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L'envol d'une blanche colombe dans le sillage d'un bandeau noir  
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Sita LeRoy
Sita LeRoy
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15/07/2006
Posté le 03/10/2020 à 22:05:09 

Alors que la porte du manoir des planteurs se refermaient sur eux, Sita resserra l'étreinte de sa main sur celle d'Andras.

Elle avait encore en tête la discussion houleuse qu'elle avait eu avec la lieutenante Anglaise la veille. Et tandis qu'elle faisait route vers Ulüngen avec son compagnon et fiancé, son esprit vagabonda à travers ses souvenirs...


 Sita avait fait sa connaissance durant l'été. A la réception d'invitations elle avait marché à travers la jungle pour s'enfoncer de plus en plus dans les méandres de l'île. L'auberge du corbeau noir, fut assez facile à trouver. Muni de plans assez détaillés et transmis par son amie Hollandaise un temps précieux fut ainsi gagné.

Anna gardait bonne figure, mais Sita savait que dès que son dos se tournait, sa femme de chambre pestait intérieurement. Toutes deux n'étaient guère habituées à cette nouvelle vie qui s'offraient à eux. La jeune femme en avait pris son partie, elle avait vite comprit que ses compétences musicales ou vocales ne serviraient que bien peu sur cette île. C'est donc avec un certain soulagement qu'elle accepta l'invitation de son amie Umbrella lorsque celle ci lui proposa de se joindre à elle pour l'été. Il avait été question d'un entrainement intensif, et la française espérait ressortir quelques semaines plus tard avec au moins la capacité de se défendre en cas de besoin. Sidh son rapace était bien évidemment là, répondant toujours présent, mais il était maintenant temps qu'elle sache compter également sur elle même sans attendre ou se référer à l'aide d'autrui.

C'était donc avec une joie non dissimulé qu'elle poussa la porte de cette vieille auberge. Cette dernière grinça sur ses gonds en basculant vers l'intérieur tandis qu'un simple coup d’œil permit à Sita de comprendre que ce lieu avait connu des jours meilleurs, il y a de cela fort fort longtemps.

Un instant d'hésitation plus tard, mais néanmoins sans se départir de son sourire, elle rassura Anna du regard. Après tout, cette colonie de vacances n'en avait que le nom. Le confort ne devait pas être la condition sine qua non pour un entrainement réussit. Sita, dans un éclair de lucidité se dit même que l'aspect des lieux était voulu, afin de montrer aux gens qui osaient venir ici que le stage d'autodéfense s'effectuerait plutôt à la brute que dans la douceur.

Les deux femmes, réduisant inconsciemment la distance qui les séparaient alors échangèrent un regard. Sita vit avec précision l'éclair de peur qui illumina le regard de Anna, mais, pressant sa main sur son bras elle l'encouragea avec le sourire.

Au fond cette dernière n'en menait pas large non plus, mais elle avait assez de résolution en elle pour ne pas faire demi tour et repartir en courant.

Sita franchit le seuil de l'auberge et avança avec précaution. Anna sur ses talons.
Sita LeRoy
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Posté le 04/10/2020 à 15:22:55. Dernière édition le 04/10/2020 à 18:15:07 

Sita et Anna n'avaient pas fait deux pas que des femmes de petite vertu fondirent sur elles. Nombreuses elles les entourèrent, les observant, tout en se faisant des commentaires entre elles. Il faut dire que la française et sa suivante juraient dans ces lieux, leur mise n'étant aucunement approprié pour l'auberge défraichit, tout comme leur comportement de bonne famille était aux antipodes des remarques salaces des filles de joie. Ces dernières tentèrent de poser leur main sur le corps de Sita, touchant sa coiffure et ses habits. La jeune femme de plus en plus mal à l'aise recula, cherchant une issue de secours. Après tout, la fuite était encore possible. C'est alors que son rapace fit irruption dans la pièce à grand renfort de cri strident et de coup de bec , faisant se disperser les créatures des lieux. Il s'installa sur l'épaule de sa maitresse, et de son regard pénétrant permit de tenir en respect les habitués des lieux.

