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L’Amaryllis  
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Louis-Philippe Armand de Maupertuis
Louis-Philippe Armand de Maupertuis
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12/03/2006
Posté le 15/10/2008 à 00:38:37 

L'important ce n'est pas tellement d'avoir des souvenirs, c'est toujours de régler ses comptes avec eux.
Umberto Eco

L’Amaryllis était à quai. La ville était calme, les chats miaulaient dans leurs gouttières, les ivrognes buvaient dans leurs tavernes, les marins marinaient, chiquaient, noyaient leur chagrin ou vidaient leurs bourses, entre autres activités de marins toutes moins recommandables les unes que les autres. Il était minuit et tout allait bien sauf que non, non rien n’allait plus, les jeux étaient faits et l’Amaryllis lèverait l’ancre bientôt !
La rumeur bourdonnante et étouffée qui montait du port colonial jetait de l’huile sur le feu des sentiments qui embrasaient le cœur et l’âme du jeune vicomte.
L’océan quant à lui clapotait avec indolence, comme à son habitude, bien peu troublé par le grouillement de la vie dans ses entrailles aqueuses ou les drames quotidiens qui se jouaient en son sein, et encore moins troublé par les états d’âme de Louis-Philippe.

Il aimait cette foutue ville, Louis-Philippe, le sucré des filles de la fleur bleue, le sel des flots, même l’amertume de certains souvenirs, et l'ambre du rhum et l'or de maison du café. Ce n’était pas du tout comme il l’avait imaginé. Il pensait quitter Liberty avec cette indifférence superbe qu’il affectait parfois, comme il avait quitté tant de femmes, ou encore noble et digne, avec ce sourire indulgent des espérances déçues.
Il quittait l'île avec un fils.
Gaheriet
Gaheriet
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02/09/2005
Posté le 15/10/2008 à 13:15:52 

Gahériet regardait de son bureau les quais de Port Louis. La lune dominait le ciel qui se trouvait ce soir là sans nuage. On pouvait percevoir l'Amaryllis, le bateau qui prendrait la direction du continant sous peu, avec à son bord Louis-Philippe un frère d'arme de la première heure.
Profitant de l'instant, il baissa la tête et se remémora les moments passés ensemble et les différentes actions politiques qu'ils avaient mené.
Non, ce soir là était un soir de deuil, le Lys perdait un homme de valeur, un ami et un frère.
Louis Philippe ne serait plus pour nous éclairer de ses conseils avisés et nous temporiser lorsque notre sang bouillone.

Gahériet releva la tête et regarda à nouveau le quai, le bateau commençait à mettre les voiles en place, il allait quitter le port.


Adieu, mon frère et bonne route, prends soins de ton fils...

Dr Lagardère
Dr Lagardère
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15/10/2007
Posté le 15/10/2008 à 20:36:25 

Etrange. D'ordinaire je suis guilleret en franchissant les portes de Port-Louis. Après des journées de marche et des luttes acharnées, rien ne peut plus me réjouir qu'entrer dans ma ville bien-aimée. Mais pas cette fois, je suis d'humeur maussade. Une certaine torpeur flotte dans l'atmosphère. Les rues d'ordinaire si agitées sont vides, et les visages des rares badauds rencontrés sont bas, tristes.

J'ai passé sans m'en rendre compte la porte de la maison de guilde. Sans un regard j'ai longé la façade accueillante de La Fleur Bleue. Mes pas me portent irrésistiblement vers le rivage.

A l'approche des quais, je constate une certaine effervescence autour d'un fier navire. Mais c'est l'Amaryllis ! Visiblement, l'appareillage est proche. En m'approchant, je parviens à distinguer des dockers une suite de laquets en livrée. En approchant encore, mon sang se glace en reconnaissant le blason des de Maupertuis sur les bagages qu'ils transportent.


- Toi là ! Que se passe-t-il ?

- Monsieur rentre sur le continent ! Monsieur rentre sur le continent !

C'était donc cela... La ville entière semble abrutie par cette triste nouvelle...
 
