Pas comme votre alchimie de mierda ! Je ne balance pas des spores dans les airs, pour "voir" ! 
Maximilien Dejeais, si vous attrape... je vous fais passer un sale quart d'heure ! 
 
Va bene.

Concentre-toi Sibylla, réfléchis, tu l'as sous les yeux, juste là... l'encreur parfait qui ne craint ni la mort ni que sa main ne tremble.

Concentrato.
 
Sibylle
Sibylle
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Posté le 27/06/2021 à 22:40:56 

Journal de Poche
Liberty, planque du padrino, 26 giugno
 


Je crois que je n'ai jamais été aussi fatiguée de ma vie. Les abus d'alcools et autres substances, les sortilèges pour Massimo, les lectures d'esprits jusqu'à l'aube, à coté ce n'était absolument niente.
J'ai le corps brisé, comme si l'on m'avait battue sans cesse des jours durant. Puis recommencé. Chaque mouvement me coûte. 
Le dos en feu, alors que l'encre fait son chemin dans un corps en perdition. 
L'esprit embrumé, comme si j'avais élu domicile au coffee shop depuis des lunes.
 
En parallèle, j'ai l'âme plus claire qu'elle n'a jamais été. La protection s'installe petit à petit, je la sens parcourir mon corps, chasser les autres jusqu'à la périphérie du "moi". Je suis de plus en plus seule dans ma tête. Quel bonheur. Un peu effrayant. Je n'ai pas l'habitude de ce calme... Les autres, auparavant enracinés dans mon esprit, ne sont plus que de lointaines souffrances, un vague souvenir de vies brisées, volées, meurtries.
Soulagement.
Importante.
Vital au reste du sortilège. Je partirais seule, et les bribes des autres peuvent bien s'accrocher à ce corps tant qu'ils le peuvent, me ne frego. Je leur laisse bien volontiers, pauvre sépulture d'échos d'âmes en peine.
Alors, cette partie là fonctionne. Si. Va bene. Je m'en réjouis. En alliance avec ma prezioso épingle, si j'avais du temps à passer, ce serait veramente perfetto. Une belle vie.
La suivante ? Si, forse.
 
 
Le reste... Il faudra voir à l'usage... me faudra-t-il retrouver Signore Dejeais et lui faire manger de la terre ? Où pourrais-je lui offrir ce que j'ai promis à Solal ?
L'avenir le dira, je n'ai plus la force de plonger dans le futur, ce serait un aller sans retour cette fois, alors... sorpreza. Eccitante, no ?

Solal a failli mourir de fatigue, à me veiller jour et nuit. Quelle idée ! Quelle abominable tête de mule ! Je n'aurais jamais dû accepter qu'il vienne, même si sa présence m'apportait du réconfort. Je n'ai pas besoin de réconfort. J'ai besoin de concentration. Extrême. Il ne me dit rien, comme d'habitude, quand il ne va pas. Mais je ne suis pas dupe. Et puis si on se ment tous les deux, a quoi ça rime, tout ça ? 
 
Cendre et Paulus sont venus me veiller tour à tour, pour que Solal se repose. Cendre est mignonne. Elle sait reconnaître un sortilège, alors je n'ai pas eu a lui mentir. Paulus est grognon et se prend pour mon père. Si, s'en est mignon aussi. 
 


A grand coût de sourires forcés et de va bene, j'ai réussi à rassurer tout le monde, et les pousser à partir en expédition. Alors, ils ont repris leurs activités quotidiennes. Ça sera mieux pour eux. Ça ne sert veramente à rien que tout le monde s'occupe de moi. Se fasse du soucis. Je n'ai pas l'habitude. Je n'aime pas. Je n'en ai pas besoin. No. On nait seul, on vit seul, on meurt seul. Va bene, il faut accepter les règles du jeu. 
 
Maintenant je peux attendre, seule et en paix, sans leur causer plus de soucis inutile. Je prends tout ce que je peux du soleil pour me requinquer (c'est un drôle de mot que j'ai appris récemment, j'aime sa sonorité ! Je pourrais le chanter si je n'étais pas si fatiguée).
Et puis je dors. Molto.

Enfin, je vais travailler sur un dernier projet, quelque chose qui saura apaiser les nuits de Solal. En tout cas, je l'espère. Un po. 

Il faut aussi que je trouve le bon endroit. Molto importante ! 
Et que je regagne des forces. Velocemente. Je ne peux pas gagner mon ultime partie avec elle dans cet état. Et je compte bien voir sa tête quand je la mate. Si. Ça, je m'en réjouis d'avance.
Sibylle
Sibylle
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Posté le 19/07/2021 à 11:39:56. Dernière édition le 19/07/2021 à 11:41:51 

Liberty, Ile des Pestes,
21 Giugno

 

Aux aurores, elle avait tracé son pentacle dans le sol. Ses gestes, mille fois répétés auparavant, fluides et sûrs d'eux, dans la précision la plus parfaite de ceux qui maitrisent leur art. Puis, elle avait empli les sillons du pentacle d'un mélange de poussière de pierres précieuses qu'elle avait passé des heures à broyer elle-même, et enfin entonné un sortilège afin qu'elles se chargent de l'énergie solaire toute la journée durant.
 
La grotte était parfaite, offrant une ouverture pour laisser passer les rayons des astres solaire et lunaire. 

Pendant la journée, elle s'était ensuite reposée sur une petite plage paradisiaque, cachée de tous. Enfin, "de tous"... Calica et Anne, puis un certain Ambroise avaient débarqué. La compagnie était plaisante, quelques rires, des politesses et des plaisanteries, mais si de prime abord, Sibylle était d'humeur légère et festive, elle gardait en réalité sa concentration sur la partie qui allait se jouer ce soir. 
 
Au diable Maximilien Dejeais, personne n'est irremplaçable, surtout quand on est incapable de se pointer à l'heure ! Elle avait trouvé son encreur, lors d'une des soirées de la réception de Signore Jax et Bougnette. Comme quoi on trouve de tout à un mariage, même les choses les plus inattendues... Dame Fortune avait encore frappé ! Un homme qui savait dessiner et qui ne craignait pas de regarder la mort en face. Un homme qui était prêt à lui rendre ce service sans poser une seule question, et sans contre partie. L'Amiral Elijah.

