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Liberty Island, univers numéro 78  
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Violette et son Lapinou
Violette et son Lapinou
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Posté le 22/08/2019 à 05:22:17. Dernière édition le 22/08/2019 à 06:17:35 

Liberty Island, univers numéro 78


Dans l'univers numéro 78, les habitants de l'île de Liberty ne se doutent pas une seconde qu'ils ne sont qu'une infime partie de la galaxie. Des petites particules insignifiantes ne se déplaçant que dans un espace défini et clos. De ce côté là, ils n'étaient pas très différents des habitants des autres mondes prosperant en parallèle. 

Les habitants de Liberty 78 étaient préoccupés par leur propre survie.

La grande guerre mondiale, dite guerre du Tunnel, avait ravagé leurs terres et modifié profondément leur mode de vie. La guerre avait éclaté il y a de cela plus d'un siècle, et la paix n'avait toujours pas été signée.

Après des années de soumission au peuple espagnol, les Port Louisien avaient pillé Espéranza, déclenchant des représailles irrémédiables. D'après les chants des bardes dans les tavernes, les français, avec l'aide de leurs historiques alliés hollandais, avaient creusé un tunnel permettant de traverser l'île du sud vers le nord, ce qui leur avait permis de surprendre les espagnols et de brûler leur ville, saccager leurs maisons, et voler leurs enfants. Certains affirmaient que seules des offrandes aux dieux avaient pu permettre la réussite d'un projet de cet ampleur. 

La riposte avait été dévastatrice. L'armée espagnole s'était abattue sur les villages hollandais et français. Espéranza était pourvue en réserve de poudre conséquente, des explosifs avaient été disposés au fond du tunnel pour le faire disparaître à jamais et protéger le nord de futures invasions.

Personne ne se doutait que l'explosion déclencherait la colère du volcan de Liberty. Réveillé, le volcan avait fait trembler la terre des jours durant. Les familles s'etaient cloisonnés dans leurs maisons. Les pirates, occupés à s'entraîner au fond de leur repaire avaient annulé leur projet de rejoindre la guerre à la surface et étaient restés là oú ils avaient toujours été à l'abri. Les sauvages au centre de l'île avaient du fuir vers le nord, le sud, l'ouest et l'est, les rapprochant des bassins de population. Les soldats en guerre avaient battu le rappel pour fermer les portes des villes et éviter l'invasion. Certaines populations indigènes prises en étau avaient été exterminées par la lave et les éboulements. 

Un jour, tout s'était arrêté, la terre ne tremblait plus, les animaux etaient revenu dans la forêt, mais Liberty 78 avait changé.

Un morceau de l'île s'était détaché, à l'ouest. La ville de New Kingston était désormais séparée de la terre, tel un petit îlot isolé par un bras de mer. Les anglais vivaient en autarcie tandis que certains d'entre eux tentaient de temps en temps des incursions sur la grande île. Les rumeurs allaient bon train sur leurs moeurs qui semblaient bien étranges aux yeux des Libertyens lors de ces rencontres. 

Le nord et le sud ne pouvaient plus se traverser en villégiature. Les ruines Maya s'etaient écroulées sur la plupart des chemins emportant avec elles le temple mythique et obligeant désormais à des détours dangereux. Rares sont ceux qui osaient gravir les montagnes autour.

Les peuples autochtones survivant abattaient à vue tout corsaire qui s'aventurait en dehors des villes. Des murailles s'etaient construites autour des lieux de vie colons, toutes plus hautes les unes que les autres. 

La guerre du Tunnel ne s'était pas arrêtée pour autant, l'île ravagée était à l'image des coeurs de ses habitants. 

Port Louis et Ullungen ont entériné leur alliance en jumelant leurs deux villes. Leurs lois étaient devenues communes, les entraînements militaires et les mariages franco hollandais etaient traditionnels. 

Espéranza gouvernait le nord. La colonie avait développé la manufacture et le commerce de poudre. Les morales des histoires de grands mères affirment que si la vengeance avait été trouvée dans la poudre, le salut de la guerre viendrait de là aussi. 

La haine était de coutume. Les espagnols tiraient sur les Gouda bleu sur lesquels ils tombaient. Aucune sommation n'était de mise. Les francollandais passaient leurs soirées à imaginer des prototypes pour se protéger des armes à feux et partaient en groupe en tester l'efficacité. 

Les pirates eux avaient peut être explosé dans leur repaire en même temps que le volcan s'était exprimé, seuls les dieux le savaient. Les seuls bandeaux noirs que l'on avait revu depuis, et les parias qui avaient voulu fuir leur colonie, avaient tous fini la tête au bout d'une pique. 