"Et bien bon vent, grand homme !" Me surprends-je à crier. Qui sait ? Peut-être un jour...

Non, il n'est pas homme à prendre des décisions à la légère.

Lentement, je tourne et les talons et me dirige vers la taverne. J'espère y retrouver quelque compagnon d'arme, il faudra
cette fois beaucoup de champagne pour me changer les idées...
Anne Providence
Anne Providence
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07/08/2007
Posté le 15/10/2008 à 23:33:32 

Le Bal de New Kingston, quelle idée d’y aller. J’allais encore devoir retenir mes pulsions sanguinaires un moment après le supplice d’Esperanza, il fallait  encore faire des ronds de jambes en Angleterre.

Mais bon, un femme dans chaque port pour les marins, un corsaire dans chaque ville pour la tigresse, et même plus. J’allais vérifier la vigueur de mon cheptel Anglais.
 

Je ne sais pas pourquoi je n’avais pas laissé ma robe au repaire, mais pourquoi je l’avais enterrée quelque part sur l’île. En tout cas cette idée farfelue me sauvait la mise. J’aurais une robe digne de ce nom pour le bal de New Kingston. Les mauvaises langues diront qu’ils l’avaient déjà vu et alors ?
 Elle me sert bien peu souvent, je l’avais revêtue pour les fiançailles de Tequilla, cette nuit là j’avais successivement passée la soirée en compagnie de Louis Philippe qui avait su discrètement s’éclipser à l’arrivée d’Ammokk.

Le coffre est là, je l’extirpe de terre et je l’ouvre. Elle est là froissé toujours éclatantes de ses reflets d’or.

- Jolie robe quoique Anne ne la mette pas en valeur

- Tsss, c'est celle que je portais aux fiançailles de Tequilla. Cela ne te laisse pas de souvenirs ?

- Si, si...Seulement, je suis suffisamment bien élevé pour ne pas faire de remarques désobligeantes en certaines circonstances... Et puis, une robe, c'est fait pour être enlevé

- Ma fois tu étais pas mal préoccupé de savoir comment me la retirer rapidement aussi.


C’est une conversation avec Louis Philippe qui me revient au sujet de cette robe. Quelques mois après la soirée en question.


Remarques désobligeantes ? Tss.
 

Je m’apprête à partir vexée, Louis Philippe me rattrape par un bras :


Mon coeur, voyons ! Ce n'est pas ta faute, c'est celle de cette robe ! C'est un malentendu
. Vous n'êtes pas faite pour ce genre d'accoutrement, voilà tout. La robe était jolie, vous êtes jolie. Ce n'est pas pour cela que votre union serait nécessairement harmonieuse.

Il ne me verra plus dans cette robe. A voir si Don Branlouz l’aimera plus que Louis Philippe et s’il arrivera plus facilement et
plus habilement à bout des lacets et autre fanfreluches.

Il est parti ou il va partir.  Il reste entre nous cette dernière rencontre et le duel avec Cyrano et la nuit qui s’en est suivi. J’ai eu de la haine pour Louis Philippe le lendemain. Mais cette lettre…. Je la relis encore une fois elle en efface une partie :

Anne,

Mon amie, ma tigresse, mon péché, ma mignonne, au revoir, adieu.
Je tiens une promesse, je pars. Je quitte Liberty, ou plutôt je vous quitte, toi que j’ai aimée, tes frères, que j’ai haïs. Moi qui fus constant dans l’inconstance de son vivant, je veux lui être fidèle dans la mort. Je pars. Je tiens une promesse.

Au revoir. A Dieu.

Louis-Philippe


Comment se battre face à une morte. Rafaella était morte de la main de l’un de mes frères, la reconquête de son mari aurait pu s’avérer plus difficile. Mais je n’avais pas trop bataillé pour rependre mes droits d’amantes sur Louis Philippe. Il semblait cependant que si j’avais gagné une bataille, Rafaella, par une promesse arrachée sur son lit de mort à son mari remportait la guerre. 


