Posté le 27/03/2019 à 12:00:38. Dernière édition le 27/03/2019 à 12:01:01
Droit dans ses bottes est une expression qui lui correspondrait aujourd’hui encore. L’amour, la mort, la joie comme le désespoir sont des émotions qui passent en second plan, bien après le devoir. Gaikokujin agissait comme un fantôme du passé. Il errait, laissait peu de trace derrière lui et ne s’affirmait pas. Ceux qui prenaient la peine de s’adresser à lui n’étaient pas rejetés loin de là, mais ils découvraient un homme qui se privait tant qu’il en avait acquis une certaine sagesse.
La justice est quelque chose qui lui tient à cœur. Pas celle dictée par les lois, non, la vraie. Celle qui te prend aux tripes lorsque tu vois un innocent condamné, celle qui brûle tes muscles lorsque quelqu’un se fait tabasser à un contre cinq sous tes yeux. La cité qui l’avait accueillie et qui l’accueillait toujours était gardée par de nombreux soldats, et elle pouvait compter le samouraï dans ses rangs désormais.
En fait, de premiers abords, il y avait peu à dire.
L’Etranger ne boit pas d’alcool. Il ne fume pas. Au matin, il pêche du poisson qu’il mangera cru avec les légumes croquants achetés au marché d’une des quatre colonies. Il évite la viande, qu’il ne mange que pour ne pas s’affamer en cas de nécessité.
L’Etranger médite beaucoup. D’aucun dirait que c’est grâce à cela qu’il possède la paix intérieure. Son calme est effarant pour qui n’a pas l’habitude de le voir. Il n’est pas mou, il est serein.
L’Etranger manie le katana. Chose pas si courante que cela pour un samouraï car d’ordinaire leur arme principale est l’arc, contrairement à ce que beaucoup pensent.
L’Etranger connaît les langues locales. Il a fait l’effort de les apprendre dans son voyage. Il savait où il allait, il savait où il amarrerait. Maintenant, il lui reste à apprendre les gens. Un fort accent trahit ses origines nippones mais qui s’en offusquerait ?
L’Etranger a toujours un maintien extrêmement droit. Le coude gauche constamment plié pour qu’en toute circonstance sa main soit du côté de la garde de son arme. La main droite posée sur son cœur lorsqu’il salue, raide le long de sa hanche lorsqu’il marche. Un étrange tic fait lentement remuer ses doigts lorsqu’il se concentre.
L’Etranger est courtois. On ne sait si ce n’est qu’une hypocrite politesse ou un désir réel de faire connaissance. Cette courtoisie sera de rigueur qu’importe le statut, le bandeau et le degré de dangerosité de la personne en face. Il ne juge pas la personne, mais il agit aux actes.
L’Etranger n’a pas un visage froid. Il est curieux, il observe, il répond, il hoche la tête, il sourit et n’a aucun mal à paraître des émotions. C’est un être humain, je vous rappelle.
L’Etranger semble à la recherche d’un idéal à servir. Si ce n’est une personne, ce sera une cause. Si ce n’est une cause, ce sera un ensemble. Qu’importe, les chemins s’ouvrent avec tous les travaux que les gouverneurs lui donnent. |