Soupirant de soulagement, les deux femmes se frayèrent un chemin, en contournant autant que possible les personnes qui continuaient à les observer à distance. Cherchant une échappatoire des yeux, Sita s'avança aussi vite que possible vers une petite porte cachée derrière un homme éméché dormant la tête dans son assiette.

La française ouvrit la porte avec énergie, qui s'ouvrit à la volet et sans perdre un instant s'avança dans la nouvelle pièce et referma la porte derrière elle. Sita se positionna dos contre la porte afin de se remettre de ses émotions. Non seulement ce serait un stage d'entrainement mais certainement aussi un stage de vie et de survie! C'est en se faisant cette réflexion qu'elle commença à entendre les bruits de fond. Horrifiée Sita échangea un nouveau regard avec Anna. Des gémissements se faisaient entendre, source de plusieurs voix. Elles comprirent toutes deux qu'elles avaient pénétrées dans la pièce ou les filles de joie travaillaient. Grimaçant tout en regrettant de ne pas être sourde à ce genre de pratique, Sita lança un regard d'excuses à Anna pour l'avoir embarquée avec elle dans cette situation indigne d'une Lady. Grognant de colère, la jeune femme prit la main de sa femme de chambre et avança déterminée et le visage fermé vers l'avant.

Les marins et autres hommes étaient légion dans cet espace, mais heureusement ils étaient tous ivres mort ronflant à même le sol, et les rares qui étaient encore debout étaient occupés plus loin. Avisant un escalier un peu plus loin, les deux femmes l'empruntèrent pour arriver au premier étage.

L'endroit était quasiment vide de toute présence humaine. L'adrénaline qui coulait dans le sang de Sita depuis son arrivée à l'auberge commença à s'estomper, en se sachant à présent plus ou moins en sécurité. Elle attendit qu'Anna et elle reprennent une respiration normal, que leur cœur se calme, avant de reprendre leur route. Sita savez que son amie Umbrella et que le capitaine Frag les attendaient plus loin. Si bien que lorsque pour la première fois son pied passa à travers le plancher elle en fut surprise et choquée. Prenant appui contre le mur Anna l'aida à se dégager de ce mauvais pas, puis elles reprirent leur route en étant sur leur garde. L'absence de personnes peu recommandable ne voulait pas dire que la pièce était hors de danger.

Les deux femmes arrivèrent bientôt devant un homme gardant un étroit passage, et c'est à cet endroit qu'attendaient ses compagnons de route. Sita en les apercevant était tellement soulagée qu'elle les auraient bien prit dans ses bras pour leur montrer sa reconnaissance.

Sita LeRoy
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Posté le 04/10/2020 à 22:56:30. Dernière édition le 04/10/2020 à 22:56:45 

Le petit groupe qu'ils formaient à quatre passèrent la nuit dans ce couloir. Bien que le sol et les murs tombent en morceaux, l'endroit permettait de se rendre compte du luxe qu'il avait eu en son temps. Un temps révolu cependant.

Sita était ravie de retrouver son amie Umbrella qui apportait de la joie et de la gaité à son humeur un peu morose. Les visages qu'elles avaient croisés, les vieilles catins, les matelots ivres et bien pire ne quittaient pas ses pensées depuis qu'elle les avaient croisés. Mais la Hollandaise grâce à son humour dérida la jeune femme qui chassa bien loin ses sombres pensées. Enfin elle avait retrouvé les gens qui l'avaient invités, et maintenant qu'elle était à leur côté rien ne pouvait lui arriver. En tout cas elle tentait de s'en persuader.

Le lendemain matin quand Monsieur Frag lui annonça ce qu'elle devrait faire ce jour, elle grimaça néanmoins. Apparemment pour la suite de leur aventure Sita devait montrer patte blanche à un certain Monsieur Reno Séchan. Umbrella lui murmura qu'il n'était pas commode et qu'il fallait trouver une stratégie propre à sa personne pour qu'il la laisse passer. Elle même avait remplie cette mission plus tôt, en l'attendant. En jaugeant l'homme de l'endroit ou elle avait passé la nuit, elle étudia ses traits, son comportement et ses manières. C'était un homme bourru et assez mal rasé. Dans son regard on comprenait très clairement qu'il n'était pas commode. Regardant ses compagnons tout à tour, elle se leva, arrangea ses vêtements et afficha son plus charmant sourire pour aller parler à l'homme.
Sita démarra par la diplomatie, tentant de lui offrir un petit déjeuner copieux. Mais l'homme ne se laissa pas attendrir. De même ses efforts pour le charmer resta sans résultat. La française lança un regard en arrière, le visage penaud, vers ses amis. Elle cru apercevoir une lueur amusée dans les yeux de monsieur Frag. Levant les yeux au ciel elle comprit alors que Liberty et ses brutes épaisses ne connaissaient que la force. Alors puisque c'est ce qui le ferait plier, autant commencer.

