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[Tailor for Hire] Sur la grand place, face au public, on rameute les acheteurs, du tissu s'échange.  
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Hubert von Tach
Hubert von Tach
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12/10/2008
Posté le 24/04/2012 à 00:11:43  [ Edition bloquée ]

La pluie continue de tomber dru sur Liberty. Une forme entourée d'une cape aux teintes sombres sort d'une cabane perdue, claquant la porte au passage, pour se perdre dans les chemins boueux tracés par les allées et venues des insulaires. Si la forêt ne suffit pas à lui offrir un abri capable de protéger sa chevelure de jais, la capuche du vêtement palie à ce problème en lui fournissant une protection supplémentaire contre les traits d'eau tombant du ciel couvert.
Dans les bras de la silhouette, un étrange paquet, entre un demi-mètre et cent centimètres de long, semble tenir à cœur au propriétaire. En effet, l'homme -car c'en est un- serre contre son torse son étrange enchevêtrement de laine qui émet des bruits couverts par l'orage. Il se déplace vers l'est, toujours plus, et chacun de ses pas semble le rapprocher autant de la noble cité portuaire d'Ulüngen aux toits actuellement ruisselants et crachant la fumée des chaumières.
La course de l'ombre ralentit néanmoins à l'approche des territoires colonisés, précédant chaque pas de regards attentifs visant à assurer sa survie.

Au pied des montagnes bordant la ville, sur le flanc de l'océan, une légère saillie indique à notre marcheur qu'il est arrivé au point de rendez-vous. Non loin, à une cinquantaine de pas de celle-ci, en contrebas, se trouve la faille dans la roche, la petite grotte servant de point de rendez-vous à notre homme et ses compagnons.
Un coup long, trois coups bref, deux coups espacés. Le morceau d'écorce posé à l'entrée résonne de la mélodie choisie par le petit groupe pour se reconnaître. Cinq secondes, toujours rien, le temps commence à paraître long. Entre deux grondements du tonerre, un autre se fait entendre, tout aussi terrifiant. Il vient du paquet transporté par l'homme, et la couverture qui l'entoure n'a pas suffit à l'étouffer.


"-Mot de passe.
-Comment est votre boerenkool ?
-Mon boerenkool est bon.
-On m'a dit le plus grand bien de vos Krokets à la viande en sauce.
-Le patron vous en mettra un ramequin, vous vous ferez une idée."

La caverne n'a de grotte que la réputation. Il s'agit là d'un trou à rats tout juste assez grand pour contenir un Hubert abaissant sa capuche et les trois hommes se tenant face à lui. De sa voix calme et douce, que l'on entend tout juste sous les torrents résonnant contre la roche, le frère de la côte salue ses connaissances en ces mots :

"-Vous avez été longs à répondre.
-Avec la pluie, on ne vous entendait pas, jusqu'à ce que la gosse se mette à hurler."

Le silence qui accompagnait ces paroles est de courte durée car la gamine, sentant que l'on parle d'elle, ne peut s'empêcher de se mêler à la conversation à grands renforts de hurlements à vous rouler au sol, priant pour que ce tintamarre cesse.

"-Voilà, vous l'avez réveillée. J'espère que vous êtes fier de vous.
-Cessez donc avec votre Violette. Vous avez l'argent ?
-Pour qui me prenez-vous ?"

Comme à son habitude, l'œil valide du voleur s'est illuminé à la mention du divin or. De tous les défauts du couard, la cupidité est l'un de ceux qui transparaît le mieux chez lui. L'orbite occulaire vive, les oreilles aux aguets, la posture droite, dressée, lui faisant gagner deux bons centimètres, le père place Violette dans son bras gauche pour laisser le droit fouiller au fond de sa besace, sans toutefois cesser d'observer les coupes-jarrets face à lui. Le gringalet à la tête de fouine, au fond, ne lui inspire aucune confiance, et ce ne sont pas ses petits sautillements qui vont changer quelque chose, quand bien même il se met à sourire de sa bouche édentée en apercevant les reflets de l'éclair qui tombe contre l'or du pirate. D'un demi cercle de la main, Hubert lâche le contenu de la bourse au sol pour voir se précipiter ladite fouine qui récupère les pièces boueuses et les place bien au chaud dans sa poche, plaquées contre son corps rabougri.