Je perds un correspond.

Je perds un amant.
Je perds un confident.
Je perds un adversaire.

Je perds un ami.

Louis Philippe Armand vicomte de Maupertuis… Que me reste il de vous ? Une cape des souvenirs quelques une de vos lettres…

Les mains serrent la robe, la chiffonnant de plus belle, je regardais à l’horizon vers Port Louis que je ne pouvais voir de ma position. Et pourtant je voyais j’imaginais les voiles d’un bateau emportant un homme et son fils.


Adieu Louis Philippe.

Sur mes mains tombent quelques gouttes. Je n’ai pas vu les nuages arriver, il pleut semble t'il. Je lève les yeux au ciel, il est bleu et le soleil brille…
Téquila
Téquila
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20/10/2005
Posté le 16/10/2008 à 19:59:25 

Cher Louis Philippe, je viens d'apprendre que vous êtes sur le point de quitter l'île. Vous allez me manquer. Vous faites partie de mes plus anciens amis sur Liberty. J'espère que l'avenir sera au beau fixe pour vous.
Envoyez moi des nouvelles de temps en temps
Sora
Sora
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13/01/2006
Posté le 16/10/2008 à 20:22:48 

Il avait fallu quelques jours à Sora pour avoir vent des évènements du côté de Port Louis.
C'est en infiltrant l'avant post Francais qu'il tomba sur l'un des journaux de la ville Principale.
Le départ de l'Amaryllis y était mentionné. Il se rappela alors la teneur de sa dernière entrevue avec son meilleur ennemi de toujours...le départ.

Ce retour au continent, Sora avait bien tenté de l'en dissuader mais les jeux étaient fait, il devait donc assumer le départ de son ami la tête haute du moins autant que possible.

Il se remémorait leur duel, ces joutes tant physiques que verbales qui les avaient vu se lier peu à peu dans l'estime et le respect.

Longtemps Sora avait jalousé Louis-Philippe, envieux de ses conquêtes et pantois devant sa maitrise insolente du verbe. Puis il avait finalement compris que l'amitié valait bien mieux que la haine.

C'est sur... le départ de LPAM était autant de traits tirés sur les bons souvenirs du passé...

Adieu l'ami

Sora

Alice, Princesse Gardienne de Nollandie
Alice, Princesse Gardienne de Nollandie
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25/03/2007
Posté le 22/10/2008 à 16:30:33 

Foutue guerre.

Les semaines passaient, la guerre continuait à faire rage. Une tristesse emplissait le coeur de la féline, mais pour une fois ce n'était pas la douleur des massacres inutiles, non, la douleur était tout autre. Celle de perdre un ami cher.
Elle avait hâte que la guerre se finisse pour le rejoindre et lui dire au revoir ... et simultanément, inconsciemment elle voulait que la guerre dure toujours pour retarder le moment des adieux, et le départ de Louis-Philippe.

Louis-Philippe... fidèle ami. Il était toujours là quand elle en avait besoin. Wildekat ne comptait plus le nombre de fois où il lui avait sauvé la vie. Un homme de confiance comme elle les aime, un homme qui ne ment pas, qui n'a qu'une parole.
Libertin, mais respectueux, il avait toujours fait rire Wildekat avec ses maîtresses et ses histoires de coeur. Louis-Philippe aimait trop les femmes, mais qui pouvait lui reprocher ce petit vice? Elle ne lui avait jamais fait de remontrances, de la même façon qu'il acceptait son mauvais caractère et sa propension à donner sa confiance aveuglément. Peut-être que c'était cela l'Amitié: accepter les faiblesses de l'autre et l'aider à y voir plus clair quand il le faut.

Louis-Philippe... fier Français. Un Lyssois qui avait eu le courage de ses opinions, qui avait oeuvré pour la France encore et toujours, et qui avait fait de grandes choses pour son pays. Au service du Roy, il n'avait jamais failli, et faisait partie de ces hommes que Wildekat admirait et qui faisaient la France à ses yeux.

