Faux Rhum Le Faux Rhum Faux Rhum  

Le forum > Taverne > Journal de Bord d'Althéa de Rioghan
Journal de Bord d'Althéa de Rioghan -1- 2  
Auteur Message
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 29/07/2015 à 19:21:40  [ Edition bloquée ]





Carnet de cuir brun, fermé par un lien lacé.

Sur sa couverture on pouvait lire :
~~ Carnet de Bord du Neptune ~~

Les premières pages étaient manquantes. Une vingtaines d'autres étaient noircies d'une écriture fine et ronde ponctuée de quelques esquisses.


Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 05/09/2015 à 10:38:35 

Liberty, 27 juillet 1715, Caverne du Lac

A l'entrée de la Caverne du Lac, se tenait une jeune femme à la crinière de feu. La brise de fin de journée soulevait ses cheveux qui barraient quelque peu son visage.

Althéa observait l'horizon, un papier jauni à la main. Sur ce dernier on pouvait distinguer une sorte de disque comportant d’innombrables signes gravés.

Elle s'assit sur une pierre, sorti une plume et un vélin et griffonna quelques mots rapides. Des perles lacrymales s’échappèrent de l'émeraude de ses yeux et vinrent mourir sur le parchemin qu'elle confia à un jeune ara magnifique.

Puis elle sorti un carnet sur lequel elle avait l'habitude de coucher ses pensées et laissa sa plume dévoiler ces quelques vers :

~~~~~~~~

Ô soleil couchant ! Tes rayons rouges sur moi s'étendent.
La réalité des vents nocturnes a traversé mon instant,
Et mon espoir vers toi s'envole à jamais, larmoyant.

La porte restera close, et les questions en suspend.
Cette douleur amère je la garderai comme un amant,
Dans mes bras enlacé et toujours palpitant.

Pourtant, à travers ce disque d'or sur le vélin arboré,
Je perçois une nouvelle route savamment dessinée.
Et de ces jours cruels je ne veux que la lumière garder.

A chaque malheur suit une lueur chamarrée,
Que seuls voient les yeux scrutateurs des éveillés.
Ô soleil couchant ! Tes rayons rouges m'ont sauvé.

~~~~~~~~

Un mouvement derrière elle la fit se redresser et elle claqua rapidement la couverture du carnet qu'elle glissa dans sa besace.

Un enfant d'une dizaine d'années à peine venait de s'approcher d'elle.

Elle se leva, s'avança vers lui et lui ébouriffa les cheveux.
- Allez vient gamin ! Les crocos n'attendent que nous !

Tous deux disparurent alors dans la noirceur de la caverne humide.
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 10/09/2015 à 19:54:48 


E
nfant de catin à l'étrange destin,

Maltraité et enlevé pour un rien.

Entends-tu les voix des démons ?
Riant de toi et de ton nom ?

As-tu eu le malheur de voir les anges ?
Une nuit au milieu de la fange ?

De tes cris ta vie sera marquée,
Et par la vengeance dessinée.

Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 11/09/2015 à 00:23:58. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:11:05 

Althéa griffonne quelques vers à la lueur d'une bougie.

-------------------------------------

L'aile cassée, la grive s'est levée.
L'horizon ne sera pas pour ce jour,
Mais elle sait que les blessés,
Ne le restent pas pour toujours.

Couchée dans un nid,
Aux quatre vents soumis,
Elle attend patiemment,
Un bien meilleur moment.

On dit que la patience est d'or,
Et c'est là son plus grand trésor.

-------------------------------------
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 18/09/2015 à 10:05:05. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:16:40 

HRP :
Je suis tombée sur "Si" de Zaz, à la radio ce matin.
Et je ne pouvais pas laisser les mots qu'elle m'a inspiré mourir aussi vite.
Donc les voilà un peu en vrac.
Désolée, si ce n'est pas hyper structuré


- A Jean de Beaulieu -

Manet Alta Mente Repostum (Le souvenir reste profondément gravé dans le cœur)

Ton âme suit le chemin de l'autre côté du monde connu,
Un endroit où il n'existe pas de temps, pas de sous-entendus.

Je me souviens de la lune et de la nuit,
Tes yeux étaient mon paradis, ton sourire ma vie.

Tu étais Capitaine d'un noble régiment,
Au cœur plus grand que celui d'un géant.

Je me souviens du bonheur de mon passé,
De tous ces rêves que nous avons partagé.