À l'heure de son départ de la petite plage, c'est Solal qui était arrivé à son tour. Il lui fallut peu de temps pour comprendre, peu dupe de ses projets. Due à l'absence de Signore Dejeais, elle n'avait pas prévu qu'il soit présent, mais il pouvait épauler l'encreur et s'assurer que le dessin était respecté au point près. La jeune Italienne avait été catégorique là-dessus. Et puis, bon gré mal gré, Solal lui apportait toujours du réconfort. Travailler avec Elijah, une personne qu'elle ne connaissait que trop peu, qui n'avait pas l'habitude des sortilèges, des rituels de Sibylle ou encore de rencontrer la mort la rendait nerveuse, et la présence de Solal ne serait pas de trop pour la rassurer et lui donner du courage.

Ainsi, ils retrouvèrent Elijah au point de rendez-vous, à la tombée de la nuit.

Elle lui avait donné de maigres informations, le strict nécessaire pour qu'il prenne sa décision : elle avait besoin qu'il lui fasse un tatouage, en usant d'une encre précise qu'elle lui fournirait elle-même, pendant une cérémonie, et il était capital qu'il suive ses instructions à la lettre, car il y aurait un certain danger. Il avait accepté sans hésiter, avec l'extrême générosité dont il faisait toujours preuve avec Sibylle.
 
Elle invoqua alors la Faucheuse et négocia ses conditions après que la maîtresse de la mort se soit tour à tour intéressée à Elijah puis à Solal. Gourmande, comme toujours, la faucheuse soutira de précieux grains de sable à un sablier déjà bien appauvri. Après leur petite danse mortellement entrainante, la jeune Italienne passa son contrat, puis commença son sortilège alors qu'Elijah l'encrait en elle, point après point, trait après trait.

Il lui fallut des heures, et toute son énergie pour invoquer les anges et les démons, les astres et la poussière, afin de donner vie au sortilège sur lequel elle avait travaillé des semaines durant. Son sortilège parfait, la solution à tous leurs problèmes, s'était-elle persuadée. La lune et le soleil avaient veillé sur elle, comme toujours, et Elijah avait mené son rôle à la perfection. Solal aussi, s'assurant que tout se déroulait comme Sibylle l'avait escompté, lui offrant le soutien inébranlable dont il était capable.

Le résultat était semblable au modèle qu'elle avait fourni à Elijah, point pour point. L'encre aux reflets métalliques changeait du rouge orangé au violet, en passant par le bleu ; essences des pierres de l'œil du diable et l'œil du phénix qu'elle avait utilisées lors de son invocation, mais aussi celle du saphir qui avait la part belle dans la formule. Habituée à la douleur, elle ne s'était pas plainte durant le formidable travail d'Elijah, se concentrant sur sa tâche principale : l'incantation. Sibylle n'aimait pas réaliser des incantations sur elle-même, les trouvant trop hasardeuses, mais aux grands maux les grands remèdes... et c'est en redoublant de concentration qu'elle s'y était alors appliquée.
 

 
Éreintée, incapable de faire un mouvement de plus, Solal l'avait ramenée à Ulüngen dans la nuit, affrétant un bateau vide de convives pour éviter les questions...  le sortilège encré dans son corps, elle n'avait plus qu'à reprendre ses forces, laisser l'encre faire son travail puis préparer l'ultime danse.
Gattino
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Posté le 26/07/2021 à 14:14:04. Dernière édition le 26/07/2021 à 14:22:12 

France, Port de Marseille,
Plus d'une année auparavant 



 
Une jeune femme de dix-sept ans entre dans l'annexe de la capitainerie du port de Marseille. Elle porte une robe jadis blanche, devenue grise à force de marche et de vie dans la rue, malgré les vaines tentatives de la laver et la rapiécer.

Un homme d'une trentaine d'années, les cheveux noirs ondulés, barbe naissante, est affairé à ranger du matériel. Elle s'approche et se racle la gorge pour attirer son attention. Il se tourne vers elle, surpris : 
 
- Qu'est ce que tu veux la gamine ? Ouste, on fait pas l'aumône.
Elle rougit de honte. Elle s'est pourtant lavée ce matin pour faire bonne impression. Serrant les dents, elle lui lance un regard défiant :
- Je souhaite payer mon passage pour les Caraïbes.
- Quel port ?
- Me ne frego.
- Comment ?
- Non lo so... voglio dire, un endroit avec une plage, et l'azur de l'océan à perte de vue.
L'homme se met à rire :
- Ce sont des îles...
- Si. Naturalmente. Je prendrais le prochain en partance s'il vous plait Signore.
Elle sourit poliment et lui tend ses pièces, trésor accumulé à la sueur de son front au cours de la dernière année dans les rues. Il fait le compte et hausse les sourcils:
- Il t'en manque pour que le compte soit bon.
- On m'avait parlé de dix couronnes d'or ?
- C'est vingt. La loi de l'offre et la demande. Tout le monde veut sa part de trésor dans les Caraïbes
- Vingt ? (elle grimace)
Il la détaille en bougeant la tête d'un air penseur :
- On peut toujours s'arranger....
Elle fronce les sourcils et croise les bras :
- No, grazie. Je vais économiser un peu plus, je reviendrais plus tard.
- Ce sera peut-être trente couronnes plus tard... qui sait ? Alors que si on fixe le prix maintenant...
- Ancora ? N'y-a-t-il donc que cela qui intéresse les hommes ? Vous savez quoi ? C'est pitoyable ! Allez vous astiquer la salsiccia tout seul ! (sans le vouloir, elle s'est mise à hurler, le regard coléreux, les poings serrés et les joues rouges)
L'homme la regarde, bouche bée puis se met à rire sans complexe :
- T'es mignonne... vraiment.. et je voudrais pas te manquer d'respect mais... t'es vraiment pas mon genre.
- Si... Si... bien sûr.... Ils disent tous cela et à la première occasion... paf ! (mime-t-elle en claquant sa main sur son bras)

Il rit encore, puis s'approche pour se pencher vers son oreille. Elle fait deux pas en arrière, lui lance un regard noir et vocifère des menaces en italien tout en lui donnant un coup de poing dans le torse. Elle se fait mal à la main, lui ne sent quasiment rien. Il souffle, amusé :
- J'préfère les matelots si tu vois ce que je veux dire... J'dis pas, si tu t'enrobais on pourrait s'amuser un peu tous les deux mais... c'est pas obligé.

Elle écarquille les yeux et sa bouche s'ouvre comme un poisson hors de l'eau. Il rit de plus belle, alors qu'elle se met à balbutier tout en cherchant la sortie, trop honteuse.