Elle siffla Sidh, qui arriva vers elle et monsieur Reno avec une allure menaçante. Sortant elle même sa dague, elle attendit son rapace et attaqua de concert avec lui. Sa "victime" resta cependant très calme, parant les coups du mieux qu'il pouvait avec un petit air goguenard. Apparemment la stratégie de la jeune femme l'amusée lui aussi. Cependant quelques coups de griffes et de bec lui fit ravaler son sourire. Umbrella et monsieur Frag c'était rapproché de la scène. La femme, bandage à la main et monsieur Frag dans une attitude nonchalante, observait Sita. Cette dernière après un coup encore esquivé par Monsieur Reno, demanda de l'assistance au capitaine qui finit par lui donner un petit cours de combativité. Rectifiant la position de son arme blanche dans sa main gauche et lui annonçant en soupirant que de nombreuses heures seraient dédié à faire d'elle une guerrière. Lui expliquant de cette manière que la jeune femme était loin très loin d'être une combattante. Mais il en fallait plus pour désespérer Sita. Elle se retourna une nouvelle fois vers Reno et arriva tant bien que mal à lui faire entendre raison. Évidemment Sidh y était pour beaucoup, mais bon, autant que Reno garde cette réflexion pour lui.

Sita sourit triomphante et fut soignée par les bons soins d'Umbrella avant qu'ils ne se remettent en route rapidement, évitant ainsi à Reno de changer d'avis. Empruntant de nouveau des escaliers ils arrivèrent ensemble dans une immense pièce.

La jeune femme brune observa les lieux assez ébahit. Autant les pièces qu'elle avait traversée étaient dans un état catastrophique, autant celle ci semblait assez bien entretenue. Elle suivit avec Anna le duo qui les avaient accueillit et ils s'arrêtèrent quelques mètres plus loin. Arrivant derrière eux, Sita et sa suivante observèrent les gens présents.
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Posté le 08/10/2020 à 20:26:50. Dernière édition le 08/10/2020 à 21:04:04 

Sita sursauta en voyant deux personnes avec un bandeau noir. A vrai dire elle n'avait pas du tout pensé aux personnes qui seraient présentes. Sans réel objectif elle s'en moquait bien avant de partir pour l'auberge. Mais, une fois l'étonnement passé elle se dit qu'elle avait été sotte de ne pas penser que l'équipe du capitaine pirate ne serait présente. Timide et réservée elle termina de monter avec lenteur les marches et prononça, presque en murmurant, un petit "bonjour".

Elle observa à la dérobée leur physionomie. Une femme d'abord, se tenait à sa hauteur. Elle portait les habits d'une nonne, les cheveux longs en liberté et un bandeau noir, qui jurait avec ses habits religieux. La jeune femme constata la présence de deux chèvres non loin d'elle, ce qui l'intrigua. En tout cas, elle n'avait pas l'air bien dangereuse, et lorsque cette dernière combla la distance qui les séparait et examina puis pansa les plaies infligées par monsieur Reno, Sita se sentit reconnaissante. La religieuse ne dit pas un mot, gardant un visage neutre. La française comprenait cette réserve qu'elle avait elle-même avec les étrangers et espéra qu'elles deviendraient amies dans un avenir proche.

Quelques pas plus loin, un homme se tenait à la balustrade. Assez grand, les cheveux ainsi que sa barbe d'une extrême longueur, d'un noir de jais qui accompagné avec une certaine harmonie ses noirs habits. Le veston qu'il portait était entouré de larges bandes de cuir, qui servaient à retenir ses pistolets qu'il gardait bien visible sur son torse. Attaché à sa ceinture, son arme pendait et ses mains semblaient ne jamais s'éloigner de ses armes. Il avait le visage neutre lui aussi, mais un regard perçant qui pouvait liquéfier les gens sur place. Bref, Sita n'était pas rassurée par la proximité de ce grand gaillard ténébreux et taciturne.