Ta voix aussi claire que le chant d'un colibri,
Tes mains puissantes de soldat aguerri,
Caressent mon âme et éclairent mon destin.

Lilas et Santal embaument mon chemin.

J'ai touché du doigt une coupe d'or,
Voyageant maintenant dans les terres incolores.

La mort à moi t'a arraché, enchaîné et emmuré dans sa forteresse.

Au milieu de la douleur qui m'embrasse, j'aspire à tes caresses.

Mais par le mécanisme incliné des rouages du temps,
Par le chant des vents nocturnes sans arrêt présents,
Par la chambre sombre et froide de mon esprit,

Tu marches et vis... fais partie de ma vie.



https://www.youtube.com/watch?v=W4DTYmmTsyQ
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 24/09/2015 à 10:42:43 

Port-Louis, nuit du 31 août au 1er septembre 1715


Les murs défilaient à une vitesse folle de part et d'autre d'un couloir interminable, jonché de multitudes portes.

Althéa courrait à en perdre haleine, s'arrêtant à chaque porte et tirant sur les poignées comme une forcenée. Closes. Elles étaient toutes closes.

Seule et totalement paniquée elle ne contrôlait plus ses émotions.

Elle se laissa tomber à genou en silence et regarda le long couloir s'étirer devant elle à perte de vue.

Alors qu'elle allait perdre tout espoir, une faible lueur attira son attention au loin. Elle se remis aussitôt debout et couru de plus belle en direction de cette lumière.

Au bout d'un interminable moment, elle arriva près d'un mur clôturant le bout du couloir et se trouva nez à nez avec un tableau illuminé comportant un bateau au mat brisé mais flottant à la surface de la mer.
Sur le tableau une phrase latine attira son regard : "In Silentio et Spe Fortitudo mea" (Ma Force est dans le Silence et L’Espérance)

Sa main s'avança vers ce tableau qui se fendit et éclata en une multitude de cristaux scintillants.

[...]

Althéa ouvrit les yeux, allongée dans un grand lit aux draps blancs froissés. Elle s'assit sur le rebord et alluma une bougie.

Elle se frotta les yeux, prit délicatement son carnet où elle notait ses pensées et l'ouvrit. Devant ses yeux encore endormis se trouvait un dessin en tout point semblable au tableau qu'elle venait de rêver.

http://img11.hostingpics.net/pics/901063TBRERSIL.jpg

Elle prit une plume et écrivit en dessous : "Isaïe, chapitre XXX, verset 15"

Puis refermant le calepin, elle souffla la bougie et se recoucha.

L'homme à ses côtés frémit un instant mais ne se réveilla pas. Elle se blottit alors contre lui, remonta le drap sur eux et ferma les yeux.


Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 25/09/2015 à 16:07:50. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:10:39 

-------------------------------------

Per Inania Regna (dans le royaumes des ombres)

Mais où est l'honnêteté de ce monde ?
Gouverné par la magie des puissantes épées,
Ruiné par les soldats cinglants de l'onde,
Creusant le trou profond de leur propre destinée.

Dans le labyrinthe de la réalité
Les lanternes mourantes luttent,
Se balançant dans le vent de l'éternité,
Relevant sans cesse les âmes qui chutent.

Le ciel de son visage sombre
Observe ces fourmis souiller leur ère
Et les pourchasse à travers les ombres,
Les noyant sous le sable élyséen des enfers.

-------------------------------------
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 23/10/2015 à 21:48:40. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:10:52 

En pleine nuit, dans une chambre de la maison de guilde des Ex Tenebris Lux, Althéa est assise sur son lit, un journal de bord ouvert sur ses genoux.

Comme habituellement elle ne parvient pas à trouver le sommeil, et ses yeux émeraudes observent à la lueur de plusieurs bougies, son nouveau foyer : se posant sur une fiole, sur une plan
te
, sur un parchemin griffonné à la hâte ; détaillant les bibelots, les objets éparses... ; s'arrêtant sur la fenêtre entrouverte donnant sur un jardinet où elle cultive avec soin de nombreuses plantes d'études...

Elle pense à son passé, à son présent, à son avenir.

A son passé qui fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui.
A son présent qu'elle ne sait parfois pas dompter.
A son avenir qui reste trouble malgré ses efforts d’imagination.

Prenant une plume, elle décide de coucher sur le papier, ce qu'elle connait le mieux, et qui ne la trahira jamais quoi qu'il arrive : un pan de son passé.

