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Les diamants survivent, la femme non  
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Jeanne
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03/09/2018
Posté le 30/01/2020 à 22:08:55. Dernière édition le 30/01/2020 à 22:09:34 

Ulüngen, Palais du Gouverneur, 21:30

Le bruit était fort. Si fort que parfois, Jeanne, pourtant d’un naturel festif, devait se coller ses deux mains contre ses oreilles. Assise au premier rang d’une salle bondée de monde, pour la première fois de sa vie, la jeune femme se sentait plus seule que jamais. Tout lui était insupportable.

Elle passait son regard autour d’elle, échangeant des sourires avec ses amis de longue date, esquivant ceux des ennemis de ses proches. Une technique hypocrite apprise très tôt sur l’île et qui, selon de nombreuses sources, permettait de vivre plus longtemps...où d’éviter une mort prématurée. Dans son coin, seule face à elle-même, elle apercevait son reflet dans un miroir. Les diamants autour de son cou brillaient si fort que sa peau donnait l’étrange impression d’être mouillée. À l’écart, Jeanne pouvait méditer. Elle s’était adonnée à cette pratique étrange depuis plusieurs semaines...trop peu, sans doute, compte tenu de son état mental ce soir là. Il fallait dailleurs préciser que l’alcool n’arrangeait rien.

Coupes après coupes, gorgées après gorgées, l’impatience se faisait sentir. Jeanne attendait cette remise de prix comme si sa vie en dépendait. Faisant bouger sa jambe droite d’un mouvement qui trahissait son anxiété, elle passait souvent des regards angoissés autour d’elle. Le moindre mouvement, le moindre bruit lui donnait la nausée. Comme si la réalité devenait pesante. Comme si le temps s’était allongé. Comme si la Terre avait décidé de ne plus tourner. Au loin, Faye, cette fleur du mal, était sublime. Red Frag donnait à Jeanne des envies d’évasion, plus que jamais. Max troublait sa vision et ses pensées. Parfois, elle esquissait un sourire qui ne lui était pas rendu : les invités étaient trop préoccupés à profiter de l’instant, et non pas de sses charmes déjà bien connus. Mauvais signe. Son cœur battait plus fort désormais.

Puis, l’heure du résultat sonna. La belle hollandaise n’eut pas le temps de se lever que déjà, sa tête se mit à tourner. Elle se massait le crâne, tentant désespérément d’évacuer cette migraine. La voix de Nymphéa ne fût qu’un écho lorsque celle-ci déclara que Jeanne, nommée dans la catégorie “Coquin de l’année”, était tout sauf la grande gagnante. Ainsi, les dés avaient été jetés, et la peur pouvait tout naturellement prendre le dessus sur le corps de la jeune batave. Comme lorsqu’une mouche se rend compte, au dernier instant, que la toile d’araignée ne cédera plus jamais sous ses efforts désespérés.

Tout fut ensuite plus rapide. Aussi se leva-t-elle, remontant les plis de sa robe, le dos courbé pour ne pas être repéré. Sa vision devenait floue, altérée par des larmes qui recouvraient ses pupilles comme le voile recouvre une veuve. Elle eut le temps d’échanger quelques mots avec une Dulcina inquiète. Un instinct maternel, sûrement, que Jeanne ne connaîtra désormais jamais. Et elle quitta l’assemblée au galop. Avant de s’éclipser définitivement, elle jeta un regard derrière elle : Liberty rayonnait. Personne n’avait remarqué son départ. Sauf Dulcina, dont le visage formait à présent une expression de totale incompréhension. Et c’était mieux ainsi.
Jeanne
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Posté le 30/01/2020 à 22:52:36. Dernière édition le 30/01/2020 à 22:53:41 

Ulüngen, Maison de Guilde, 22:17  

Au moment où Jeanne ouvrit la porte de sa maison de guilde, les émotions furent plus fortes que n’importe quelle créature diabolique jamais imaginée. Avec la force d’un lion, la jeune femme claqua la porte derrière elle et se mit à hurler. Au fond de son ventre, l’air contracté pendant des mois se libérait enfin. Elle se mit ainsi à crier d’une intensité telle que, par moments, sa mâchoire donnait l’impression de se déboîter.   