Une forme jusqu'alors silencieuse fit dévier le regard de Sita et c'est agréablement surprise qu'elle retrouva monsieur Renat. La française avait fait sa connaissance pendant la quête que la guérisseuse avait confier à toute l'île afin de sauver les intendants des mains du "dieu". Un visage connu ! Enfin ! Grâce à lui, elle se sentirait moins seule et savait qu'il avait une discussion agréable. C'est d'ailleurs avec chaleur qu'il l’accueillit et prit de ses nouvelles. Sita échangea avec l'espagnol tandis que monsieur Frag et Umbrella partaient vaquer à d'autres occupations. Détournant les yeux un moment, elle ne cacha pas sa joie en voyant un piano non loin de la. Depuis son arrivée, Sita avait été tellement affairé qu'elle n'avait pas prit la peine de s'exercer sur son instrument de prédilection. Elle bondit joyeusement vers le modèle qu'elle avait sous les yeux et demanda aux gens si un récital leur plairait. Devant le peu de gaité affiché, elle fit la moue, ne voulant pas leur être désagréable. Mais le piano était si tentant pour elle! Elle s'installa, effleurant la surface des touches avec un plaisir non dissimulé et ne pu réprimer l'envie d'enfoncer quelques touches pour écouter le son qui en sortait. Elle grimaça en l'entendant. Ce piano aurait bien besoin d'un accordage en règle, c'était certain. Un bruit se fit entendre de l'autre côté de la pièce. Se tournant dans cette direction Sita vit arriver un timonier particulièrement éméché. Il avait du être réveillé par les quelques notes de musique joué et à présent il fonçait droit sur elle. Horrifiée, elle était aveuglée par la peur. Figée elle n'avait plus le contrôle de son corps. Et alors qu'il s'avançait vers elle, Sita le regardait venir, impuissante. Sidh le maintient en respect, le temps que le capitaine Frag revienne quelques instants plus tard dans le salon pour lui venir en aide. Soulagée la jeune femme retourna s'installer dans le giron du groupe.

La soirée était déjà bien avancée, Sita discutait tranquillement avec Umbrella, messieurs frag et Renat quand une chose étrange se produisit. En une fraction de seconde, Le grand taciturne fut déshabillé, puis chacun connu le même sort. Tandis qu'Umbrella se cachait derrière son ombrelle, Sita elle, scandalisée récupéra d'un mouvement preste le tapis sur lequel elle était assise pour se cacher dessous tremblant littéralement de peur et d'indignation. Une fois les émotions passées, chacun rigola de la blague. Enfin, tous sauf Sita qui n'avait pas du tout mais alors du tout appréciée ce trait d'humour. Qui pouvait bien en être responsable ? Des sorcières ? Des fées ? Des magiciens ou alors tout simplement les dieux de l’île qui aimaient de temps en temps se moquer de leur sujet ? Sita en soupirant se dit que la réponse ne viendrait peut-être jamais, mais que les plus sérieusement touché semblait être les bretteurs. Elle patienta donc, en espérant que ses habits lui reviennent, car, il est certain qu’elle ne se baladerait pas en ceinture et botte.

Et tandis que les gens s'endormaient un à un, les vêtements réapparurent mystérieusement. Vérifiant que tout le monde dormait, elle se rhabilla tant bien que mal à l'abri des regards sous son tapis, et en sorti par la suite pour trouver une position plus confortable pour la nuit. L'homme qui ne lui avait toujours pas révélé son nom ouvrit un oeil et c'est contrite, prise sur le vif qu'elle le regarda dans les yeux, rougissante en lui murmura un "bonne nuit" qu'il lui retourna.
 



Sita, amusée, obligea Andras à s'arrêter sur le chemin qui les menaient à Uüngen et l'embrassa avec tendresse. A son regard surprit elle lui dit juste : - Je me remémorais le jour de notre rencontre.



 

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