-------------------------------------

Mnemosynum


Dans cette chambre humide où nulle clarté ne passe,
Je m’écœure des folles odeurs de peur et de mort.
La soif de liberté que chaque jour dévore,
Assèche ma gorge et m'enchaine dans cette angoisse.

Je pleure chaque minute couchée sur ma paillasse,
De ces blessures profondes me laminant le corps.
Et rêve de ce bateau me ramenant au port,
En emportant au loin cette morne disgrâce.

Les ayant usés de mes longs pleurs d'agonie,
L'ombre à eu raison de mes yeux endormis.
Un héritage fatal de cette nuit incessante.

Étouffée par le corps de cet homme me couvrant,
Et blessant mon âme pour toujours fort aisément,
Chaque nuit passant devient une ode oppressante.

-------------------------------------
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 04/11/2015 à 22:11:33. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:17:06 

La main invisible du vent tourbillonnant sur le pont de l'épave du Direito no muro, jouait espièglement avec les cheveux d'Althéa, lui donnant un faux air de gorgone.

Elle observait l'horizon et la mer en silence lorsqu'un parchemin porté par une bourrasque lui gifla le visage.

Retirant lentement le vélin de sa joue rougie, elle se mit à lire lentement et à voix haute ce qu'il y avait écrit.

-------------------------
Nous marchons depuis bien longtemps
Vers une baie incertaine
Relevant nos frères tombant
Sous le poids de leur peine

Un jour surgissant du néant
Pour aller nul part
Un aller simple dans le temps
Il est déjà trop tard

Alors si le diable nous emporte dans un éclair
Au moins qu'il nous laisse terminer ces quelques verres
Alors si le diable nous emporte dans un éclair
Au moins qu'il nous laisse terminer...

L’immortalité est acquise
Quand se lève le jour
Et la pauvre illusion se brise
Le soir aux alentours

Que dire aux hommes de demain
Nous ne sommes pas des sages
A eux de trouver le chemin
Qui mène vers le passage

Alors si le diable nous emporte dans un éclair
Au moins qu'il nous laisse terminer ces quelques vers
Alors si le diable nous emporte dans un éclair
Au moins qu'il nous laisse terminer...

La poussière à recouvert
Tant et tant de noms
Dans la lumière crépusculaire
De la morte saison

Quand une femme si légère
S'éteint dans un soupir
Ce qui était ne sera plus
Plus qu'un souvenir

Alors si le diable nous emporte dans un éclair
Au moins qu'il nous laisse terminer ces quelques vers
Alors si le diable nous emporte dans un éclair
Au moins qu'il nous laisse terminer...

Quand nos demains seront des hiers
Tournée l'ultime page
Carpe Diem comme prière
Pour unique héritage
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 06/11/2015 à 18:27:39 

Althéa était assise sur le sable observant les flammes de son feu de camp lorsqu'un mouvement dans le ciel attira son attention.

Un perroquet piqua droit sur elle et lui lâcha un petit paquet entre les mains.

Elle reconnu le volatile et son visage s'illumina.

En ouvrant délicatement le paquet elle découvrit  une pierre précieuse absolument magnifique.

Attrapant un vélin, elle griffonna quelques mots et envoya la missive à celui qui venait de lui faire un nouveau cadeau.

Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 10/11/2015 à 12:57:54 

Althéa est assise au soin du feu, son journal de bord ouvert sur les genoux. Elle saisit un fusain et commence à dessiner des arabesques sans réel but tout en laissant son regard se perdre dans les flammes dansantes devant elle.

Au bout de quelques minutes, elle troque son fusain contre une plume et un encrier et commence à coucher ses pensées sur le papier.

--------------------------------

Nous sommes tous les uns et les autres, noyés dans ce que nous considérons des priorités de vie et nous ne nous attardons, au final pas sur ce qui est essentiel, ce qui fait de nous des êtres pensant, des êtres aimant, des êtres dont la faculté de raisonnement nous distingue tout simplement des animaux.

La science, l'art, la philosophie, sont des domaines où l'Homme excelle.

La philosophie justement, ce courant de pensées, ce tourment de l'âme, cet éternel questionnement dont l'Homme est capable de perpétuer. Qu'en est-il ? A quoi sert-il ? Répond-il à des interrogations ? N'existe-t-il que dans des esprits torturés ?