- T'en fais pas va, y'a pas d'malaise. Ce dont j'ai besoin c'est une personne de petite taille qui peut se faufiler dans des endroits que mes gars ne peuvent pas atteindre. On avait un gosse mais il s'est fait écraser par une poutre la semaine dernière. Toi t'es trop grande, mais t'es aussi très maigre, ça devrait passer. Faut bien gratter puis passer de l'huile sur le bois. Préparer le bâtiment avant de le mettre à l'eau. Y'en a pour six à sept mois si tu travailles tous les jours... c'est l'équivalent de dix couronnes de travail, que je verserai pour ton passage dans les Caraïbes. Alors, marché conclu ?

Elle ne réfléchit pas plus d'une seconde :
- Si. C'est parfait Signore. Pardon pour le... malentendu.
- On a un accord. T'en fais pas pour le reste. Je note ton nom, quel est-il ?
Elle hausse les épaules : 
- Comme vous voulez. Me ne frego.
- T'as pas d'nom ? D'accord.  Tu s'ras l'Italienne.
Il sortit un registre et y inscrit quelque chose, avant de relever le nez sérieusement :
- Demain, sept heures du matin, demande Thomas sur les quais, je te montrerais ce qu'il y a à faire et l'équipe avec qui tu travailleras. Sois pas en retard, sinon j'te vire avant qu'tu commences.
- Si. Molto bene. Grazie mille Signore Thomas, vous n'aurez pas à le regretter, promesso.



https://www.youtube.com/watch?v=L5jI9I03q8E
(Nina Simone - Ain't got no, I got life)

una bambina
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Posté le 27/07/2021 à 13:01:18. Dernière édition le 27/07/2021 à 13:01:34 

Liberty, quelque part au milieu d'un champ de lave
23 Luglio


 
La fin n'est que le commencement... du moins c'est ce que les croyants pensent.
 
Après deux jours de marche en compagnie de Solal et Mad Maximilien, Sibylle atteint enfin l'endroit qu'elle avait repéré, pour son ultime partie contre la Mort. Si ses calculs sont exacts, la mer de lave lui fournira l'énergie nécessaire pour créer un nouveau corps - et son sablier temporel qui va avec. Un sablier plein à ras bord, qu'elle pourra diviser en trois, comme convenu avec ses deux compagnons. Un pari fou, pour un problème de fous.
 
Un ultime pentacle, effectué dans les règles de l'art. 
Une ultime création, pour achever son sablier et appeler la Mort à venir récolter sa dette...


 
Soudain, lorsque le dernier grain de sable est usité, elle prend feu dans cette marre de lave. Un brasier de douleur infinie, alors que la Faucheuse tranche les flammes à la recherche de son dû.

La fin.
Ou le commencement, suivant les croyances.

Papillon
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Posté le 28/07/2021 à 12:10:00. Dernière édition le 28/07/2021 à 12:14:24 

France, Port de Marseille
Plus d'une année auparavant


 
Après une rude première journée de travail, ses bras la brûlent, ses mains sont pleines d'ampoules, son ventre crie famine, mais, trop fatiguée pour chiper quoi que ce soit, elle trouve un endroit pour dormir sur le quai, sous une toile abandonnée au sol. Elle a un peu froid, souffle sur ses mains et bouge les pieds pour les réchauffer. Un groupe d'hommes s'approche. Ivres, l'air de chercher des histoires. Elle se recroqueville mais trop tard, ils ont vu ses cheveux dorés luire sous la lune.

- Salut la jolie ! Tu dors ici toute seule ? Viens on va te réchauffer!
- No, grazie Signori.
- Qu'est ce qu'elle a dit ?
- Je crois qu'elle a dit oui !

L'un des hommes se baisse et la tire de sa planque pour la prendre dans ses bras. Elle se débat et hurle avant de sentir une main crasseuse sur sa bouche.
Ils se mettent à la tripoter, elle mord la main qui lui couvre la bouche, et tombe au sol. Un homme revient vers elle, la prend par la taille et la soulève pour l'emmener comme un sac de patates. Elle donne des coups de pieds dans les airs, et crie de nouveau, posant ses mains sur la tête du jeune homme quelques instants... il écarquille les yeux et se met à hurler de terreur, alors qu'il la lâche et qu'elle tombe de nouveau au sol :

- Qu'est ce que tu m'as fait, sorcière ?!

Ils la rouent de coups en scandant "sorcière!". Elle se protège comme elle le peut avec ses maigres bras.
Tout à coup elle reconnait une voix grave :
- Qu'est ce que c'est que ce bordel ? Paul, casse toi ou j'cafte à ton père et tu sais qu'il va t'en donner une bonne avec sa ceinture ! Aller, cassez-vous, toi aussi Jean, avant que j'me fâche !
 
Les jeunes gens partent sans demander leur reste. Elle reste en position fœtale, les mains sur la tête, sans bouger.
- Dis donc, ils t'ont pas loupée l'Italienne. Faut pas rester ici la nuit, c'est pas un endroit pour une jeune fille. Tu dors où ? Viens, je te raccompagne.
 
Il tend sa main vers elle pour l'aider à se relever. Elle la regarde mais ne l'accepte pas et se relève seule, après quelques minutes à reprendre ses esprits puis balbutie :
- Dormo... qui.
Il soupire et se passe la main dans les cheveux : 
- Viens, j'ai un matelas au sol dans ma chambre, t'auras qu'a dormir dessus.
- No, je n'oserais pas.
- T'a peur que j'me jette sur toi ? Te fais pas de soucis, t'es vraiment pas assez appétissante pour ça... et je crois que t'as pas de meilleure option là.
- Je n'ai pas de quoi vous payer pour louer le matelas.
- Ca me fera de la compagnie. Viens, j'te laisse pas le choix sinon faudra que je reste ici... tu vas pas me forcer à rester ici ? Ca pue et y fait froid.
 
 
Un mois passa, la routine s'était installée. Elle se levait avant l'aurore, et travaillait toute la journée à préparer et oindre le navire jusque dans les moindres recoins, là où les autres n'avaient pas accès. Elle rentrait au coucher du soleil dans l'auberge où Thomas louait sa chambre, qui était aussi devenu son chez-elle, en quelque sorte. 
 
Thomas prenait soin de toujours lui laisser une petite part de pain et de fromage, parfois même un peu de lard. Après les avoir avalés, elle s'effondrait sur son matelas. De temps en temps il lui demandait d'attendre un peu avant de rentrer dans la chambre. Ils avaient développé un petit code ; Thomas mettait un verre de lait devant la porte, signifiant alors qu'il était en bonne compagnie. Elle buvait le verre, s'endormant souvent de fatigue sur le palier jusqu'à ce que la porte grince, lui tape le dos et qu'elle offre un sourire endormi à celui qui sortait de la pièce. Rarement le même. Elle rampait alors jusqu'à son petit matelas au sol et y finissait sa nuit.
 