Sans réfléchir, elle retira ses chaussures et se rua contre le mur le plus proche. Elle frappa si fort contre les parois que celles-ci donnèrent naissance à des fissures terrifiantes. Prise d’une hystérie sans nom, Jeanne décrochait du mur tout ce qu’elle pouvait atteindre du haut de son mètre 82. Sans se contrôler, elle laissa son corps s’envahir d’une colère noire, et d’une tristesse sombre. Les dents serrées, elle donna un violent coup de poing au milieu du miroir de sa coiffeuse. Sous le choc, celui-ci se brisa et déchira une partie de la main de la jeune femme. Le sang ne mit pas longtemps avant de faire son apparition, mais Jeanne ne ressentait aucune douleur physique. La plus difficile à supporter, et à évacuer, se trouvait à l’intérieur de son propre corps.   

Comme possédée par la rage, elle s’immobilisa, coupa enfin sa respiration qui devenait dangereusement haletante et, emprisonnée d’une terrible tristesse, se laissa glisser le long d’un mur avane de s’écrouler de chagrin. Jamais, depuis son arrivée sur l’île, et peut-être même depuis sa naissance, Jeanne n’avait ressentie pareille colère. Elle colla ses deux mains sur son visage : quelques gouttes de sang commencèrent à ruisseler le long de ses lèvres. Le goût ferreux et la texture visqueuse lui donnèrent la nausée. Les yeux remplis de larmes, c’était comme si la jeune hollandaise était devenue aveugle. Seule, piètrement allongée au beau milieu de sa maison de guilde, elle leva la tête vers le plafond. Elle n’avait jamais remarqué les élégantes moulures qui décoraient celui-ci...ou alors venait-elle de perdre la vue ?  

Après quelques longues minutes sans bouger, elle se releva difficilement. Sa main continuait de saigner. Ses cheveux étaient dans un état pitoyable. Une partie de sa longue robe de soirée était déchirée et tachée d’un rouge presque noir : son propre sang. Elle se dirigea lentement vers son lit et s’assit, la tête baissée, la respiration désormais plus régulière. Demain, c’était le grand jour. Pas vraiment grand à bien y réfléchir, mais assez grand pour elle. Elle ne pouvait plus revenir en arrière, et c’était très certainement la meilleure des solutions à prendre.   

Elle dirigea finalement son regard vers son miroir de poche, un cadeau qu’elle gardait toujours précieusement sous son oreiller. Lorsqu’elle admira son visage, elle laissa passer sa main ensanglantée sur ses joues, son nez, son front. Ses yeux étaient gonflés, humides et affreusement vides. Elle remarqua aussi quelque chose scintiller sur une de ses oreilles : un bijou de diamant pendait sur son lobe, et c’était la seule chose qui, en cet instant, semblait vivre dans cette maison de guilde qui prenait des allures de champ de bataille.  

Enfin, tout naturellement, elle déposa le miroir sur sa table de chevet, saisit un parchemin et une plume et, éclairée par la faible lueur d’une bougie, se mit à écrire.   

Le sang sur sa main était désormais sec.
 
Jeanne
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Posté le 01/02/2020 à 12:47:17 

Quelque part dans la ville hollandaise, heure inconnue.

Une coiffure...car même dans les moments les plus intenses, il faut savoir rester belle, et digne. La longue chevelure remontée en un chignon, pincé d’une broche en pierres précieuses.

Un maquillage...mais très peu. Un peu d’eye-liner pour cacher la tristesse des yeux. Un peu de rouge à lèvres carmin pour nettoyer les plaies d’une bouche mordue au sang. Et un peu de poudre à paillettes, dans les endroits du visage les plus traumatisés par ce futur changement. Tout était camouflé.