Nous pouvons philosopher sur tout. Aucun domaine n'est assez restreint pour ne pas mériter que l'on s'y attarde. D'autres en revanche sont si vaste que nous pourrions en parler des heures, des jours, des années, sans qu'aucune question ne trouve de réponses.


Ces derniers jours je me suis interrogée sur la différence, ou la similitude, qu'il pouvait y avoir entre l'amitié et la fraternité.


Ces deux termes, bien que semblant proches, désignent clairement deux états distincts.

Nous pourrions expliquer simplement la fraternité comme étant le résultat de l'appartenance à une même fratrie, une même famille. Et expliquer l'amitié comme étant un lien reliant deux personnes n'appartenant pas à la même famille.

Pourtant... cela est bien plus complexe...

Qu'est-ce qu'une fratrie ? Uniquement l'ensemble des êtres partageant un même sang ? Pourquoi parler de fratrie alors lorsque nous parlons d'un groupe d'hommes et/ou de femmes œuvrant dans un même but ?

Qu'est-ce qu'une amitié ? Comment nait-elle ?


Plus je réfléchi et plus les questions se dévoilent, se croisent et s'entremêlent.

Il ne faut pas que je perdre le fil de ma pensée.



Amitié ? Fraternité ?

L’Amitié, est définie comme le sentiment d’affection entre deux personnes ; un attachement, une union, un partage, un lien d'égalité...
La fraternité quant à elle, se définie comme un lien de solidarité, un devoir moral, un lien de sang, un idéal partagé...
Ces deux concepts sont à la fois proches et éloignés.


Quels en sont les points de ressemblance ?

* Le lien ! Amitié ou Fraternité n'existent que par le lien qui unit différentes personnes et qui se traduit par un partage de règles, de valeurs morales, de choix communs.

* La réciprocité ! Amitié ou Fraternité ne sont jamais à sens unique. La reconnaissance est mutuelle.

* La solidarité ! Amitié ou Fraternité induisent une volonté d'oeuvrer ensemble pour un même but.

* La tolérance ! Amitié ou Fraternité conduisent les hommes qui sont liés par l'un ou l'autre de ces concepts à accepter l'autre.



Quelles en sont les différences ?

* Le nombre de protagonistes ! L'amitié est un lien qui unit deux personnes, voire trois, mais rarement plus. C'est une alchimie, en de nombreux points comparable à l’amour, qui fait que deux individus parfois fondamentalement différents  - pas la même éducation, pas les mêmes centres d’intérêts, pas les mêmes origines... - vont s'unir par ce lien fort et indéfinissable.
La fraternité, sortie de sa définition liée à l'héritage du sang, est beaucoup plus réfléchie. Elle provient souvent du désir de partager des valeurs, des intérêts, des idéaux.

On devient "frères" généralement suite à une initiation.
Les amis se comptent sur les doigts d’une main, les Frères et les Sœurs sont innombrables.

* L'égalité ! Deux amis ne sont pas forcément égaux alors que deux frères, ayant accepté un contrat commun, le sont par principe.

* L'essence même du lien ! L'amitié est un lien d’ordre sentimental qui jaillit d'un mouvement du coeur, comparable à de l'amour. Un ami ne juge pas, il est simplement là. La fraternité est d’ordre spirituel naissant d'un acte de la raison créant un lien de solidarité et met en évidence un sentiment de devoir moral, c'est-à-dire l’acceptation a priori de règles de conduite considérées comme bonne par l’ensemble du groupe.

* Le but ! L’amitié n'en a aucun. C'est la vie qui donne ce compagnon dont le caractère s’adapte au nôtre, et avec qui nous n’avons de rapports habituels que sur un pied de réciprocité. La fraternité est un lien mythique à inventer, une sorte d'œuvre à réaliser pour bâtir un univers commun.
Elle est ce qui nous permet d’être plus forts, de mieux assoir nos valeurs en tant que maillons d’une chaîne dans laquelle chacun a sa place.

* La naissance ! Les amitiés naissent de lieux plus ou moins confinés : bateau, caserne, prison, école... ; mais toujours de façon fortuite et non voulues. Devenir Frères est un acte réfléchi et désiré.



Sont-elles compatibles ?

Je pense qu'amitié et fraternité ne sont pas incompatibles, mais elles ne sont pas pour autant obligatoirement liées.
Un frère peut ne jamais devenir un ami. Et inversement.