Louis-Philippe... éternel frère de coeur. Il était un des rares à comprendre la féline, à la deviner et à ne pas chercher à connaître ses secrets. Avec le temps, il avait appris à lire entre ses lignes, à interpréter ses gestes, ses expressions, ses mots et ses silences, et elle avait appris à lire dans son coeur. Il lui rappelait son frère: prévenant et protecteur.

Louis-Philippe... père de Charles-Auban. Louis-Philippe avait "grandi" de cette expérience et semblait plus serein ces derniers temps. Mais laisser un enfant grandir sur Liberty était utopique, voire suicidaire et il était évident que Charles-Auban serait plus en sécurité sur le continent. C'était la décision la plus sage qu'il pouvait prendre et Wildekat le savait.

A peine la guerre finie et ses blessures pansées, elle se mit en route vers Port-Louis. Elle fut surprise de voir que son filleul avait encore grandi, et qu'il ressemblait de plus en plus à sa mère. L'enfant gazouillait, inconscient de ce qui se tramait sur cette île et autour de lui... heureux enfant.
 
Les retrouvailles n'avaient pas été tristes, ils avaient tellement de choses à se raconter, pour rattraper les dernières semaines. Louis-Philippe avait retrouvé Wildekat là où il savait qu'elle allait à chaque fois qu'elle se rendait à Port-Louis, et ils avaient pu discuter en toute quiétude, loin du brouhaha de la taverne.

Le temps défilait, le jour se couchait et avec lui les dernières heures de Louis-Philippe sur Liberty. Petit à petit les rires laissaient place à la mélancolie dans le coeur de Wildekat et elle avait du mal à cacher ses émotions, même sous le manteau sombre de la nuit.
Elle savait au fond de son coeur que l'au revoir serait un adieu, car il lui était impossible de revenir sur le continent, et il n'était pas question que Louis-Philippe revienne sur Liberty.
 
Quelques dernières confidences, quelques dernières promesses et les deux amis s'endormaient sur la plage de la Maison de France, profitant de la présence l'un de l'autre, le plus simplement du monde.
 
Wildekat ne perdait pas un ami, elle le laissait partir pour continuer sa vie, la vivre pleinement ailleurs. Au moins sur le continent, Louis-Philippe serait en sécurité, il ne subirait pas le sort morbide qui était réservé à tous les corsaires de Liberty et Charles-Auban grandirait dans un monde qui est le sien.

En regardant partir l'Amaryllis, Wildekat n'arrivait plus à contenir ses larmes. Elle les sentait ruisseler, chaudes comme son coeur serré, et salées comme l'océan qui portait Louis-Philippe vers la France.
Les lèvres mouillées par ses larmes, la féline souriait malgré tout.
Tout était pour le mieux pour Louis-Philippe, et c'était bien le principal.
Anne Providence
Anne Providence
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07/08/2007
Posté le 25/10/2008 à 22:04:19 

La robe me rappelait trop  Louis-Philippe.

Je ne pouvais le laisser partir sans tenter de le revoir une dernière fois. Nulle manigance pour le forcer à rester ici, je me couvrirais de ridicule.


Lui dire au revoir, lui dire….

Sa lettre était restée sans réponse.

Pas d’adieu de ma part en écho du sien. Les choses ne pouvaient rester ainsi.


Le bal…  Je serais peut-être en retard, mais je devais me rendre à Port Louis.

Il me restait à courir, plus vite, plus loin. Mais le temps qui est perdu ne se rattrape plus. 

Quand j’arrivais dans la cité Française, il était bien trop tard. Plus personne sur le quai, plus de bateau en vue. Forcement, la marée ne faisait pas de sentiment et je le savais.
 Trop tard. Il était trop tard.

Bien le bonsoir Anne
 

Dans ma précipitation je n’ai pas vu qu’un homme était encore sur le quai en fait. Je me retourne lentement après un dernier regard à l’horizon. C’est le Capitaine du Lys qui se tient là derrière moi. Je masque  ma surprise derrière un sourire carnassier.

