 Le Faux Rhum
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Chroniques d'un zombie pire-raté.
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Posté le 25/12/2011 à 23:40:49
Loyaux sujets de Hollande,
En cette faste nuitée ou les festivités font leurs lois, il n’est de raison pour laquelle vous seriez privés de présent. Ainsi, moi, votre louable monarque, vais vous offrir la vue d’un spectacle tout à fait enivrant : la remise d’un prix, celui qui récompense ceux dont la vie est dédiée au burlesque !
Notre nominé d’aujourd’hui, l’ineffable satisfaction de vous le présenter est mienne, est parvenu à postuler par cinq fois à la Confrérie, sans jamais qu’elle daigne lui accorder ne serait-ce qu’une once d’intérêt. Obstiné personnage, me direz-vous alors ? C’est que, une fois n’est pas coutume, vous n’auriez pas tord.
Notre triste protagoniste souffre - on ne saurait me prendre disant que cela est regrettable car je ne le trouve aucunement – d’intarrisable insomnie, ce qui affecte considérablement à la fois ses capacités cognitives et vocales ; le malheureux ne s’exprime désormais que très rarement, et, lorsque quelques audibles logorrhées s’échappent de sa bouche, elles vont toujours de pair avec un grotesque accent hispanique –qui, comble du burlesque sus-énoncé, semble persister à l’écrit.
À noter également que le pauvre déambule, victime de son fanatisme persistant, avec les sous-vêtements de Ching, qu’il s’est procuré via une pathétique voleuse monnayant quelques dizaines de milliers de pièces d’or !
Finissons d’attiser votre curiosité et, puisque vous le voulez bien, voyez par vous-même l’indubitable vérité de mon énoncé.
La lettre qui suit nous est parvenue il y a de cela deux mois.
"Señorita Providence,
Vous m’avez demandé de me démarquer et vouaci comment ye vais m’y
prendre. Vous trouverez à l’intérieur de cette malle quelques effets
persounnelles que y’ai spécialement adapté por l’occasion. Il m’a fallou
contacter certaines connaissances anciennes por en arriver là, mais ye
ne suis pas déçou du résoultat.
Ce coffre va simplement vous prouvez que ye suis le forban à la hauteur
de vos attentes, a la base ce sont mes réserves personnelles que j’ai
simplement préparé pour l’occasion.
Concrètement, ye vais aborder les thèmes que tout bon pirate aime, en
les imprégnant de la marque de la Confrérie, c'est-à-dire :
Les beuveries, une bonne bagarre, l’or, la luxure, la mémoire.
En ouvrant cette malle, vous apercevez une bouteille, une feuille de
palmier, une petite boite en coco et une boite en coquillage, plus un
tissu plié.
Senorita, si vous fouillez oun peu vous trouverez oune bouteille, elle
vient spécialement d’oune distillerie d’oune île à plusieurs milles
d’ici. C’est oune bouteille « rare » por laquelle y’ai dut pas mal
négocier l’obtention et évidemment l’ayout de la touche personnelle en
faveur dou Jolly Roger. Attention ce n’est pas de la piquette por
alimenter les feux ! C’est oun vrai rhum bien corsé ! Demandez au Gaston
de siffler un verre et de yuger peut être ?
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Passons maintenant à une bonne bagarre, afin d’assurer à la Confrérie
oun atout croucial por passer inaperçou, vous trouverez dans cette malle
oun prototype de la fougère qui m’a mainte fois aidé à me cacher.
Discrétion assouré ye vous l’assoure ! Même Titous Poullo c’est fait
prendre à ce soubterfuge. Evidemment, cette technique n’enlève pas les
odeurs, ni les extrémités prohéminentes, ye pense au ventre de Gaston ou
au s… euh de Manitas… Enfin des rumeurs m’a-t-on dit.
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Dans la petite boîte dou fond en coquillage vous trouverez oune petite
sacoche en cuir, prenez précaution en l’ouvrant. Il s’agit d’oun objet
rare, oun moule à pièce d’or frappé par les lettres J.R. Cet objet est
oun symbole por moi, l’idée de pouvoir fabriquer oun your oune monnaie
de la Confrérie à partir de l’or que les nations s’échangent, est oune
vraie source de richesse. Voilà oun rêve magnifique vous ne trouvez pas
ma chère ?