Tous les mois, le chef de chantier leur donnait la journée. Elle en profitait pour trouver un coin calme dans les ruelles malfamées et déverser le trop plein de chaos qui régnait dans son corps. Elle avait beau piquer dans les réserves d'alcool de Thomas, ce n'était pas de l'absinthe, et il lui avait fait un sermon un jour en découvrant le pot aux roses. Depuis, elle devait voler les bouteilles ou se les faire offrir, sous peine d'entamer son salaire et de repousser son départ encore de quelques mois, voire de ne jamais avoir le temps d'y aller.

https://www.youtube.com/watch?v=wK6Q2gDGYzc

Si*Se - Mariposa (en Havana)
Leonardo
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Posté le 30/07/2021 à 10:21:11. Dernière édition le 30/07/2021 à 10:25:38 

France, Port de Marseille
Moins d'une année auparavant
 

Thomas et Sibylle sont installés dans la chambre de l'homme, sur son lit. Il a déroulé un parchemin avec une carte des Caraïbes et passe son doigt dessus:
 
- Liberty c'est le premier arrêt du bateau. Tu descends ici (il montre un port sur la carte) Il fait halte à Port Louis, c'est un territoire français, tu y seras en sécurité.
- Y-a-t-il a des plages ? L'océan aussi bleu que le ciel un jour d'été ?
- Bien sur... tu me fatigues avec ta plage, l'Italienne.... c'est une ile, il doit y en avoir des dizaines. Et il parait qu'elles sont magnifiques.
- Si. Va Bene. Perfetto Thomas (elle tape dans ses mains, ayant hâte de découvrir enfin ce songe qu'elle voit depuis sa plus tendre enfance)
- C'est quoi cette fixation sur la plage ?
- Niente. J'aime bien.
- Ah. Ecoute, je ne connais personne là-bas, mais je me suis renseigné. Sois polie et ne fais pas de bruit. Il y a des gens de la haute, faut pas leur faire d'histoires, tu te tiens à carreau. Tu restes discrète, "bonjour monsieur, bonjour madame" et tu vis ta vie sans faire de vagues. C'est comme partout, les dirigeants sont corrompus, mais si tu ne te mêles pas de leurs affaires, ils ne feront pas attention à toi. Et puis prends un nom Français. 
- Lequel ?
- Marthe ?
Elle fronce le nez puis hausse les épaules : 
- Ils n'auront qu'à me donner un nom qui leur plaira, ainsi ils seront satisfaits.
- Ouais. Ou alors tu prends ton nom d'Italienne et tu le francise.
- Comment cela ?
- Si c'est Louisa.... tu dis que tu t'appelles Louise.
- Ah. Si, bene, je vois. Perfetto.
- Et puis il te faut un nom de famille aussi. 
- Je n'en ai pas.
- Ils vont te demander au débarquement, ça sera louche si tu n'en as pas.
Elle fait la moue. Il plie la carte et lui sourit :
- T'as qu'à emprunter le mien si tu as besoin.
- Veramente ?
- Oui.
- Grazie Thomas, vous êtes trop gentil. Je vais éviter mais si d'aventure on me force à en donner un, je l'utiliserais alors.


 

Quelques jours plus tard, Sibylle est sur le point d'embarquer sur l'Atalante, se tripotant les mains :
 
- Non lo so comment dire au revoir. Et je crois que je n'aime pas cela... faisons donc simple. (elle sourit) Au revoir Thomas. Vous allez me manquer. Je ne pourrai jamais vous remercier assez pour tutto. 
 
Il sort un grand manteau de son sac qu'il glisse sur les épaules de la jeune femme:
- Tiens, pour te protéger un peu des malandrins... c'est pas grand chose mais ca tient chaud et tu peux y cacher tes p'tites affaires.
- Thomas, c'est trop...
- Arrête ou je me fâche. C'est rien. Tu vas me manquer aussi, l'Italienne. Laisse pas les gens te maltraiter, t'es trop gentille.
Elle sourit : 
- Je vais essayer, Thomas !
- Je te souhaite de trouver ta foutue plage, et surtout les bras d'un homme où il fait bon se blottir, comme un chez-toi ou tu te sentiras en sécurité.
- Je ne recherche pas les bras d'un homme. Seulement la plage.
- Quand on cherche, on ne sait pas ce qu'on trouve, fait-il avec un clin d'œil.
 
 
Elle rit, amusée, et passe sa main dans la poche du manteau, pour en sortir avec surprise un petit journal de cuir. Elle questionna le Français du regard :
- C'est pour que tu y notes tes aventures.
- Il y a... molte pagine !
- Et t'auras encore plus d'aventures que ces pages. Quand il sera plein et que tu devras en racheter un, tu penseras à moi. Pis un jour, je viendrais te rejoindre là-bas.
- Si, lo so. (elle sourit et passe sa main sur la joue de l'homme tendrement. Elle est râpeuse, une barbe de quelques jours s'étant installée, puis un voile de tristesse passe sur le visage de la blonde)
- Qu'est ce qu'y a l'Italienne ?
- Niente. Semplicemente... quand vous viendrez. Je serais sans doute déjà partie.
- Partie où ?
- Ailleurs... mais ne soyez pas triste pour moi. Continuez votre aventure. Promettimi, Thomas.
- T'es étrange l'Italienne, p'têtre même cinglée, mais tu vas me manquer. Rappelle-toi de bien rester polie et sage et t'auras pas d'problèmes. Et quand je viendrais ça sera à ton tour de m'apprendre les ficelles.
- Si. Bene. Prenez soin de vous, Thomas.
 


https://www.youtube.com/watch?v=2zjLBWnZGTU
Leonard Cohen - Dance me to the end of love
Sibylle
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Posté le 17/08/2021 à 13:21:45 

Liberty, quelque part au milieu d'un champ de lave
23 Juillet


Il fuoco.

J'ai toujours su que je finirais brûlée par les flammes de l'enfer. Quoi de plus adéquat pour une personne qui a tué par procuration de sortilèges, fait s'évader les morts de leur Royaume, ou encore déployé le chaos sur des âmes innocentes ? 
Si... j'ai toujours trouvé la peine à la hauteur de mes péchés, et je l'ai toujours acceptée, du plus loin que je me souvienne.
 