Des bijoux...avec un collier en diamants, volé à la couronne Française par un rôdeur confirmé, offert à la plus grande courtisane des dix dernières années, et aujourd’hui, entourant le cou d’une femme au destin tracé. Rien de plus.

Une robe...d’une simplicité déconcertante. Blanche, longue et à bretelles. Le décolleté ni trop ravageur, ni trop sage. La taille parfaite pour laisser apparaître un cou marqué par la rougeur d’une colère encore tiède.

Et enfin, un sac...dans lequel le destin lui-même était caché. Il suffira tout simplement de l’ouvrir, pour en ressortir ce qui changera très certainement le calme apparent d’une île des Caraïbes.

Car parfois, l’histoire peut changer avec l’aide d’un simple accessoire féminin. C’est là que se trouve l’intégralité des secrets d’une femme, une vraie.
Une femme de Liberty. 
Jeanne
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Posté le 01/02/2020 à 13:04:03. Dernière édition le 01/02/2020 à 13:06:12 

« Chérie, chérie, il n’y a pas de problème
Tu te voile la face, car tes bouteilles te rendent fou.
C'est honnêtement alarmant de voir à quel point elle peut se montrer adorable
Trompant tout le monde, racontant combien elle s'amuse.

Pourtant...elle dit "tu ne voudrais pas être comme moi
tu ne voudrais pas voir tout ce que j'ai vu
je me meurs, je me meurs"
Et elle me dit "tu ne voudrais pas suivre cette voie
célèbre, et stupide à un si jeune âge”
Et elle s’en va, et elle s’en va

Les hommes, les femmes, ils se fichent bien de la Jeanne,
Elle les rend dingues, avec ses battements de cils,
Elle rit comme Dieu, son esprit si docile,
Et même dans les moments sombres, elle brille toujours,
Comme un éclair, oh, oh, comme un éclair.

Jeanne, Jeanne, debout jusqu'à l'aurore
Seulement 17 ans, mais toujours dans la rue.
C'est vraiment alarmant de voir à quel point elle peut être désarmante
Lorsqu’elle vous sourit comme une Reine à l’affût.


Elle me dit "Tu ne voudrais pas être comme moi
M’amuser, me mentir, jouir de plaisirs sans fins”
Je me meurs, Je me meurs
“Faire le trottoir toute la nuit, et se sentir si seule le jour,
C'est tuant, tuant."

Jeanne, Jeanne, debout jusqu'à l'aurore
Seulement 17 ans, mais toujours dans la rue.
C'est vraiment alarmant de voir à quel point elle peut être désarmante
Lorsqu’elle vous sourit comme une Reine à l’affût.

La belle est bien apprêtée, 
Sans aucun endroit où aller.
C'est la petite histoire de cette fille que vous connaissez
Qui se repose sur la bonté d'étrangers.
Elle fait des nœuds dans ses cheveux, elle offre ses faveurs en soirée
Elle enfile ta robe rouge, mets ton noir à lèvres
Chante ta chanson, oh, oh, maintenant, quelle n’est plus là »
Jeanne
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Posté le 02/02/2020 à 13:56:50. Dernière édition le 02/02/2020 à 13:57:29 

Quelque part sur Liberty, 13:53

Dulcina Fagney
Dulcina Fagney
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Posté le 02/02/2020 à 15:55:19. Dernière édition le 02/02/2020 à 15:55:34 

Au meme endroit, sur Liberty.

Une détonation. Suivie de cris.
L'impuissance. Le déni. Et un acharnement à ranimer quelqu'un qui ne le voulait plus...
Umbrella Black Star
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28/12/2018
Posté le 02/02/2020 à 19:53:08 

Froisse la missive de papier qu'elle a reçu et des larmes coulent sur son visage.

Il est trop tard. Jeanne a couru trop vite et trop loin des siens.