"-Ce n'est qu'une avance. Nous en avons bien plus et savons nous montrer généreux envers ceux qui nous aident. Êtes-vous prêts ?
-Nous partirons à la première éclaircie. Les autres sont déjà en ville. Il se tiennent prêt à entrer en action dès que le renard en passera les portes."

Le troisième laron, plutôt élancé, hoche la tête d'un air entendu. S'il n'a pas l'air particulièrement brillant, il ne semble pas non plus sôt. Juste ce qu'il faut pour un parfait homme de main : assez intelligent pour suivre les ordres sans pour autant chercher à les contester. Et puis surtout, sans ambition.
Aux mouvement de son crâne, ses cheveux trempés couleur paille laissent tomber quelques goutelettes sur le sol et le crâne du fouineur à ses côtés. Ce dernier semble maintenant avoir la main cousue contre sa poche, comme s'il craignait à chaque instant que se déverse au sol le contenue de sa pêche dorée.


"-Le renard ? C'est un surnom laid, sans vouloir vous offenser. Il me fait trop penser à un certains loup."

Avec une moue, l'homme s'élance, devançant les trois autres présents pour avertir les membres du groupe cloitrées entre les murailles de la ville.
Les minutes passent, la pluie diminue pour enfin cesser. Les nuages toujours présents commencent peu à peu à se dissiper, se laissant transpercés par les rayons de l'astre solaire.


"-Nous y allons.
-Lui aussi ? Vous êtes sûr qu'il pourra assurer ma protection ?
-Il est petit mais hargneux. Et une lame bien aiguisée n'a que faire de la taille de son porteur."

Le vent encore frais s'initie par l'ouverture dans la roche pour venir plaquer contre le conspirateur ses vêtements encore trempés de l'averse. Il se met à trembler et le froid n'est pas le seul responsable.

"-Ulüngen, me voilà."
Hubert von Tach
Hubert von Tach
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Posté le 24/04/2012 à 00:11:57 

Les portes d'Ulüngen se dressent face au petit groupe, grandioses et majestueuses comme se veulent être les habitants de la cité commerçante, entourées de remparts blancs et polis qui ne laissent deviner l'usure du temps. À leur côté, un petit poste de garde accueille en ce soir humide un soldat forcé par son arthrite de se poser là, ne daignant pas même lever la tête face à ces fous voyageant sous la pluie. De toute façon, avait-il une seule raison d'embêter plus qu'il ne le faisait ces honnêtes voyageurs ? Et pourtant, il y avait là un visage connu, toutefois trop habitué à se fondre dans la foule pour laisser une trace impérissable dans la mémoire du planton.

"-Bien le bonsoir, monsieur le garde. Quel plaisir de retrouver cette bonne vieille Ulüngen ! Il y a bien longtemps que je n'y ai mis les pieds. Savez-vous si l'herbe y est toujours aussi goûtue ?"

Pour toute réponse, un vague signe de la main indique à l'ancienne homme à tout faire des Pestes qu'il est libre de circuler. Le rougeaud dans son armure se penche alors sur ses mains, soufflant pour réchauffer ses doigts nus.