 
Je les ai vues ces flammes, je les ai senties dans mes visions, me lécher le corps, me brûler jusqu'au plus profond de mon âme. Alors, comme je suis une sorcière, j'ai toujours cru que je finirais sur un bucher... comme quoi, à force de lire on interprète trop... ça aussi c'était un de mes vices : lire dans tout et n'importe quoi. Interpréter, pousser les gens là ou je croyais avoir vu qu'ils devaient aller. J'ai toujours dit que le futur était dangereux. Imprécis. Et pourtant je le pratiquais à outrance.
 
Je m'étais légèrement trompée. Les flammes, soit. Mais pas celles de l'enfer... No. Celles que j'ai choisies. Celle de la lave en fusion qui me consume tout en m'emplissant d'énergie. Tout prend sens, enfin.
 
Ce n'est pas plaisant... no. Pas du tout. Plutôt l'inverse. Pourtant, alors que je brûle, je sens une force libératrice qui s'étend dans mon être. La colère s'apaise, le chaos explose, ma vie défile, entremêlée avec celle des autres qui partagent mon esprit, milles images à la seconde, j'ai l'impression que ma tête va exploser...

J'ai eu une vie, et dans cette vie j'ai vécu de belles choses. Plus que d'autres infortunés. Il y a toujours pire, si, et le pire je l'ai Vu. Je l'ai vécu par procuration.
J'ai eu un toit pour vivre, la plupart du temps.
J'ai eu de la nourriture pour me nourrir, assez pour survivre.
J'ai eu un "Père", un maître, qui m'a appris la violence et la mort, mais aussi les sortilèges.
J'ai eu deux enfants. L'un d'eux, arraché à moi par leur ignoble père. L'autre, né sans vouloir de cette vie, de ce monde trop laid pour son âme si pure.
J'ai fait de mon mieux, avec ce que je savais.
J'ai aidé... je crois. J'espère. Sans doute pas assez. Ce n'est jamais assez.
Et puis j'ai rêvé. Un po.
Et j'ai fait de la belle magie, quoi que tout le monde en dise.
 
Cette vie aura eu le mérité d'être vécue. Pour tout le mal et tout le bien qu'elle a contenu. C'était la mienne et je l'ai aimée.
 
J'ai appris molta cosa dans cette vie, si, et tout ce que j'y ai appris, je le porte avec moi dans la suivante.
 
J'ai appris que malgré leurs meilleures intentions et leur plus douces paroles, tout le monde a peur de la magie. Tout le monde me voit comme une sorcière. Même mon doux Solal. Alors, peut-être que je devrais arrêter d'essayer d'être autra cosa.
 
Des regrets ? J'en ai quelques uns, comme tout le monde no ?
J'aurais aimé qu'on m'aime, pour de vrai. Connaître l'Amour, le Grand, le Vrai, celui qui enflamme le corps et qui consume le cœur d'une lumière si vive qu'il finit par créer une Galaxie toute entière. Celui qui pardonne, qui n'a peur de rien, encré dans cette certitude inébranlable qu'il n'y a rien de plus vrai.
 
Et puis j'aurais voulu aimer, mieux. J'ai aimé, si, mais trop. Et sans doute mal. Finalmente, j'aurais appris que l'amour, je ne suis pas faite pour cela. Trop de douleur. Trop de tristesse. Trop de fois où mon cœur s'est brisé en mille morceaux.
 
Tout cela je l'emporte avec moi... et bien plus. Je les emporte eux, tous ceux que j'aime, et ces précieux souvenirs qu'ils m'ont offerts : tous ces petits trésors collectés au fil du temps : rubis de feu, émeraudes frémissantes, œil du phénix mystérieux et diamant parfait qui constellent mon âme.
 
Je pars le cœur brisé, mais l'âme en paix. Je n'ai pas besoin de récolter un cœur, j'ai besoin de récolter du temps, alors... va bene.
 
Et sur le coucher de mon astre solaire éclatant, je glisse dans une nuit sans lune dans l'attente de son retour, à l'aurore de ma nouvelle vie.
 
 
Mais quelque chose ne se passe pas tout à fait comme prévu...
Sibylle
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Posté le 18/08/2021 à 13:33:13 

 
 
Je brûle, me consume toute entière, et alors que la Mort s'apprête à lever sa faucheuse pour me cueillir, j'envoie mes deux dernières créations à Solal et Signore Dejeais. En leur offrant mon dernier grain de sable, j'espère les protéger de la colère de la Mort... on ne la déjoue pas sans en payer le prix.
 
Sa faux me tranche en deux, déjà partie dans le feu sacré du sortilège, et tout à coup je Sais. Je comprends pourquoi Elle, et Moi. Pourquoi elle attendait patiemment pendant toutes ces années, tissant sa toile comme l'araignée mortelle qu'elle est... Lo so, si. La Vérité. Tellement logique, maintenant qu'elle est là, devant mes yeux... Sibylla comment n'as-tu pas pu Voir ? Idiote !
 
La mort s'agrippe à moi de ses mains décharnées et puissantes, elle essaye de me suivre dans cette course effrénée vers les entrailles de la terre... Son cri retentit dans mon âme, déchirement aux promesses vengeresses... on tire mon âme dans tous les sens... j'ai le mal de mer, dans cette âme qui se déchire... Quelque chose cloche. Mierda... mierda. Ca va être plus compliqué que prévu.
Concentre-toi Sibylla, personne n'y arrivera à ta place.
 
Je me retrouve dans un endroit de désolation, un enfer de l'âme...
 
 
Mon âme brûle...  saigne... s'étrangle...  suffoque dans toutes les flammes de l'Enfer. 

Je ne comprends pas : j'ai pourtant déjoué la Mort... comment ai-je atterri en Enfer ? Le Diavolo s'approche, un sourire aux lèvres, et je n'ai rien à lui offrir pour sauver mon âme. Tant pis : j'ai joué, j'ai perdu.



Sauf que... j'ai fait une promesse à Solal. Alors, il va bien falloir que je trouve un moyen de quitter cet endroit de terreur.
Thomas Samatan
Thomas Samatan
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Posté le 20/08/2021 à 20:48:08 

Ulungen, 20 Août


Salut l'Italienne !

 
Devines qui c'est ? Ouais... t'as déjà reconnu l'écriture je suis sur. Ben ouais, c'est Thomas.

On m'a dit de t'écrire sur un parchemin et de l'envoyer avec un perroquet, et qu'il te trouverait. J'avoue que je trouve ça vraiment con comme système, mais je suis désespéré alors tu vois, j'suis prêt à essayer de parler au putain de perroquet. C'que je ferai pas pour toi, l'Italienne ! 
 