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A présent, plié de coté vous trouverez oun objet des plous sexy de la
malle, votre fameux décolleté. Si por vous c’est oun signe de bonne
volonté, sachez que ye vous le rend, ye ne prend pas de risque de vous
le remettre en pensant peut être ne plus yamais le revoir. Ye souhaite
peut être simplement vous le voir porter !?
Por finir tout ça, ouvrez la petite boite en noix de coco travaillé, il
s’agit d’oune bague. Mais ce n’est pas qu’oune simple bague en or, c’est
por moi oun objet de mémoire unique. Je propose de faire créer par oun
orfèvre, oune bague par membre de la Confrérie disparu ou tombé au
combat. L’exemplaire que vous tenez en main est déjà prépayé, vous
n’avez qu’à vous concerter tous ensemble, choisir oun ancien Hermanos du
Jolly Roger de votre choix, trouver quelques mots le définissant et me
soumettre le tout por que je la fasse graver.
Dès que y’aurais oun po de pesos dans les poches ye repayerai oune autre bague pour le pirate de votre choix ainsi de suite.
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Ye vous donne mon avis tout de même, ye serai pour soit Le Sorcier Tyler ou Le Chuck.
Pourquoi Tyler ? Car il a été le seul pirate vivant à ne pas avoir peur
d’oun zombie, pour lui y’étais un être à part entière. Il maniait les
augures avec sang froid et était craint. De plous il maniait plous que
bien la magie, donc autant vous dire qu’il m’intéressait.
Le Chuck ? Disons que c’est oun sorte de Padrino Pirate, il m’a
parfaitement conseillé et me suivait régulièrement pour voir comment
y’évoluais. Il savait ce que y’endurais et donc était plous attentif
avec moi ! C’est loui qui m’a donné envie de cogner le plous fort
possible.
C’est oun po oun moyen de leur faire hommage à ma manière, pour ne pas
qu’ils soient oubliés et vous prouvez que la Confrérie m’a marqué. Oun
po comme Krill qui m’a promis d’être celui qui me toura définitivement, y
a des moments agréable dans votre vie ou votre mort que vous ne pouvez
oublié.
Voilà, y’espère que ces quelques présents et mes idées por la Confrérie vous plairont.
Y’attends donc votre réponse.
Cordialement,
PS : Pourriez-vous remettre le contenu de la feuille de palmier à Emeraude ? Un Tonton tout en os tient toujours ces promesses !
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Posté le 25/12/2011 à 23:41:05
Voyez, peuple batave, comme un de vos pairs dilapide la fortune de l’effort de votre nation, en l’offrant sans concession à vos ennemis!
Et puisque le cadeau ne saurait être complet sans la réponse de La Confrérie, voici que je vous l’offre ! Prière de ne point en jubiler trop vite.
Sac d’Os,
Jamais, jusqu’alors, n’avais-je rencontré macchabée d’une pareille opulence.
Sache, cependant, qu’il est bien des entités que l’on ne peut acquérir par l’argent.
La virilité en est une, à ta grande défaveur ; c’est là une condition sine qua non de tout postulant, qu’importe son sexe.
(Hubert étant, manifestement, le contre-exemple, indispensable à tout dicton axiomatique digne de ce nom.)
De part ta condition de cadavre, je n’ose imaginer l’état de tes attributs. La décomposition n’est pour seoir à personne –sauf peut-être Miltiadès, qui s’y fait progressivement- à bord de La Chimère. Nous ne voulons d’un être capable de satisfaire seulement la lascivité du Marquis.
Notons également ton implication dans la retraite forcée de Gaston : depuis qu’il a gouté à l’alcool que tu nous a fait parvenir, le pauvre bougre, si écœuré par ton infect breuvage, souffre d’une dégénérescence phobique très incompatible avec son alcoolisme : la crainte compulsive des bouteilles.
Malgré tous les efforts de l’équipage, il tente désormais de se soigner, quelque part aux caraïbes… Quel homme es-tu pour nous envoyer une liqueur aussi dénuée de goût ?