Sans un adieu, le coeur brisé, c'est ainsi que la plus belle femme de Ulugen nous a quitté.
Dulcina Fagney
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Posté le 02/02/2020 à 22:16:08. Dernière édition le 02/02/2020 à 22:36:16 

Trois jours plus tot, Ulungen, 21h30

Alors que la cérémonie bat son plein dans le palais, Dulcina attend avec Voynich. Elle a fait connaissance avec la petite mAlice, et reste auprès de Kristal, et Téquila. C'est bien la première fois qu'elle ne vient pas par plaisir à cette cérémonie des Liberty's Trophées. 
Alors, elle attend. Et observe la salle, tout en regardant son fils jouer, avec la petite hollandaise, mais aussi avec Nara, qu'il vient de retrouver.

C'est ainsi qu'elle aperçoit la belle fille de joie, seule, qui observe Nymphea. Elle se décide à aller lui parler.

Bonsoir Mademoiselle Jeanne. Comment allez vous ?  Vous avez eu quelques soucis pour la mise en place de votre numéro exceptionnel de Noël de Veughe ?

Elle se rappelle avoir été sollicitée, deux mois auparavant. Et avoir répondu aux questions de la journaliste, comme probablement plusieurs femmes de l’île également. Jeanne semble interrompue dans ses pensées.

Oh bonsoir Dulcina! Heureuse de vous voir. Je vais très bien merci...du moins...enfin, oui je vais bien. Et vous? Comment se porte votre jolie famille?

L'irlandaise entend que l'on appelle les nominés dans la catégorie du "Coquin de l'année". Elle sourit pour répondre à la belle Jeanne.

Nous allons très bien. Merci de vous en soucier.

Mais celle-ci est déjà de retour dans ses pensées. Sans savoir pourquoi, l'anglaise ressent que quelque chose cloche. Pourquoi se tient-elle autant en retrait? Elle ne dit mot, le temps que soient annoncés les résultats de cette catégorie qui la concerne, mais l'observe attentivement.

Lorsqu'Aegis est récompensé, et acclamé par la foule, l'irlandaise arrête d'applaudir en voyant Jeanne se lever silencieusement, et se diriger doucement vers la sortie de la salle, le visage plus étrange que jamais.
Elle bondit pour l’arrêter, lui attrapant doucement, mais fermement, le poignet, et la fixe avec insistance.

Quelque chose ne va pas, Mademoiselle Jeanne?

Jeanne semble prise de panique en la voyant arriver, et a tenté de courir. Manquant de trébucher sous la pression de sa main La Générale anglaise remarque une larme qui coule le long de sa joue, avant qu'elle ne cache son visage sous ses cheveux longs. Le malaise est palpable, mais personne autour ne semble s'en apercevoir. Dulcina profite de la foule pour insister à savoir ce qui la tracasse.

  Jeanne?

Mais la hollandaise n'ose pas la regarder dans les yeux, comme paniquée. L'irlandaise pose son autre main sur son épaule, doucement, et parle d'une voix douce, mais assez forte pour couvrir le bruit de la foule, et pour qu'elle l'entende. 

Calmez vous... je veux vous aider.

Enfin, Jeanne se décide de lui répondre. Sa voix est à peine perceptible dans ce brouhaha. 

Dulcina, s’il vous plaît, il faut que je m’en aille.

A l'arrière plan, Nymphea annonce les résultats de la catégorie "Couple de l'année". Bien que nominée, Dulcina n'écoute plus, préoccupée. Elle fixe la jeune femme avec insistance, mais aussi et surtout, un regard qui se veut bienveillant.

D'accord, mais pas avant que je sache comment vous aider. Et ... ne me répondez pas en vous laissant partir, s'il vous plait.

Jeanne finit par enfin lever les yeux vers son interlocutrice. Son regard semble ébranlé par la tristesse, comme vidé de son naturel jovial. Elle se masse le poignet que l'irlandaise vient de lâcher, et lui répond dans un murmure peu audible.