À quelques pas de là, c'est un homme gras et court sur pattes que nous suivons. La nature a visiblement été généreuse avec lui et son front ruisselle littéralement de sueur, sûrement celle des jeunes enfants et des nègres occupés à décharger les marchandises de son Kat jusqu'à la place privilégier qu'il a payé pour obtenir, non loin de la fontaine, où est installée une petite estrade sur laquelle sont posées deux tables à traiteaux couvertes d'épices et plantes aromatiques. Lentement, un petit groupe d'individus s'approche. Ceux-ci n'ont visiblement les moyens de s'offrir la moindre denrée proposée par l'obèse. Il les a aperçu et, par de petits gestes de ses bras courtauds, impose aux deux mercenaires engagés ce matin même en prévision de cas comme celui-ci d'aller chasser ces va-nus-pieds qui n'ont visiblement d'autres buts que souiller son étal. Un rapide coup d'œil de chaque côté des tables lui apprend toutefois que s'il a payé assez cher ces deux vauriens pour éloigner la racaille, d'autres sont toujours prêt à surenchérir.
Les vingt centimètres d'un poignard tâché de rouille se plantent dans le petit sac de jute jusque là empli de canelle, déversant son contenu sur le bois humide mais non imbibé de la table. Les auvents tremblent presque autant que leur propriétaire, maintenant plus blanc que rouge, et dont les larmes d'anxiété se mèlent dorénavant à la sueur froide.


"-Que me voulez-vous ?
-Quitte ce lieu tout de suite si tu ne veux pas terminer eunuque.
-Je... Je vais appeler la garde.
-Crois-tu qu'elle arrivera avant que je crève ton paquet de pourceau ?"

Le regard du commerçant se promène sur la place alentour. Bien évidemment, ses agresseurs ont choisi leur moment. Nul garde ne se trouve à proximité directe de la fontaine, pas plus que de client mirant son étalage de denrées rares.

"-Tu as dix minutes pour mettre les voiles.
-MESSIEURS ! EXCEPTIONNELLEMENT, NOTRE COMMERCE FERMERA SES PORTES DÈS MAINTENANT, APRÈS SEULEMENT TROIS JOURS SUR VOTRE BELLE ÎLE ! NOUS REPARTONS AUX INDES DEMAIN ET DEVONS PRÉPARER NOTRE VOYAGE !
-Guido va te suivre. Au moindre faux pas, tu vendras tes marchandises aux anges."

La scène n'a pas duré plus de trois minutes suite auxquelles la lame fut rangée et le terrain dégagé.

Pendant ce temps, Hubert, loin de se douter de ce qu'il se tramait sur la grand place, avançait aux côtés de ses compagnons de voyage, un enfant en bas âge dans les bras, pour finalement venir se placer sur l'espace tout juste libéré, sans se soucier de la façon dont l'affaire avait été menée.
De là, une vue intégrale sur la place. L'endroit parfait pour cibler le client et, à condition d'élever la voix, la faire résonner jusqu'aux oreilles de celui-ci.
Sa longue cape de voyage a disparu au profit d'un élégant ensemble noir brodé d'or, d'un pantalon bouffant de la même couleur retenu par une ceinture de cuir à la boucle carrée et conclu à son extrémité par des bottes solides à la semelle épaisse. Ses cheveux sont coiffés d'un bandeau lui aussi de cuir, aussi sombre que l'est le Jolly Roger. Seules touches de couleurs, les bagues aux doigts du voleur, réhaussées de rubis et saphir. Un ensemble sombre complet qui serait passé inaperçu sans le retour de l'astre lumineux éclairant la place et apportant la luminosité nécessaire pour cela. Les atours de l'homme ont beau trancher avec ceux colorés de ses collègues commerçants, il s'en dégage une certaine classe.
S'appuyant d'une main sur une canne à tête de chien sculptée dans le métal, portant de l'autre sa fille contre son torse, l'habituel discret vérifie bien la présence de ses gardes du corps avant d'entâmer son monologue par un toussotement exagéré, dans le but d'attirer l'attention.