Le lien de fraternité, hormis celui du sang, est un lien choisi alors que l'amitié réelle ne l'est jamais.

Lorsque nous sommes initiés et devenons par là même Frères, nous actons une reconnaissance mutuelle. Mon Frère me reçoit car il me reconnaît comme tel, et j’accepte son droit à me recevoir car je le reconnais également comme tel. Devenir Frère, c’est accepter l’autre comme son égal mais également lui reconnaître ce droit.

Être frères, c’est accepter a priori ce lien particulier fait de valeurs et de reconnaissances communes qui justifient le serment que nous prêtons lorsque nous sommes initiés de nous entraider.

L’amitié naît de rencontres engendrées par la vie et qui fascine d’autant plus qu’elle lie intimement deux êtres qui sont d’abord des inconnus.
La découverte de l’ami est  donc aussi  découverte de soi. Elle se nourrit de respect réciproque et de sentiment d’égalité.

La découverte de soi à travers l'autre... voilà la réalité de l'impalpable amitié.




Dans l'antiquité, Cicéron affirmait qu'il ne pouvait y a voir de véritable amitié qu'entre gens de bien.
Sans loyauté, sans droiture, sans générosité, sans grandeur d'âme pas d'amitié possible. Les êtres mesquins, envieux, déloyaux, intéressés, superficiels sont inaptes à ce type de relation.

Plus proche de nous, Montaigne disait : "si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne peut s'exprimer, qu'en répondant : parce que c'était lui ; parce que c'était moi."


--------------------------------


Les mots couchés sur le papier étaient la résultante des pensées entremêlées d'Althéa à ce moment de la nuit.

Elle ne les relue pas et ferma simplement son journal de bord qu'elle glissa dans sa besace. Puis elle sorti un vélin sur lequel elle traça quelques lettres rapides et confia le pli à son ara.


--------------------------------

Destinataire : ***

Contenu :

"J'aime à croire que tu es mon ami..."

Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 12/11/2015 à 09:20:33. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:15:49 


La grive veille sur le merle,
Pour que jamais il ne tombe.
Elle  sera pour lui comme une perle,
Un trésor caché dans l'ombre...
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 12/11/2015 à 09:29:25. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:15:34 

Les nuits se succèdent et se ressemblent.

Ne trouvant pas le repos, Althéa allume une bougie et laisse sa plume prendre le contrôle de ses pensées.


----------------------

De la grive au merle...

Éternelle abîme,
Immuable vertige,
Toute puissance acquise,
Au loin tu t'ériges.

Volonté de ton âme
A jamais tourmentée,
Éteint doucement la flamme,
Jusqu'à l'obscurité.

Le soir dans les ténèbres
Les deux bras levés,
Tu danses de façon funèbre ;
M'as-tu déjà oubliée ?

Dans le brouillard dense
Je m'éveille tout à fait.
Seule et loin des apparences,
Je n'en distingue que les nuées.

Oseras-tu un jour complice ;
Honorer ta promesse ?
Et venir jusqu'à moi sans malice ;
Partager ton ivresse ?

Le tourment de mon âme,
Comme un écho à ton bonheur,
Crie sans fin et te réclame,
A la limite du déshonneur.

Nous ne sommes pas du même monde ;
Maléfice de nos naissances ;
Mais pour toi mon cœur gronde,
Battant et sifflant, comme une transe.

----------------------
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 12/11/2015 à 14:05:15. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:13:00 

Althéa observait l'horizon. Son regard était tout entier tourné vers un bateau croisant non loin de Liberty.

Le vaisseau semblait taillé pour la vitesse.

Ses trois mâts soutenaient multitude de voiles gonflées par le vent de l'Ouest.

La jeune femme plissa les yeux en observant le mât avant légèrement penché vers la proue. Les haubans devaient crier et geindre.

Elle imaginait les matelots oeuvrant de concert pour maintenir l'allure.

Saisissant son journal de bord, elle griffonna rapidement une esquisse.

A peine son ouvrage terminé, et comme s'il n'attendait que ce moment, Benjamin Thracian vint jusqu'à elle lui montrant une belle estafilade sur son avant bras gauche.

- Dame de Rioghan, je vais assurément avoir besoin de vos mains expertes. Lui dit-il dans un sourire.

Althéa posa son carnet sur le sol et troqua son fusain contre son nécessaire de soins.
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 20/11/2015 à 13:59:58. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:15:18 

Dissimulation

Perle de sang
A l'éclat brillant.