Bonsoir Gahériet. 

Un silence s’installe entre nous. Nous savons l’un et l’autre que c’est une même personne qui est l’origine de notre présence sur le quai à cet instant. Nous ne pouvons rester ainsi. D’émotion je m’étrangle et tente une pauvre phrase :

LPAM..... quel personnage c'était. Ses conversations étaient toujours extraordinaires, il maniait le verbe avec efficacités
- Oui Anne, j'avoue que sa présence était un réel soutient pour mes différents choix ; j'allais régulièrement le voir, c'est un homme de valeur il ne lui reste plus que son fils, et j'avoue que le lys a des moyens plus que limité pour assurer son éducation et sa sécurité je pense sincèrement qu'il a fait le bon choix, même si cela me fait mal au coeur de dire ça
-
Combien de fois j'ai pensé à son fils..... Rêvant à la fois de l'occire pour que Louis-Philippe ne parte pas ou de le marquer de ma lame pour toujours afin de le reconnaître et ne jamais porter la main autrement sur lui. Curieux ces 2 attitudes opposées sans doute dues à la dualité de notre relation. N’est ce pas ?

-
Oui, j'avoue que c'est assez particulier encore une fois, vous m'intriguez Anne


Je souris au capitaine du Lys.

Vous êtes une personne de valeur, mais vos réflexions et vos "pulsions", vous poussent des fois dans des retranchements particuliers.


Un instant Gahériet me fait penser au
Docteur Jameson le médecin de mon navire le Sheba Queen, je me mets sur la défensive. Je m’inquiète de ce qu’il va me dire ensuite… Certaines discussions avec le docteur prenaient une tournures qui me mettait en colère. Mieux vaut prévenir que guérir. 

Vous savez, le Jolly Roger avant tout c'est ma ligne de conduite après si je peux me permettre de m'amuser en plus…

-
Je ne sais que trop votre dévouement pour le Jolly Roger, mais ça n'empêche pas votre coté libre et sans retenue demeure une particularité, je dois dire que vous êtes unique

-
Il vaut mieux sans doute pour les corsaires de cette île que je sois unique non ? 


Il sourit en coin. 

Effectivement, je vous l'accorde

Puis il  rit franchement.

Ainsi que pour la tranquillité d'esprit de la dame de vos pensées....


 
- Je vous l'accorde. Mais Anne, ce soir là n'ayez aucune défiance envers ma personne, nous sommes là pour LPAM en sa mémoire pour fêter son départ, comme il doit l'être pour un tel homme Asseyons nous et discutons sans arrière pensé, ni crainte.

Nous avons fait quelques pas d’un accord tacite. Et une fois dans l’auberge de Port Louis, nous nous asseyons.

Je
souris et sors une bouteille de rhum de la confrérie, je la pose devant Gahériet. Il prends deux verres sur une table voisine, et les met à coté de la bouteille.

Louis-Philippe a su me faire apprécier le charme d'une coupe de champagne en plaisante compagnie dans ce lieu même, mais c'est plus souvent le rhum de la confrérie que je trouve au repaire
 

Pensant au vestige de notre antre, je me reprends


Enfin, que je trouvais.


A nouveau, il esquisse un bref sourire.


LPAM était un homme du monde, un noble, pour ma part je suis un soldat, j'avoue ne pas avoir son savoir vivre ni ses manières, mais j'espère que je conviendrais pour vous accompagner dans cette soirée d'adieux
- Gahériet, vous étiez son frère d'arme. Vous êtes le Capitaine du Lys.
Trouverais-je quelqu'un de plus proche que lui ? Vous êtes la personne idéale je crois.

-
Merci, j'apprécie le compliment à sa juste valeur, Louis Philippe va me manquer vraiment !


Il regarde vers la fenêtre.

A qui ne manquera t'il pas ?

- O
ui, effectivement

Je me lève rapidement, allant vers la fenêtre. Une fois le dos tourné à Gahériet, je tente furtivement d'essuyer mes yeux et je reviens comme si de rien n'était.