C'est quoi, bordel, cette île ou je t'ai envoyée ? J'm'en veux tu sais, ça a pas l'air trop naturel... plutôt un endroit de fous. J't'ai cherchée à Port Louis, mais rien pendant des jours, puis j'ai eu la chance de tomber sur un blondinet qui m'a montré ton portrait ! J'ai appris que t'habites à Ulungen alors. Après j'ai voulu lui poser des questions pour savoir si t'es heureuse ici, où tu habites, ce que tu fais pour gagner ta croûte : j'me demande si tu travaille toujours sur le chantier naval ? J'espère que non, t'as des talents qui valent mieux que ça. Enfin l'autre blondinet, le Solal, il veut pas me parler, il m'a juste dit "adieu". Il s'est cru au théâtre où quoi c'lui la ? Il avait l'air sympathique au début, mais après il s'est mis à faire la gueule. T'as le don pour les choisir, l'Italienne. Faudra qu'on parle tous les deux.
 
Fin bon, j'ai essayé d'en apprendre plus sur toi avec des gens qui te connaissent. Y'a une maigre musclée aux cheveux bruns mal coiffés, le général qui roupille tout le temps et puis une femme avec un bandeau sur les yeux. Soit disant que c'est tes amis ? Tu vas pas le croire, y en a pas un qui a été foutu de me dire ce que t'as fait pendant sept mois. Sept mois, putain !
Je sais pas où t'habites. Je sais pas ce que t'aimes faire ici. Ni si t'as trouvé ta plage. C'est ça tes amis ? Merde, après sept mois, ils devraient pouvoir décrire les étoiles dans tes yeux le matin quand tu vas voir ton putain de lever de soleil, puis les frissons que t'as sur les bras quand tu penses à ta plage, ou encore le petit froncement de nez que tu fais quand t'es pas d'accord mais que tu vas pas le dire parce que t'es trop gentille...
 
J'me trouve con. J'aurais pas du te laisser partir seule. J'aurais aimé te retrouver pour te raconter tout ce que j'ai fait depuis ce temps, pis tu m'aurais conté tes aventures que t'a inscrites sur ton carnet... pis on aurait ri comme des fous tous les deux de nos aventures... D'ailleurs je t'ai acheté un nouveau carnet, tu dois pas être loin de finir l'autre. J'aimerais te le donner.
 
Alors si tu reçois ce courrier, dis-moi où t'es et je te rejoindrais, au moins pour te voir un peu. Je dirais rien aux autres si c'est eux que tu fuis, t'as ma parole.
 
Pis sinon j'espère que tu vas bien. Que t'es heureuse. Que t'as trouvé ta plage et les bras d'un homme où passer la nuit à l'abri de ce monde de cons.
 
Je t'embrasse, j'espère te voir bientôt.
 
ton Thomas.
Sibylle
Sibylle
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Posté le 23/08/2021 à 14:43:35 

On m'ôte mes souvenirs un par un, à la force d'un feu qui brûle tout sur son passage. Le diavolo et ses démons s'en donnent à cœur joie. Qu'en font-ils alors ?
Je comprends ce que je fais ici... j'ai prévu la Mort, mais pas le Diavolo. Il a plus d'un tour dans son sac ce vieux cinglé. 

Alors que tout hurle de douleur, il vient murmurer son secret à mon âme, et alors, tout prend sens, comme la pièce manquante d'un complexe puzzle. Mon âme lui a été promise par une autre, il y a dix-neuf ans : je suis tombée dans son piège, mais comment aurais-je pu prévoir ce que je ne savais pas ?
Je la maudis, Elle. Je le maudis, Lui. Je me maudis, Moi.
 
 
Les souvenirs de ma vie me submergent. Les phrases fusent, les scènes défilent, j'entends les démons crier de joie, alors que mes trésors me sont arrachés un à un. Mes petits rubis de feu.... mes émeraudes scintillantes et même ce diamant si parfait que je gardais pour les jours de pluie...

Ils s'attaquent à mes trésors un à un méthodiquement. Je flotte dans mes souvenirs... mais c'est de plus en plus flou.. des bouts de phrases qui s'entrechoquent dans une mer incandescente. Des promesses à demi-mots, des sensations de bien-être, et de douleur, des regards timides, passionnés, haineux, des courses effrénées sur le sable, des rires aussi fous qu'une mer verte...

Bientôt, mon âme sera au Diavolo, alors je lutte de toutes mes forces, je cherche un lien resté dans le monde des vivants pour appeler à l'aide...

... mon sang encore éparpillé sur le dernier pentacle que j'ai effectué. J'y envoie un bout d'âme, à bout de forces, une tentative désespérée, vouée à l'échec, à moins que Solal ne soit encore là-bas...
 
Je m'accroche comme je peux à mes souvenirs, aux lieux, aux sensations tangibles, mais elles glissent entre les plis de mon âme... les visages se floutent...

Effie avait-elle les yeux bleus ou verts ? Non, je crois, qu'ils étaient bleus, comme l'océan... ou est-ce Solal? Si, bien sûr, ce sont ceux de Solal qui brillent de mille océans sans fond. Les yeux d'Effie sont verts... comme l'herbe d'un champ d'été qu'on vient de couper... comme l'odeur de Paulus.

Les horreurs du passé me rattrapent. Massimo, encore et encore... et puis tous les autres. Je me bats comme je peux pour ne pas me laisser engloutir.

Paulus aime la pêche... no, la chasse... no, les livres... Cendre mange des dragons... no, elle mange l'oeuf du dragon... Elle a les yeux jaunes, fendus comme des pupilles de chat... Solal a les oreilles douces et pendantes, comme un âne de couleur verdâtre, oh que j'aime les caresser... tout se bouscule.... tout se noie dans cette mer de tourments.
 
 
Enfin, après ce qui me paraît comme mille années de supplice, le Diavolo s'approche de moi, murmure à mon oreille dans un souffle chaud des Enfers un secret que jamais je n'aurais dû entendre, et qui finit de briser ce qui restait de mon âme : Solal a passé un accord avec lui, et m'a libérée.

Alors.... plus rien.
La souffrance cesse, une sorte de délivrance, mais à quel prix ?
Je me retrouve flottant dans une mer de rien.
Le silence. 
Le noir. 
Le néant.

https://www.youtube.com/watch?v=mtHtbhnVZEE
Sos d'un terrien en détresse - Laura Giordano et Sam Garcia

Sibylla
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Posté le 24/08/2021 à 20:54:03 

Je flotte, dans .... niente.
 