Votre bonté vous mènera au paradis. Mais vous ne pouvez rien pour moi, ce soir était la nuit décisive.

Elle se dirige alors plus calmement vers la sortie. Le coeur de l'irlandaise se serre en sentant que la jeune femme sombre dans une sombre dépression. Elle la suit, déterminée.

Il n'y a jamais rien que l'on ne puisse faire. Quitte à ce que ce soit aussi grave... confiez vous. Qu'avez vous à perdre de plus?

Sa réponse glace le sang de la Générale.

La vie Dulcina, c’est tout ce qu’il me reste à perdre.

Raison de plus alors pour que je m'y intéresse.  Peu importe que cette salle soit à la liesse générale et ne remarque pas votre détresse. Il suffit d'une personne pour s'en soucier. Et... je suis là.

Jeanne regarde autour d'elle, puis griffonne un petit mot qu'elle glisse dans le sac de l'irlandaise avant de partir en courant, discrètement.
Interpelée par le petit mot déposé dans son sac, Dulcina perd de précieuses secondes pendant lesquelles Jeanne disparaît de sa vue. Le temps de sortir du palais, en poussant les convives de la cérémonie, Jeanne avait disparu.
Elle court dans les rues d'Ulungen à sa recherche, souhaitant la retrouver, en vain.
Dulcina Fagney
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Posté le 02/02/2020 à 22:33:43. Dernière édition le 02/02/2020 à 22:36:04 

Dulcina revient doucement vers le jardin du palais, préoccupée, et sort le petit mot que la hollandaise avait laissé dans son sac pour le lire.

Demain soir, 21h, place centrale d’Ulüngen. Vous comprendrez. Et n’amenez pas vos enfants

Voynich la rejoint, inquiet. 

De quoi discutais tu avec elle ?

Je l'ai trouvée... taciturne. Absente. J'ai voulu savoir ce qui la perturbait, elle a... paniqué. Elle pleurait. Je n'ai pas aimé ce qu'elle m'a dit. Elle... ne va pas bien.  Cela ressemble à un chagrin d'amour ou je ne m'y connais pas... 

Un chagrin d'amour ? Ou, plus grave ?  Ah... hm... son coeur doit battre pour un homme qui est nominé dans la catégorie des couples de l'année.

Assez grave pour qu'elle envisage de mourir, en tous cas.  Je l'ignore, mais... sa détresse était palpable. Je n'ai pas réussi à en savoir davantage, et j'ignore où elle se trouve maintenant. 

Elle lit le message de Jeanne à son compagnon.

Hum... ne pas amener les enfants, cela ne présage rien qui vaille... dans quel pétrin s'est-elle mise..

  Bien.. C'est pire qu'une simple histoire de coeur semble-t-il

Elle hoche la tete, en regardant les hollandais sortir en panique du palais, et les observer étrangement.

Viens, entrons... notre absence va paraître louche.

********

Ulungen, le 31 janvier, 21h00

Malgré une convocation au tribunal suite à cela, le couple se rend au rendez-vous le lendemain. Les cloches sonnent l'heure attendue, et l'irlandaise regarde la place avec attention.

J'espère qu'elle va venir... et qu'elle ne prévoit pas quelque chose de stupide.

Elle observe les hommes présents, se demandant si l'un d'eux serait à l'origine du chagrin de la belle demoiselle.

Mc Erath? Je ne la vois pas tomber amoureuse d'un homme comme celui-ci... ce n'est pas Liet tout de meme? Ceci dit, avec le retour de Kristal, cela pourrait expliquer qu'elle soit subitement mal...