"-Ulüngenoises, Ulüngenois ! C'est avec une certaine nostalgie que je me dresse devant vous aujourd'hui, entre nos nobles murs, pour vous proposer un arrangement.
Nombre d'entre vous ont un jour voulu traiter avec les flibustiers et autres marchands indépendants parcourant les terres de Liberty. Certains ont réussi, d'autres se sont vus repoussés sans le moindre remord par ces vendeurs de rêve disposant de marchandises à faire pâlir d'envie le plus saint de nos hommes. Et pourquoi cela ?
Parce que l'équipage de la Chimère les y autorisent. Les plus observateurs d'entre vous auront reconnus quelques signes distinctifs, que ce soit une veste ou un bandeau de cuir dignes de la piraterie. Ils s'agit là de la plus simple preuve de reconnaissance de notre part. Contre quelques menus services ou impots, nous leur permettons de continuer leur activité sous le regard du Jolly Roger.
Bien sûr, il ne s'agit pas là d'une preuve d'appartenance à notre équipage, mais d'un accord mutuel, d'un marché passé entre eux et nous et basé sur le respect que nous nous portons."

Bien que peu habitué à de tels discours, l'homme semble tenir son rythme. Profitant d'une pause destinée à reprendre son souffle, il tend la canne à un de ses compagnons pour saisir Violette de ses deux bras, comme un écran de protection entre lui et le peuple, rappelant qu'il n'est là qu'en tant qu'émissaire pour faire passer un message. Son postulat de départ est simple : personne n'oserait tirer sur un père et les six mois de vie qu'il porte entre les mains.

"-Mes amis, j'ai l'honneur d'avoir été désigné pour vous apprendre aujourd'hui que la chance d'obtenir notre reconnaissance vous est offerte. Il ne s'agit pas là d'une alliance ni même d'une allégeance mais bien de la possibilité pour vous de porter les couleurs que nous offrons à ceux qui les méritent.
Venez, n'ayez aucune crainte ! Je vous indiquerai la façon de gagner ces vestes et bandeaux tant désirés."

Pendant qu'il parle, les hommes de mains du voleur, plongés dans la foule, ne cessent de veiller à la sécurité de l'orateur.
Aux badauds s'approchant, Hubert fournit les indications nécessaires pour rejoindre la cabane de Vardek Crom.
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Cornelis
Cornelis
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Posté le 26/04/2012 à 15:30:40 

Lorsque dame nature décida de déverser son torrent sur la tête du corsaire, il trouva refuge dans la première taverne qu’il croisa. À peine y avait-il une indication pour signaler aux habitants du coin qu’une pinte d’alcool au choix était servie à l’achat d’un Boerenkool.  C’était bien assez pour satisfaire sa panse en attendant l’accalmie.
Quand le soleil perça les nuages, il balança quelques pièces sur la table pour payer l’addition et quitta l’établissement. Dehors, l’eau de pluie ruisselait encore entre les pierres de la ruelle pour s’amasser dans une dépression un peu plus loin où des jeunes prenaient plaisir à s’éclabousser en y sautant à pied joint. En quelques coins de rue, ses pieds le menèrent rapidement sur la place publique où les activités reprenaient à une vitesse effrénée.

Son attention fut soudainement attirée par une échoppe d’où s’élevait une voix familière. Déjà, un petit groupe de curieux s’agglutinait en face de celle-ci et le corsaire dut s’approcher pour voir l’orateur qui criait haut et fort le message qu’il colportait pour la confrérie. Au milieu de la foule, il attendit la fin du discourt pour s’approcher de l’ancien hollandais qui arborait maintenant les couleurs sombres de la piraterie.


''-Comme ça la confrérie s’permet d’utiliser not’ place publique pour faire passer leur p’tit message? J’veux bien croire qu’t’as la nostalgie d’la Hollande, mais séquestrer nos commerçants avec tes mercenaires de pacotille, ça, ça passe moins.
Donc écoute-moi bien, t’as fait ton annonce, l’message est passé, mais maint’nant tu remballes tes trucs et tu quittes la ville en moins d’deux avec ton môme. Pour c’qui est d’tes hommes de mains, j’crois pas qu’j’vais être aussi clément. J’ai justement un Boerenkool à faire digérer…''
 

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