Perle lacrymale,
Qui sur le sol s'étale.

Arrachées de la chair,
Sillonnant des traces amères.


Sourires forcés
Bien aisément donnés.

Emmurée de solitude,
Accablée de sollicitudes.

Bien peu comme moi,
Ne connaissent cet émoi.

Art de la duperie,
Magie de l'infamie.

Mortelle lassitude,
Teinté de solitude.

Sous l'armure se trouve
La douceur d'une louve.
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 25/11/2015 à 11:07:49. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:15:03 

Habeas corpus

IL est ; de ces histoires
Brodées de noir.

Issu de mes rêves,
Salutaire trêve.

Choisissant mon âme,
Utilisant ses charmes,
Sans aucune arme.

Eternel lien,
Secret cornélien,
Captivant chemin.

Ultime passion,
Lente aliénation,
Etrange déraison.

Noyée de belles lexies,
Terrassée d'apraxie.

Un unique désir :
Succomber de plaisir.

Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 28/11/2015 à 07:55:53. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:14:43 

Ensayo

Voir au delà des apparences.
Peu ont cette aisance,
Et se voilent de malveillance.

Irrespect et Lâcheté
Sur une feuille ; cachés
Et pourtant dévoilés.

De l'ignorance née l’intolérance,
Pas loin n'est la décadence,
Lorsque l'on joue de suffisance.

Morte est l’honnêteté,
Tuée par la stupidité,
Violée par l'imbécilité.

Courrez, piaffez, riez !
A chaque pas vous mourrez !
Seul devant LUI vous serez !

Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 28/11/2015 à 19:41:19. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:14:34 

Une nuit sur Liberty

Vive clarté nocturne envahissant le néant,
Blancheur des rayons éclairant l'océan,

Les cieux brillent de mille feux,
Par l'astre si beau à mes yeux.

La nuit s'éclaire, tel un miroir de glace,
Lune sacrée, rien ne te remplace.


Mais voici un éclair foudroyant les eaux,
Le charme est rompu, c'était pourtant si beau.

Noire et menaçante devient la nuit,
Le ciel s'assombrit au dessus de Port-Louis.

Une ombre passe, l'atmosphère devient pesante,
Au loin j'observe les armées menaçantes.


Écorchée jusque dans son âme, elle survira pourtant,
Cette ville est si belle aux yeux de ses habitants.
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 29/12/2015 à 02:15:50. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:14:24 

Ravissement

Dans la nuit monte une étrange mélodie,
M’arrachant lentement à mes rêveries.

L'esprit hantant mes rêves nébuleux,
Allume une étrange lueur dans mes yeux.

Dans les cieux, le céleste disque orange,
Fait-il écho à ce récital étrange ?

L'obscurité étendant ses ailes sur moi,
M'offre douceur, quiétude et émoi.

Parmi les ombres éthérées et irréelles,
Je me lève et danse les mains vers le ciel.

Je suis bercée par un sentiment plaisant,
Apaisée et liée par un bel envoûtement.

Mon cœur puissant, constellé d'étoiles,
Refuse de déchirer cet élégant voile.

Alors dans le ciel, en lettres de diamants,
Je trace un nom et un sourire charmant.

Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 25/01/2016 à 14:14:44. Dernière édition le 21/05/2022 à 20:32:01 

~~ Liberty 25 janvier 1716 ~~

L'air vif et sifflant s'engouffra dans sa gorge grande ouverte. Les yeux écarquillés Althéa se redressa.

Encore ces rêves... ces maudits rêves... elle se surpris à regretter le temps où elle n'en faisait pas.
Mais était-ce réellement des rêves ? Où la vision claire d'une autre réalité ?
Elle saisit son carnet et une plume et griffonna rapidement des mots qui lui semblaient faire écho à son cauchemar encore bien présent dans ses pensées.
A toi, ma plus fidèle amie !

Le marbre de tes yeux, toutes ces années sur moi posé,
Glisse sur mon corps comme mille caresses désordonnées.
Tu me couvres de tes baisers froids et rudes, mon amie,
Et m'accueilles dans tes bras au milieu de mon sombre lit.

Enlaçant mon corps nu chaque nuit, inutile semoir,
D'où ne germera que le fils oublié de ma triste mémoire,
Tes mains éthérées et blafardes sur ma peau lacèrent,
Et creusent ma peine de sillons sinistres et amers.