Il ne faisait pas bon de ne pas choisir son camp sur Liberty 78. 

Violette et son Lapinou
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Posté le 22/08/2019 à 17:28:51. Dernière édition le 22/08/2019 à 18:06:05 

C'était un jour presque ordinaire sur l'univers 78 dans le territoire francollandais. Violette Von Tach de Beaufort attendait tranquillement devant l'atelier d'Ulungen qu'on lui donne le droit d'entrer. Le maître d'oeuvre, Monsieur Von Foufou, n'aimait pas que l'on voit ses prototypes tant qu'ils n'étaient pas totalement terminés. Violette avait bien du mal à se retenir de trépigner, elle qui aimait tant essayer les nouvelles inventions du vieil homme.
 
Pour ses seize ans prochains, il lui avait promis un cadeau encore plus extraordinaire que l'année passée. Elle regarde son casque bleu et or posé sur le banc à ses côtés, les yeux pétillant du souvenir de cette fête d'anniversaire. 
Comme chaque année, elle l'avait fêté à Ullungen, cette ville où elle était née, et où elle était si heureuse. Bien sûr, elle affectionnait tout autant se rendre à Port Louis où,  comme tout francollandais qui se respecte, sa famille possédait une résidence de vacances. 

Ses parents s'y etaient rencontrés jeunes et leurs deux vies s'étaient immédiatement unies. Sa mère, Clémente de Beaufort était d'une bonne famille française, envoyée aider en tant qu'infirmiere aux colonies à l'aube de ses dix huit ans. Elle était immédiatement tombée sous le charme du père de Violette des qu'elle eu posé les pieds sur le quai de Port Louis. Hubert Von Tach y donnait une représentation de son spectacle de magie, comme tous les jeudis. Il commençait à se faire une bonne réputation dans le sud, maître dans l'art du déguisement, même s'il était moqué dans les tavernes pour sa couardise. Le prestigitateur épousa sa belle quelques semaines après sa rencontre, et le couple ne tarda pas à accueillir une petite fille. Les parents furent bien mal inspirés de la nommer Violette, car on lui découvrirait bien plus tard une chevelure blonde, parsemée de mèches roses.

On narre que le couple était si amoureux, qu'il fut impossible pour Clémente de rester loin de lui lorsqu'Hubert dû fuir les villes pour éviter de voir sa tête au bout d'une pique. Un sombre scandale de spectacles truqués, qui restait encore énigmatique pour certains. Violette ignorait pourquoi ses parents étaient partis sans elle alors qu'elle n'était qu'enfant. Elle se racontait des histoires où ils viendraient enfin la chercher, et grandissait en attendant parmis les colons du Sud. Parfois, elle regardait les têtes sur les piques devant les villes, son coeur battant à tout rompre à l'idée de reconnaître ses parents. Il arrivait qu'elle sympathise avec certaines d'entre elles, Violette était qualifiée par tous comme une personne très sociable. 

-Violette ! Violette !

La jeune fille fut tirée de ses rêveries. Elle attrape son casque, sa fidèle batte de gnome qui ne la quitte jamais, et rentre dans l'atelier. Elle chipe un bonbon sur le comptoir, puis passe derrière rejoindre Von Foufou. 

-Ah te voilà ! Et tu as ton casque, bien bien !

Le vieil homme la regarde à peine, occupé à vérifier quelque chose sous un drap. Violette ne tient plus. Elle joint ses mains, trépigne, réclame qu'on la délivre. 

-Alors alors alors, quel est mon cadeau ? Il est où ? C'est quoi ?

Von Foufou se retourne en face d'elle, le regard fou que seuls les plus grands cerveaux peuvent avoir, et un grand sourire satisfait aux lèvres. Violette louche et grimace son plus beau sourire. 

-Avec ce que je t'ai préparé et ton casque, on va pouvoir t'envoyer sur les lignes ennemis tu feras diversion à merveille ! Bon anniversaire Violette !

Il dévoile ce qui se cache sous le drap. La jeune fille pousse un hurlement de joie. 

-Je l'adore ! Je l'adore tellement ! 

Elle s'empresse de serrer contre elle son précieux présent, celui de ses seize ans, l'âge de la maturité. Le général l'avait promis, elle aussi aurait droit d'aller se battre avec l'armée des Gouda bleu, pour exterminer les espagnols, les autochtones et les traîtres de l'île. Alors qu'elle caline le cadeau, elle finit par demander : 

-Mais... Qu'est-ce que c'est ? Ça marche comment ? Oh regarde il y a un petit panier pour mettre mes friandises et mes piécettes ! Je l'aime de trop !!!