Je n'entends rien, ne vois rien... depuis combien de temps est-ce que je me perds dans cet océan de vide ? J'ai l'impression que j'attends depuis des millénaires

Mon nouveau corps m'appelle, pour que j'en prenne possession... enfin... !

*

Les particules de feu se rejoignent, s'alignent, s'amassent, pour former un corps, à l'entrée de la porte rouge. Le même corps qu'elle a sacrifié plus d'un mois auparavant, âgé d'un ou deux ans de plus. La maigreur par endroits a fait place à plus de douceur, les courbes se sont légèrement arrondies. La peau diaphane comme celle d'une nuit de pleine lune, les cheveux aussi blonds que le soleil, et le même regard émeraude, plus défiant que jamais. Une marque, celle d'un dragon se mouvant dans une branche de cerisier, aux couleurs changeantes et aux reflets métalliques.

 
Des souvenirs arrachés par le Diavolo, les bons comme les mauvais, ne reste que ce que j'ai appris, les aptitudes de la vie précédente. Les certitudes d'autrefois, qui serviront de canevas à la vie de demain.
 
Il reste... moi.
 
Mi chiamo Sibylla.
Lo sono una strega.
 
Sibylla
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Posté le 24/08/2021 à 22:00:35. Dernière édition le 24/08/2021 à 22:03:09 

Liberty, Ulüngen,
24 Août au soir

 
La blonde arrive dans sa robe rouge carmin, en courant dans les escaliers de l'auberge :

- Je cherche Kushiel... c'est ce que Anna.... No, Anne m'a recommandé, si. Grazie.

La jeune prostituée sourit à l'italienne et lui fait signe de la suivre dans sa chambre.
 
-Bonsoir Mademoiselle. Entrez.

Sibylle entre et se précipite sur le bureau de la chambre :
 
- Vous avez de l'encre ? Un parchemin ? Il faut que je note tout cela...
- Tout quoi ?
- Tout ce que Anne m'a montré...

L'italienne est agitée, se met à parler avec ses mains tout en faisant les cent pas:

- Ses souvenirs de moi ! Elle m'a montré ! Il y avait une discussion dans une grande ville, à Nouvelle Kingston, avant une grande fête... des moments dans un coffee shop, à parler d'Huracan.... une baignade dans la baie d'Ulungen.. un voyage vers un grand phare où elle m'a vue alors qu'elle était avec une autre dame, Calica. Elle m'a vue accompagnée de Solal et Paulus... 
Puis une conversation sur la plage cachée d'une ile... como...? Ah, si, l'ile des Pestes... Si, bene... Je lui ait alors dit que je travaillais sur de la sorcellerie, mais je ne lui ai pas donné plus de détails... 

(elle se tourne directement vers Kushiel)

-Connaissez-vous Maximiliano ? Est-il fiable ? ... Non conosco più nessuno... Est-il fiable ?! Il m'a dit des cosi... viles. Si, viles. Cruelles, même.

(elle secoue Kushiel par les épaules, avec violence. La jeune femme finit par répondre, d'un ton empli de reproches)

- Il va falloir payer avant, Mademoiselle.
- Payer quoi ?
- Pour le travail...?
- De...?
- Moi...?
- Mais, je... pouvez-vous me renseigner sur ces personnes ? Sur moi ?

La prostituée est confuse, et secoue la tête, se disant qu'elle a encore affaire à une cinglée. Sibylle réalise qu'elle n'a pas d'or sur elle et lève un doigt pour s'excuser.

- No. Mi scusi pour le dérangement... je reviendrais une autre fois... je ne peux pas vous payer, je... je cherche du papier.... Buona notte, madame Kushiel !
 
Elle retourne en courant comme une dératée chez elle, là ou elle est arrivée ce matin, le seul endroit qui fasse sens et se met à tout retourner sens dessus dessous, avec une seule idée en tête : savoir qui diable elle est.
 
- Par le Diavolo et tous ses fils ! Où sont mes notes de sorcellerie ? Où est mon carnet de sortilèges ? Où sont mes bouteilles d'absinthe ? Où sont mes affaires ? Je n'a rien à part cette robe empruntée à une prostituée ce matin.... Niente !

Elle hurle de toutes ses forces, les murs en tremblent :

- Où sont mie cose ?



Elle retourne un tiroir de commode empli de vieux livres sans intérêts, puis s'enfile sous le lit à la recherche de grimoires cachés. Elle tâtonne de la main et ressort quelque chose victorieuse :

- Aha !

Elle tient... un jouet enveloppé dans une vieille chemise égarée. Elle soupire, lasse. Sa tête va exploser, elle a envie de vomir, elle se sent plus seule et perdue que lorsque son âme flottait dans le néant. Finalement, elle se recroqueville sur le sol, contre les livres, tenant le jouet et la vieille chemise contre elle, alors que les questions se répètent inlassablement dans sa tête :
 
- Qui suis-je ? Maximiliano a-t-il raison ? Suis-je un monstre ? Où sont mes affaires ? Qu'ai-je fait ? Dal diavolo e dalla morte... qui suis-je veramente ?
Sibylla
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Posté le 27/08/2021 à 09:45:40. Dernière édition le 27/08/2021 à 10:00:48 

Liberty, Ulüngen,
26 Août au soir



Dans un coin de la ville, la jeune Italienne peine à contenir tout le chaos qui règne en elle. Depuis qu'elle a repris forme dans un corps neuf et plein de vie, la magie est puissante... et le chaos l'est encore plus.
Sans ses affaires, impossible de savoir qui elle est, comment elle faisait pour contenir tout cela avant de "renaître".
 
Pas de grimoires, pas de carnet de notes, pas de sortilèges pour retracer pas à pas le cheminement du passé vers le présent. Une sorcière sans mémoire, c'est comme un chat sans dents : voué à mourir.

Impossible de combler les immenses lacunes, mettre des noms sur les personnes, savoir qui est ami et qui est ennemi...

Elle avait bien dû mettre au point quelque chose pour tenir le chaos à respect, on ne peut pas vivre comme cela ! Peut-être une amulette, un bracelet, ou encore un serre-tête ? Elle portait forcément un artefact dans ce but, et elle l'aurait confié à une personne de grande confiance. Une personne qui connaitrait tous ses petits secrets...
 