Nos conversations sans paroles, perdues et sans vie,
Fendues de larmes noires, s'évanouissent dans la nuit,
Et noient l'insondable tristesse du morne infini.

Dansant et flottant parmi des milliers d'âmes empalées,
Tu me réserves près de toi une place de choix, libérée.
Ma raison est condamnée, je ne peux plus respirer.
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 08/02/2016 à 09:29:25 

~~ Liberty 7 février 1716 ~~


Assise aux pieds des sumacs elles ouvre les yeux.


L'air encore frais du matin, chargé d'iode marin, s'engouffre délicieusement entre les herbes hautes au dessus desquelles deux pailles-en-queues virevoltent légèrement. Le mouvement ample et quelque peu chaotique des végétaux et le ballet des deux oiseaux offrent aux yeux d'Althéa un spectacle envoutant.

Le champ de pailles laisse lentement la place à la vision claire d'une mer ample et puissante.

Transportée sur le pont d'un navire chimérique, elle se voit accoudée au bastingage, fixant l'horizon vide de toute présence.

- Dis-donc toi ! Tu penses être en croisière ? Attrapes-ça et vite !

La voix puissante et grave d'un homme d'âge déjà mûr l'a fait sursauter et une serpillière sale et poisseuse atterri contre son dos, laissant sur sa chemise une auréole nauséabonde.

Une envie soudaine d'attraper le second du navire -qui depuis leur départ de La Rochelle ne cessait de la rabaisser et de l'humilier- et de lui fracasser la tête sur les planches vermoulues de cette épave, traversa l'esprit de la jeune française.
Elle avait pourtant payé sa traversée ! Mais en pleine mer, et sur le pont d'un négrier, à qui pouvait-elle se plaindre ?

Ses cheveux rouge cendre accompagnèrent son retournement rapide et fluide. Son regard exprimait alors toute la haine qu'il lui inspirait. Elle se jeta sur l'homme, lui martela le crâne de ses poings fins et lassera la peau de son visage par des ongles rageurs.

- Alors ? T'attends quoi ? Que la mer se vide de son eau ?

Tirée de sa rêverie, Althéa ravala sa fierté et se baissa pour ramasser le tissu et le plongea dans la barrique d'eau afin de laver docilement le pont.

Le bateau se volatilisa et le champ de céréales s'imposa à la place de la haute mer.

Emportée par sa rêverie, elle venait de revivre un des instants de la traversée qui l'avait menée jusqu'à Liberty.

Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres.
Il se mua lentement en un rictus mauvais, lorsqu'elle repensa au couteau, imbibé de curare, qui s'était "malencontreusement" planté dans les reins de l'homme, à la seconde où le bateau s’amarrait au quai de Port-Louis.



Assise aux pieds des sumacs elle ferme les yeux.
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 10/02/2016 à 10:15:59. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:13:27 

A toi mon ami

De tes bras puissants j'aime être enlacée,
Car même si entre nous ce n'est qu'une amitié,
Elle est pour moi sincère et désintéressée.

Quelque soit tes choix, vers où ton cœur balance,
Tu sera pour moi un phare, une espérance,
Dans cette île isolée et pleine d'errances.

Tu me prends pour une enfant, une petite fille sage,
Tu sais bien pourtant que nous sommes du même âge.
Deux êtres différents, mais parlant le même langage.

Tes mains gantés de noir, sur ton arme posées,
Tes yeux enjôleurs, rieurs, sur moi se sont posés,
Tu m'as aidé, m'as relevé et parfois même réprimandé.

Mais de toi je ne garde que ce cœur droit et fort,
La puissante d'un bras, aux allures de contrefort,
Et ton humour si particulier au goût de... réconfort
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 24/02/2016 à 08:27:44 

~~Port-Louis - Hôpital Sainte Catherine - 24 février 1716~~   Une douleur fulgurante dans le ventre tira Althéa de son sommeil. Elle s'attendait à se réveiller au milieu des caisses de la cave de la cabane clandestine derrières lesquelles elle pensait avoir trouvé refuge pour la nuit.

Son voisin de lit, dans l'hôpital Sainte Catherine lui sourit.

- Alors ? La nuit fût rude ?

- Hein ? Oui... Non... enfin...

