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La première vraie Beltane  
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Mainmorte
Mainmorte
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02/05/2012
Posté le 04/05/2012 à 00:43:23 

"- Ma Dame ?
- Relevez-vous chevalier, et écoutez. Le cycle Unseelie s'achève sous peu. Vous pourrez céans admirer les feux de Bealtaine avant de vous assoupir, satisfait du devoir accompli.
- Ma Dame.
- Cependant, vous ne pourrez dormir paisiblement. Car le devoir vous appelle. Vos erreurs vous talonnent, avec autant de fidélité qu'une ombre.
- Ma... Dame ?
- Vous serez renvoyé. Achever votre mission. Ainsi durera votre Geis. Vous retrouverez ce que vous avez semé, bougre d'inconscient ! Et vous n'en reviendrez pas sans !
- Ma Dame...
- Vous y avez perdu un livre, un familier, un sabre... Même un nom ! Vous les  lui avez presque tous cédés ! Pensez-vous que l'Histoire est à jamais figée ? L'Histoire est orale. Transmettez la aux mauvaises personnes et elles vous salopent le travail ! On se retrouve avec un chaperon naif, une princesse prude ou pire encore : un gentil qui gagne à la fin. Allez ! Et pas de "mais" ou de "ma Dame" ! Vous savez qui vous êtes, et je vous interdis de douter. En route !
- ... Bon. Et je commence par quoi ?
- Ah ça mon vieux, fallait y penser avant."

***

Au monastère St James, au second jour du mois de mai, une main verdatre émergea de terre, suivie par le reste de l'individu.
Erick LaMainmorte
Erick LaMainmorte
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02/05/2012
Posté le 11/05/2012 à 13:23:58 

"- Te souviens tu de la botte à la une-deux-trois, Erick ?
- J'ai bien peur de n'en n'avoir retenu que de simples détails. Rien de plus que le nom en somme.
- Alors tu en connais l'essentiel. Il te suffit de dire "Une-deux-trois" lorsque tu attaques. Taille en tierce, assené en quarte, taille en tierce. L'estoc au "quatre" que tu ne prononceras pas. Si cela échoue, recommence, mais l'estoc se fait sur le "deux".
- N'est ce point quelque peu déshonnorable que de mentir ?
- Ce n'est pas mentir. C'est feindre. Tu n'as pas a t'en vouloir d'être plus intelligent que ton adversaire. Le duel se pratique à tous les niveaux. C'est la sa noblesse. Si tu n'utilises que le fil de ton acier et la souplesse de ton poignet, tu périras tôt ou tard d'une balle espagnole."

***

"- Momie indienne de septième rang ! Viens ça et montre voir si ton cerveau millénaire a survécu au bain de natron ! En garde...
- Rhmmmrrmr...
- Et à la Une-de..."

CRAC !

Le nez écrasé par l'assaut naivement spontané de la momie, Erick est céans trainé vers l'infirmerie de la grotte du Dragon.

"- Père, daigner m'excuser de penser que parfois, vous êtes franchement con."
Erick van Haecken
Erick van Haecken
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02/05/2012
Posté le 22/05/2012 à 14:27:42 

"- Tu n'y peux rien si tu es célèbre. Cependant, tu ne pourras toujours vaincre sous les oripeaux de la gloire. Le devoir implique parfois de revêtir les haillons du vulgaire.
- N'est ce pas mentir ?
- Non, c'est feindre.
- Encore...
- Oui. Tu es parfois lent. Mais gentil, toujours."

***

"- Dites voir. Le fils d'un pirate célèbre, portant le même nom que l'actuelle capitaine de la Confrérie, réputé pour son inflexibilité dans le meilleur comme dans le pire, pourtant manifestement un rasoir portugais et une veste orangée style van Durev été 1699 qui est accusé depuis peu de profanation au Monastère St James, cela ne vous dit rien ?"

Erick réfléchit un instant.

"- Non."
Jean Chenal
Jean Chenal
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22/12/2008
Posté le 02/05/2022 à 16:49:26. Dernière édition le 02/05/2022 à 17:18:20 

- N'est-ce pas mentir ?
- Nenni, voilà qui est feindrir, plutôt, dirais-je...
Lâcha le français au moment de croiser ses pieds sur la table.

Le hollandais, quant à lui, assis droit dans son siège, le fixa avec intensité. Le gris de ses prunelles aussi net que le fil d'une rapière. Ses pommettes, que ses joues abyssales rendaient saillantes à en rayer du verre, semblaient tout autant dangereuses. Mais par dessus tout, c'est le crissement de la plume noire sur la peau poussiéreuse du parchemin qui aurait du l'alerter plus tôt.

- Vous ferez l'affaire. Vos tarifs sont de toutes façons les plus abordables, et je n'ai pas beaucoup à offrir, d'une façon générale.

L'ordre de mission roula vers l'autre bout de la table.