Je n'y crois pas. ca serait... Quoi que, conforme aux embrouilles libertiennes 

Le temps passe, et au bout d'une longue heure passé à attendre dans les bras de son Intendant, l'irlandaise se résout à comprendre que Jeanne ne viendra pas. Et se décide à lui écrire, non sans une inquiétude croissante.
Dulcina Fagney
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Posté le 03/02/2020 à 23:37:11 

Le 02 janvier, Van Ders

Un contre-temps, en la personne de Red Frag. L'irlandaise parvient à trouver un accord pour que Jeanne vienne la retrouver non plus à Ulungen, mais dans l'avant-poste hollandais. La hollandaise a répondu par la positive, rassurant ainsi son interlocutrice qui souhaite l'aider à surmonter son état dépressif.

Dulcina et Voynich se rendent donc, dès qu'il leur est possible de quitter l’hôpital, à l'avant-poste hollandais afin d'y retrouver Jeanne.  Celle-ci arrive peu de temps après eux, la démarche lourde, le regard vide, mais l'air plus heureux que la dernière fois qu'elles s'étaient parlé.
Jeanne est vêtue d'une nouvelle robe d'un blanc immaculé, pieds nus et ses cheveux remontés en un épais chignon, et porte des bijoux flamboyants, ainsi qu'un petit sac en perles. Elle esquisse un faible sourire.

Le soulagement de l'irlandaise est instantané en la voyant, et en remarquant ses efforts vestimentaires. Mais il est de courte durée.
Les paroles de Jeanne trahissent son malaise, elle parle, tremblante, tout en cherchant quelque chose dans son sac de perles.
Petit à petit, Jeanne s'exprime. Elle semble confuse, mais surtout, atrocement triste. L'irlandaise se retient de lui crier qu'il ne faut pas perdre espoir, que meme dans les heures les plus sombres, le bonheur peut toujours refaire surface.

Mais elle la laisse parler, écoutant attentivement. Jeanne a besoin de livrer ses tourments, et ses confidences glacent le couple anglais. 
Sa souffrance est palpable, sa solitude aussi. 
Dulcina tente de la réconforter, s'approche doucement, prête à initier le contact.

Puis, tout s'accélère. L'irlandaise n'a pas le temps d'assimiler que les dernières paroles de la jeune femme ne sont rien d'autre que ses dernières volontés, que celle-ci brandit une arme à feu, et la place sous son menton.

La détonation résonne, et déchire autant l'air ambiant que le coeur des anglais présents. 
Le geste arrache un cri à Dulcina, elle tente d’empêcher l'ineluctable. Mais le corps git déjà au sol. Peu importe, elle se précipite, elle tente de faire le nécessaire pour la maintenir en vie. Pour la ranimer. En vain... la main de Voynich qui presse son épaule finit par la ramener à la raison...

Jeanne vient de quitter ce monde, sous les yeux choqués et stupéfaits de ses deux interlocuteurs, impuissants...
Dulcina Fagney
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Posté le 04/02/2020 à 22:53:39 

Combien de temps s'est écoulé?
Le couple est en état de choc. L'irlandaise a les mains maculées du sang qui a quitté le corps de Jeanne. Elle reste à genoux, jusqu'à reprendre, en partie, ses esprits.
Voynich lui tend un parchemin qu'il vient de ramasser, tombé du sac de la hollandaise, sur lequel est inscrit son nom : "Dulcina". 
Ils en lisent le contenu, atterrés. 

Il leur faut prévenir... mais qui? Jeanne semblait si seule...
Dulcina attrape quelques parchemins vierges, et écrit, fébrilement, aux personnes qui leur viennent à l'esprit. 

Tom finit par arriver. L'incompréhension, la colère, le chagrin... 

Les heures passeront. Avant que l'irlandaise ne se reprenne en main, et prenne sur elle de préparer le corps de Jeanne pour la nettoyer de son sang, et lui rendre, dans la mesure de ses moyens, une belle allure.

Puis, tous trois l'entourent soigneusement de peaux de bete, et se fabriquent un brancard de fortune, afin de pouvoir la transporter jusqu'à Ulungen. En un cortège silencieux.
 

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