Elle essayait de se remémorer -en grimaçant de douleur face à une céphalée incroyable- ce qui venait de se passer. Mais les souvenirs étaient vagues et complètement décousus :

Ten de las Tallarines mentionnait le nom d'un pirate dans ses esclandres comme s'il était présent. Etaient-ils de mèche ?
Althéa fronça les sourcils et se dit que l'espagnole devait parler toute seule et se créer un "ami imaginaire", car sinon pourquoi aurait-elle été la seule à lever la main sur elle ?

Mais une phr
ase tournant en boucle dans l'esprit d'Althéa lui donnait encore plus le vertige :

24/02 04:38:08 : "Générale Ten de las Tallarines *réaffermit sa prise sur la garde de son épée, se préparant à porter l'ultime coup* Ce dernier coup, c'est pour d'Eon. Pour Sanada. Pour Dirk. Pour d'Orsam. Pour Calico."
24/02 04:39:06 : "Générale Ten de las Tallarines *lève son épée* Pour le PGV."

"Pour le PGV".... Pourquoi "pour le PGV" ? Les membres du Grand Veneur avaient quitté la colonie de leur propre chef... Ten était espagnole.... Pourquoi levait-elle la main sur elle en criant "Pour le PGV" ? Lui reprochait-elle d'avoir tenté, en vain, de retenir les membres du Grand Veneur ? Ceci était un réel mystère pour Althéa.

Elle se laissa retomber sur sa couchette en se tenant le crâne. Son voisin se redressa et la regardait alors avec anxiété.

- Vous vous sentez bien ?

- Hum ? Moui... j'ai du trop forcer sur la boisson. J'ai du rêver. Il n'y a que cette explication. Tout ceci est complètement illogique...

Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 25/02/2016 à 13:39:55 

~~Port-Louis - Hôpital Sainte Catherine - 25 février 1716~~

- Vous ne pouvez pas sortir aujourd'hui mademoiselle, vos blessures ne sont pas complètement cicatrisées !

L'infirmière de l'hôpital Sainte Catherine s'agitait dans tous les sens et tentait de résonner une Althéa visiblement impatiente de reprendre la route.

- C'est bon j'vous dis ! j'ai assez perdu de temps comme ça ! Je dois aller aider les jeunes français. Ils m'attendent depuis quelques jour déjà ! Et puis bon, c'est pas comme si je ne pouvais pas me recoudre moi-même.

A ces mots, la française prit une petite fiole dans sa besace et fit sauter le bouchon. Elle arracha le bandage que l'infirmière venait de lui faire et saupoudra sa plaie de ce que contenait la fiole. L'infirmière voulu l'en empêcher mais le regard noir qu'Althéa lui jeta alors la fit reculer.
Althéa lui expliqua ce qu'elle était en train de faire d'un ton plutôt bourru.

- poudre d'argent et calendua. Vous devriez essayer, vous seriez certainement plus efficace !

Après avoir refait elle même son pansement, Althéa sorti de l'hôpital et se dirigea vers les quais où elle voulu respirer un peu l'air marin. Prise soudainement d'étourdissement elle perdit connaissance près des docks.

En se réveillant quelques heures a peine plus tard ses yeux s'écarquillèrent devant une infirmière au sourire ravageur.

- Vous voilà donc de retour parmi nous, mademoiselle de Rioghan.

- Ouai ! Avouez que je vous manquais !



(une petite voix me disait bien que c'était idiot de rester à découvert et que j'aurai du rentrer dans ma maison de guilde...)
Althéa de Rioghan
Althéa de Rioghan
Déconnecté
Inscrit depuis le :
07/07/2015
Posté le 01/03/2016 à 10:02:52. Dernière édition le 06/03/2019 à 23:13:42 

Détermination

Portée par cette résurrection quantique,
Emmurée de vastes souvenirs latents,
Ma tête git sur le sol impudique,
Lourde de désenchantements patents.

De ces batailles irréelles,
Emmêlées dans le fracas du ressac,
Gronde une déception cruelle,
Épave de l'homme ab hoc et ab hac.

Me relever et me remettre à marcher,
Faisant fi de tous ces carcans,
Ouvrir les yeux et toujours avancer
Je ne perds jamais ! J'apprends !

-1- 2  

Le forum > Taverne > Journal de Bord d'Althéa de Rioghan


Si vous souhaitez répondre à ce sujet, merci de vous connecter.
Marquer tout le forum comme lu
© 2004 - 2024 pirates-caraibes.com - Tous droits réservés