-Hein ! Esther !? Mais co... Comment vous... Ponctua le comédien en fin de lecture.
- Ah, ça, il fallait y penser avant ! Fit le hollandais, alors que par la fenêtre de la cabine, il s'échappait à la corde du navire quittant le port.
***

Au second jour de mois de mai, le rendez-vous était donné au Monastère St James.
Jean Chenal
Jean Chenal
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22/12/2008
Posté le 18/04/2024 à 12:59:39 

Chaque jour passant rapprochait un peu plus la date du second jour du mois de mai. Et chaque pas de plus éloignait quelque peu Jean Chenal du convenu point de rendez-vous au monastère St James. C'est avec la plus grande des surprises que le pirate qui avait pris ses précautions ordinaires pour passer la nuit indétectable découvrit donc à son chevet le message tassé dans un flacon jadis remplit d'eau-de-vie de trèfle à quatre feuilles. Le message semblait fort long, surtout pour un conteneur aussi réduit, et son auteur l'avait serré si fort pour l'introduire que le rouleau ressemblait presque à un os, d'aspect comme de densité.


L'écriture était sans équivoque, signant d'elle même son origine, parlant presque avec son timbre. Fine, haute, aussi souple qu'incisive, sans plein ni délié, nerveuse mais dépourvue du moindre postillon d'encre d'une pointe trop chargée qui déraperait.
 
A l'exclusive attention de Maître Chenal,

Puissiez-vous pardonner cette prudente précaution de ma part, d'anticiper le malheureux et probable contretemps qui vous affligera sans plus tarder et vous excusera comme à l'an passé du voyage à notre entretien. Acceptez par avance tous mes vœux de rétablissement, ainsi que les remarques suivantes que je n'ai pu vous traduire en bonne et dure forme lors de votre précédente absence.

Recevez en préambule les honneurs attendus pour votre accession au noir bandeau, marque séculaire qui jadis couronna mon fantomatique mentor et paternelle quoiqu'osseuse figure, comme maints autres grands noms aujourd'hui figurants de l'Histoire, celle que les hommes se plaisent à nommer au singulier capitalisé pour, sans aucun doute, la hisser dans une vaine prétention au dessus des autres, puisque celle-ci parle de leur condition personnelle.
La nouvelle m'est vite parvenue, ainsi que celles qui en chapelet, ont perlé malgré la clôture des épaisses portes de l'Arcadie. Le larcin des clefs de la BENK ne me surprend guère, vos exploits maritimes ne sont pas étonnants pour qui s'y entend, mais si le trésor que vous avez enfoui sur Liberty et si cryptiquement dévoilé fit grand bruit au sein des légendes de l'Ein Sof, au même titre que la manière dont par quelque cuisine indigène, vous avez apprivoisé le poulpe de ladite corniche, retrouvé puis remis en circulation le véritable Kohinoor, une majeure surprise pour moi, qui en connait à juste titre quelques arcanes, fut d'apprendre votre nomination en qualité de Capitaine de la Confrérie et les exploits qui s'en suivirent. Bien que d'essence de bonne part composée de stoïcisme, j'ai une hâte toute particulière d'entendre de votre bouche le récit de si exceptionnelles épopée. Mais aujourd'hui, je laisse la patience et la mesure draper ma conduite, confiant dans le fait d'avoir trouvé en vous l'agent digne de la mission jadis confiée, alors que je vous mandatais et vous piégeais dans ma corvette déjà toutes voiles réglées vers les Caraïbes.

Vous avez certes eu là une année des plus tonitruantes et actives !

La féérie ne pouvait rêver de meilleur champion pour la défendre.

Mais cela ne vous a, pour ce qu'il apparait, point suffit, et avez en dépit de cette geste digne d'un ministre royal en exercice et de cet agenda mythologique, puisque vous avez même trouvé le temps d'accomplir avec moult efforts, armé d'une volonté de fer, d'une infinité de ruses, d'un déploiement de talent et au prix d'une inexorable abnégation, l'impossible tâche qui vous était échue et d'approcher la cible désignée.
Ou presque, puisqu'à l'heure ou je noircis ce vélin, il est fait mention que la mission ne peut exactement être considérée comme totalement accomplie, mais je souligne cependant que votre initiative de la faire en personne revenir sur l'île était aussi brillante qu'inattendue, et inespérée.
Ce qui m'amène donc à l'objet présent de ce courrier. Une question à laquelle j'escompte réponse, non point verbale si vous me suivez :
Au vu du fait que la tâche qui vous revient soit dans ses aspects les plus difficiles et improbables, déjà accomplie; Y a t'il encore quelque signe, augure ou présage, que vous attendiez et qui aurait échappé à ma vigilante et lucide veille, qui justifie qu'alors vous n'ayez pas tout à fait et ce sans tarder, déjà actionné le lard qui vous tient lieu de relief d'arrière-garde et terminé ce mandat qui certes, sur le plan de l'éternité est aussi pérenne qu'un battement de cils, mais qui cependant dans une considération disons plus humaine, s'étire aussi douloureusement que le cri d'un supplicié pris entre quatre chevaux ?


Aussi, prenez-note de la suivante : Les ordres la concernant ont changé. Offrez cette missive au regard plein de l'astre argenté, et sa vue éclairée réorientera vos perspectives concernant le sujet de la mission.
J'ai pris soin, pour prévenir toute confusion, de faire récupérer le précédent parchemin que je vous avais confié à son objet. Le dissimuler dans la litière de Draculus était, là encore, la marque d'une grande précaution et d'un fort habile subterfuge. Cela n'a guère été chose aisée.


Cordialement,
E.v.H
 

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