-J'ai décidé d'appeler cela un char d'assaut à pédale ! Tu grimpes, tu met tes pieds sur les pédales, et tu avances ! Quelques heures d'entraînement et tu sauras parfaitement t'en servir. Prochainement toute notre armée en sera équipé, mais j'ai pensé que tu aimerai avoir le tien. 

-Merci, merci, merci, merci !!"

Un peu plus tard, à quelques lieux de la sortie de la ville, Violette répétait son entraînement, elle s'amusait inlassablement. Elle ne maîtrisait pas encore véritablement l'engin, et alors qu'elle était lancée à pleine vitesse elle aperçoit au dernier moment une femme quelques mètres plus loin. 

-Attention attention ! C'est moi j' arriiiive...!


Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
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Posté le 26/08/2019 à 20:51:11. Dernière édition le 26/08/2019 à 20:51:49 

( Althéa #78)

Deux ans !
Cela faisait deux ans qu'Althéa était perdue sur cette fichue île.
Une île indigne de son rang et de sa caste.
 
Althéa de Rioghan était d'une élégance rare, toujours tirée à quatre épingles et arborant les coiffures les plus extravagante et les plus recherchées que Liberty pouvait croiser. - et elle avait pour habitude de dire qu'à la vue des vas cul nus et des dépravés de tout bord cela fut loin d'être un exploit. -
 
Cette femme, contrôlant chaque geste, chaque parole, chaque déplacement avec la plus grande maîtrise détestait les surprises et le désordre.
 
Elle était cantatrice.
 
- Cantatrice ! Pas chanteuse ! Cela est fort différent. Disait-elle volontiers d'elle-même.
 
Une cantatrice remarquée et remarquable à la cours de Paris, et qui, par un hasard tortueux s'était retrouvée là, au milieu des comptoirs les plus étranges des caraïbes.
 
Après avoir passé une journée abominablement banale à flâner dans les rues de Port-Louis ou à rêvasser dans les jardins du Gouverneur elle avait décidé d'aller se promener en dehors des murs protecteurs de la cité.
 
Marchant tranquillement le long d'un chemin, elle entendit un bruit derrière elle mais n'y prêta pas attention, trop occupée à contourner avec méthode une flaque d'eau boueuse.
 
- Attention attention ! C'est moi j'ariiiive...!
 
Alertée par un cri odieux poussé par elle ne savait quelle bête immonde, Althéa se retourna vivement et perdit l'équilibre.
 
Ce qui devait arriver arriva.... elle se retrouva à effectuer un bain de siège dans une boue aux relents étranges.
 
Fusillant du regard l'adolescente qui venait tout juste de la frôler elle s'écria de sa voix la plus aigüe :
 
- PETITE GUEUNILLON ! 
 
Violette et sa Savonnette
Violette et sa Savonnette
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Posté le 30/08/2019 à 19:19:44 

Violette freine en panique son char d'assaut à pédale, dérapant sur plusieurs mètres et manquant de basculer elle aussi. Elle regarde en arrière la dame dans son bain de boue. 

Aïe. Althéa de Rioghan était la française la moins commode qu'elle connaisse. Althéa, elle est belle et elle sent bon, normalement, mais ses yeux lançaient toujours des éclairs. Avec ses cheveux roux on aurait dit qu'elle était une sorcière cracheuse de feu. Mais elle savait bien qu'en fait c'était pas une sorcière, c'était une chanteuse et la mère de son copain Henri. Elle l'apercevait à Port Louis quand elle venait y passer ses vacances.

Henri, il était un peu petit avec ses 8 ans à peine, mais c'était le meilleur en farces et attrapes. Ils passaient des heures à jouer dans les rues de Port Louis et à faire des blagues aux habitants. Un jour, Henri avait même fait croire que l'armée espagnole était devant les portes de la ville, prête à tout piller sur son passage. En vrai, y'avait juste trois fuyards anglais, mais ils avaient fini la tête sur une pique. Henri, il avait peur de rien ni personne. Sauf sa mère. 

Violette sautille et se place en face d'Althéa. Elle se concentre pour faire sa plus belle révérence, puis lui tend la main pour l'aider à se relever. 

-Pardon m'dame. Je m'excuse, j'voulais pas vous faire peur, j'ai encore besoin d'entrainement avec mon char d'assaut à pédale. Vous voulez essayer ? Maintenant que vot' robe est sale c'est le bon moment, vous risquez plus rien. 
 

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