Sans cela, seuls l'absinthe et l'opium contiennent le feu qui gagne rapidement son esprit... à ce rythme, elle va vite rejoindre son Diavolo de père. Au moins, elle fera des heureux : tous ces vils hommes d'Ulüngen qui lui font des reproches. Quel horrible endroit. Elle ne s'y sent pas du tout chez elle, au contraire, chaque seconde, elle a envie de partir en courant très loin.
 
 
Elle sait qu'en sorcière appliquée et méthodique, elle aura confié ses plus précieuses affaires à une personne de confiance, elle ne les aurait pas laissées éparpillées dans une maison de guilde ou ailleurs. Elle sait qu'elle aurait demandé à cette personne de confiance de les garder jusqu'à son retour, pour les lui rendre.
 
Mais depuis son retour... cette personne ne s'est pas manifestée. Ne l'a pas aidée. Ne l'a pas retrouvée ?
 
Sibylle se demande si elle a placé sa confiance en la bonne personne... La voilà bien démunie... 
 
Après avoir brûlé ses anciennes robes, qui décidément ne lui vont plus, elle retourne les tiroirs d'une table de chevet à coté de ce que les domestiques lui indiquent comme "son lit", sans rien trouver d'autre que quelques fioles et livres sans intérêt. Elle met le tout dans un vieux sac vide qu'elle trouve abandonné sous un lit. Son propriétaire ne devrait pas trop lui en vouloir, et à vrai dire, elle s'en fout. L'essentiel en ce moment est de survivre, il n'y a la place pour rien d'autre.
 
Elle vide ses propres économies de cette "maison de guilde" dans laquelle Euphémia et Anne, les deux seules personnes qui lui semblent avoir réellement un peu d'affection pour elle, lui disent qu'elle habite... puis elle achète de quoi subvenir au plus urgent : contenir le chaos, ne pas exploser : Une fortune d'opium à Lili Belle, ainsi que de l'absinthe à profusion.
 
 
Elle essaye de rassembler le peu de forces qui lui restent après avoir fini une énième bouteille d'alcool et dresse une liste de noms sur un papier chipé chez Edwin, tâché de gras. Elle utilise une plume trouvée dans la rue, aiguisée avec ses dents et de la boue en guise d'encre.

Ce sont les noms qu'on lui a donnés ces derniers jours, des personnes qu'elle est censée fréquenter, ses amis, et qui pourraient avoir son précieux sac :
 
Effie : No, elle ne l'a pas. Elle dit ne rien savoir (est-ce vrai ? Je ne me souviens que de bribes avec elle, ce qui est déjà extraordinaire, mais elle a l'air honnête) Elle m'a dit de contacter Calica... qui ne sait rien non plus.

Solal : Je lui ai écrit. Il m'a vue, il ne serait pas si cruel si c'est veramente mon ami, voir plus si j'en crois les gens (peut-on croire les gens ?)

Paulus : Je n'ai pas pu le trouver, mais on dit que je trainais avec lui ( ce nom ne me dit absolument niente...)

Maximilano : Lui est cruel sans le moindre doute, mais je doute que je lui aurai accordé ma confiance (où alors étais-je veramente stupide ?) Il dit que je lui dois 10, 000 pièces d'or. Il faudra que je le rembourse si je survis, je ne veux pas avoir de dette envers cet infâme individu.

Anne: No, elle ne l'a pas. Mais elle m'a montré quelques souvenirs d'elle et moi. J'y ai vu ces "amis" qui m'accompagnaient : Paulus, Solal. J'y ai vu Calica aussi.

Calica : Non plus.

Cendre : Je ne l'ai pas vue, mais on dit que je trainais avec lui... elle ? (je ne sais même pas à quoi cette personne ressemble, il faudrait que quelqu'un me la montre).

Eli-quelquechose : Un homme en noir, qui posait beaucoup de questions, m'a dit que j'aurais fait une expédition avec ce "Eli-???" dans un volcan. Je ne m'en souviens pas, mais comme je ne me souviens de niente...
 
Qui d'autre ?
 
Par le diavolo, il faut être veramente stupide pour priver une sorcière de ses affaires... si je retrouve le clown qui se joue de moi si cruellement, je lui fais avaler mon carnet de notes... après l'avoir lu bien évidemment !
 
 
Puis, enfin, Dame Providence me tend la main... celle d'un homme qui se dit être mon ami, et m'avoir déjà aidé une fois par le passé.
Une lueur d'espoir dans cette nuit devenue bien trop noire.
Je quitte la ville hâtivement pour le rejoindre.
Je n'ai veramente plus rien à perdre, je suis à deux doigts d'imploser, alors c'est quitte ou double. 
Sibylla
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29/01/2021
Posté le 03/09/2021 à 08:51:09 

On dit que la Mort rôde dans les bas-fonds d'Ulüngen. On dit qu'elle a les formes d'une femme, les cheveux d'un ange et le visage d'une madone On dit aussi que si l'on croise son regard, l'on meurt instantanément, pris dans la noirceur infinie teintée de flammes de l'enfer qui y brillent.
 
Pieds nus, portant une robe de prostituée, comme la fille de chienne qu'elle est, la Mort flotte sans bruit dans les ruelles, scrute les tavernes et ses clients...
 
Il lui suffit de brouiller leurs esprits, de les faire frire avec quelques horreurs bien senties et leur âme est à elle.

Sa dague à portée de mains, elle découpe méthodiquement le cœur de ses victimes, et les place dans une boite gravée de runes anciennes.
 
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf.
 
Neuf vies. 
Neuf cœurs.
 
 
 
 
Lorsqu'elle tue sa neuvième victime, elle se rend dans une clairière, sous la lune, portant sa boite de bois avec fermeté, et dessine un pentacle au sol. Le Diable lui apparait, affichant un sourire satisfait. D'un claquement de doigts, trois âmes sortent des Enfers, puis sont ramenées dans le monde des vivants par la Faucheuse. Leurs corps se dessinent alors qu'ils reprennent vie, puis courent comme des dératés en direction de la taverne, pour raconter la folle histoire qui vient de leur arriver - histoire que personne ne croira sans nul doute.
 
L'ancien pacte est caduque, le nouveau est acté.
La sorcière à fait amende honorable de ce qu'on lui reprochait, une ultime fois. Une vie de reproches, pour avoir rendu services, pour avoir été bienveillante jusqu'à la fin.
Maintenant, elle ne doit plus rien à personne.
Libre de ces hommes sans foi ni loi, sans cœur ni âme.

La jeune italienne range sa dague ensanglantée après s'être entaillé la main pour finaliser son pacte avec le diable, puis disparait dans la nuit noire, sans laisser de traces.
1 -2-  

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