Ajoutons à cela ton goût –et ton attachement névrotique- pour les vêtements féminins, et le tableau, significativement, s’assombrit. Van Tach macule déjà, de sa logorrhée implacable et de sa physionomie particulière, notre pont. Nous ne voudrions en aucun cas, tu en conviendras, empiéter sur son monopole du ridicule ; laissons-lui le plaisir d’être le seul trasverti à bord !
Comme il m’a été demandé d’être bref, concis et sans équivoque ; Je te suggérai, de la plus simple manière qui soit, d’aller mourir, à nouveau.
Ta place n’est pas parmi nous.
Carlo Cavicchiolo, ‘Le Passeur’.
S’il s’avérait que cela ne vous soit guère suffisant, sachez qu’il me reste son ultime bafouillis, celui où le pauvre bougre me supplie de bien vouloir lui accorder quelques faveurs. Je vous l’épargne pour l’heure. Malgré mon affection pour la cruauté, l’horreur de cette missive m’indispose.
Ainsi donc j'ai le certain honneur de pouvoir récompenser le désormais reconnu Don Valakas pour l'ensemble de son oeuvre; le voici premier lauréat du prix burelesque ! Qu'on l'applaudisse avec ardeur !
Je vous remercie, ô batavias, pour votre si chaleureuse attention. |
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Noudwi |
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Inscrit depuis le :
29/04/2007 |
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Posté le 26/12/2011 à 00:30:11
Mais... atendez, vous voulez dire que... non, c'est pas possible... il n'a postulé QUE 5 fois !? |
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Posté le 26/12/2011 à 00:39:09
*écoute la diatribe de Carlo, souriant de plus en plus au fur et à mesure*
*puis finit par dire*
Un jour Carlo, Je planterais ta tête sur un mur de chez Jacquot, ça fera une belle déco pour faire peur aux gosses.
En attendant, voilà, tu t'es bien amusé, maintenant tu prends cette salade d'algues qui te sert de perruque, et tu vires de cette place publique. Le cas de Valakas te fait marrer, tant mieux. T'es pas obligé de pourrir la place publique hollandaise pour ça.
Maintenant dégage, ça m'embêterait d'avoir à me facher avec la confrérie à cause d'un mollusque de ton genre... |
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Posté le 26/12/2011 à 00:55:15
Ô peuple d'Ulungen, comme les raisons de l’exil de cet insipide goret me paraissent claires, affranchies de toute équivoque !
Qui voudrait donc, je le demande, d’une misérable truie, n’ayant aucun don pour le combat ou la rhétorique ? La pauvre enfant ne pourra jamais proférer de menaces crédibles, de part sa condition de faible. L’infortunée !
La prochaine fois, gamine au patronyme ridicule, je vous en fais la promesse, je frapperais avec davantage d’hardiesse votre petite personne que ce soir, afin que vous ne puissiez être en proie à la rage ; je m’en prendrai à vous de façon à ce que jamais plus vous n’ayez l’illusion de pouvoir me faire face, ni l’impression erronée, qui semble pourtant vous suivre implacablement, selon laquelle vous auriez un soupir d’expertise orale… qu’il s’agisse là de luxure ou de logorrhée.
Qu'au silence vous soyez réduit, je n'ai guère le temps pour les farces telles que vous.
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Posté le 26/12/2011 à 01:04:33
*se met à rire*
Carlo...T'es mignon, Carlito....Les raisons de mon exil me concernent, ne mêle pas mes chers hollandais à cela...Et reste poli, je ne t'ai pas insulté il me semble...
Aucun talent pour la rhétorique, peut-être. J'en ai un peu rien à carrer de balancer des laius de trois mètres de long. Je sais parler quand il le faut, pour le reste du temps, allez vous faire voir. Pour le talent au combat, désolée, ch'uis pas dans un bon jour, faut dire le mariage, ça me met dans tous mes états.
Tu peux me taper autant que tu veux, ch'uis plutôt resistante pour un moineau. Et j'aurais jamais peur de toi, tu piges ? C'huis du genre à foncer tete baissée attaquer Choco. Instinct de survie ? Connais pas.
Quant à mon expertise orale, concrètement, va voir chez Jacquot si j'y suis. La façon dont je taille quelqu'un, au niveau de la luxure et de la logorrhée ne te regarde pas.
Et je concluerais en me mettant à ta hauteur par un "et ta mère c'est un patronyme ridicule ?!" |
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Posté le 26/12/2011 à 01:52:32
Elle pencha la tête d'un côté en écoutant le volubile pirate, puis de l'autre en écoutant la réplique de l'hollandaise. Décidément la diction de brocard était une activité luxuriante sur cette île bien que Caitlin n'en comprenait pas complètement le dessein. En revanche cela lui fit songer à une autre occupation du mort-vivant nommé dans la raillerie : L'agression compulsif.
Peut être était-ce pour cela qu'Il Signore Cavicchiolo avait prit la parole, afin d'encourager le travers de Don Valakas par cette manipulation. Elle fronça légèrement les sourcils lors de sa réflexion, notamment durant sa phase d'auto-critique puis finalement demanda :
"Est ce dû à la frustration d'être constamment proscrit par la confrérie que sir Valakas subit des accès de violence régulière ?"
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Posté le 26/12/2011 à 07:15:19
Et Vaughan de terminer sa lecture quotidienne.
"Mais oui ! A écouter leurs pas lourds, sur le pavé gras, à les voir passer pesamment entre leurs boutiques, pleines de harengs dorés et de bijoux couleur de feuilles mortes, vous croyez sans doute qu'ils sont là, ce soir ? Vous êtes comme tout le monde, vous prenez ces braves gens pour une tribu de syndics et de marchands, comptant leurs écus avec leurs chances de vie éternelle, et dont le seul lyrisme consiste à rendre parfois, couverts de larges chapeaux, des leçons d'anatomie? Vous vous trompez. Ils marchent près de nous, il est vrai, et pourtant, voyez où se trouvent leurs têtes : dans cette brume de néon, de genièvre et de menthe qui descend des enseignes rouges et vertes.
La Hollande est un songe, monsieur, un songe d'or et de fumée, plus fumeux le jour, plus dorée la nuit, et nuit et jour ce songe est peuplé de Lohengrin comme ceux-ci, filant rêveusement sur leurs noires bicyclettes à hauts guidons, cygnes funèbres, qui tournent sans trêve, dans tout le pays, autour des mers, le long des canaux. Ils rêvent, la tête dans leurs nuées cuivrées, ils roulent en rond, ils prient, somnanbules, dans l'encens doré de la brume, ils ne sont plus là. Ils sont partis à des milliers de kilomètres, vers Java, l'île lointaine. Ils prient ces dieux grimaçants de l'Indonésie dont ils ont garni toutes leurs vitrines, et qui errent en ce moment au-dessus de nous, avant de s'accrocher, comme des singes somptueux, aux enseignes et aux toits en escaliers, pour rappeler à ces colons nostalgiques que la Hollande n'est pas seulement l'Europe des marchands, mais la mer, la mer qui mène à Cipango, et à ces îles où les hommes meurent fous et heureux. " [extrait de La Chute de Camus]
"Non vraiment, il n'avait pas sa place à bord..." |
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Tuxedo |
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Inscrit depuis le :
31/05/2006 |
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Posté le 27/12/2011 à 03:35:09
Un grand remerciement pour avoir percé à jour ce traitre, Carlo. Continue sur cette voie et on pourra envisager de t'accorder l'immense honneur d'un retour en Hollande.
Vu la rapidité de notre système judiciaire pour ce qui concerne les cas similaires (tu l'as d'ailleurs vu par toi même) le traitre sera banni de notre nation d'ici trois-quatre mois, si on n'a pas oublié cette histoire d'ici là. D'ailleurs, si vous autres pouvez nous le rappeller de temps en temps, cela pourrait nous être utile. |
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Posté le 30/12/2011 à 03:06:31
Ce que tu peux être ennuyant Tuxedo mais il semble que tu n'as toujours pas compris ; oui, la principale qualité de quelqu'un d'ennuyant est qu'il nous apporte quelque chose dans la conversation.
On ne publie ces lettres que pour montrer ceux que tous soupçonnaient, nous ne recherchons pas de justice ici, pas plus qu'ailleurs d'ailleurs ; ce sont juste quelques ragots gracieusement offerts à ceux qui n'ont pas les moyens de se les procurer.
Je suis grand seigneur, ne me remercie pas. |
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