Il est déjà trop loin, il n'est plus en vue
-
Non, on ne voit plus les feux arrières du navire avec les courants il a vite quitté la crique de Port Louis

- L
a marée n'attend pas.

- N
on, comme son destin


La bouteille est toujours sur la table. Je sors ma destinée de son fourreau. Le Français conserve un calme olympien et ne bouge pas d’un poil. Je m’avance jusqu’à la table et saisis la bouteille. D’un coup précis j’en sabre le boulot, le bouchon part avec force contre le plafond. Je range la lame avec calme et  nous sers 2 verres, sans pouvoir contenir un léger tremblement de ma main.
Il me prend un verre des mains. Je voudrais regarder Gahériet dans les yeux, mais cela m’est impossible.

A Louis-Philippe Armand de Maupertuis et à son fils ! A leur destin !

-
Oui à leur destin


Il lève son verre, en direction du port. Nous trinquons. Il boit d'un seul trait son verre et je fais de même en reposant mon verre avec violence sur la table

Bien faisons la même chose alors.

Je lève un sourcil, n’ayant pas compris ce qu’il a voulu dire à l’instant.
 Avec un sourire jette son verre sur la table.

Anne, quoiqu'il nous sépare, nous avons désormais un point commun, notre attachement réciproque pour le même homme même si ce dernier est différent, je tiens à préciser. 

Je
hoche la tête et esquisse un sourire à la dernière remarque de mon interlocuteur.

Voilà, je dois dire que c'est une de mes qualités, arriver à faire sourire les gens
-
A mon avis vous avez bien d'autres qualités. Je peux vous faire une confidence ? 

-
Allez y

Il se mord les lèvres un instant et nous ressert 2 verres de rhum. 

E
n fait...

Je ne sais comment dire les choses. Gahériet semble intrigué, il ne dit rien cependant, il attend curieux mais patient. Je me jette à l’eau.


Je ne pensais pas que son départ me toucherait autant....

- P
our être franc, j'avoue qu'il en est de même

- M
ême s'il ne s'agit pas des même raisons je tiens à le préciser.

J
e souris un peu plus, faisant écho à sa remarque précédente. Le rhum aidant, nous sommes plus… « proches » et Louis Philippe est là entre nous : « un point commun, notre attachement réciproque pour le même homme »

C'était mon second sur beaucoup d'affaires, et nous formions une bonne équipe, même très bonne

Il s’arrête et sourit également relevant mon allusion.
 Je pousse un verre vers Gahériet et  je reprends le mien. 

Je vais être franc avec vous Anne
- Vous ne l'étiez pas avant ?

La remarque fuse, comme je le fais si souvent. Une remarque qui se veut plus drôle que sérieuse un peut pour tenter d’alléger cette atmosphère lourde empreinte de la solennité et de la tristesse causée part le départ de notre ami.

Si, mais c'est une manière de parler.


Il fait mine de froncer les sourcils Je m’assois pour écouter Gahériet, décidée à me taire pour le laisser s’exprimer. Cette soirée est particulière, j’ignore si j’aurais l’occasion de le revoir ainsi. C’est plus nos lames qui se croisent habituellement.

Voilà, ça y est j'ai perdu le fil maintenant. Ben non,c'est trop tard je voulais faire un jeu de mot, mais j'ai loupé mon coup, par votre réflexion vous m'avez coupé l'herbe sous le pieds


J’hésite entre rire et m'excuser. Il a voté pour le rire et repend son verre qu’il brandit. Mon rire est plus contenu, je regrette de ne pas savoir le fin mot de ce qu’il avait à me dire. Sujet sérieux, boutade ? Je ne le saurais pas. Je lève mon verre aussi.

A la votre, A la sienne et à tous ceux qui pensent à lui à ce moment là

Je pense à la féline un instant.

A Rafaella qui gagne la guerre en espérant que Louis Philippe et son fils attendent encore longtemps avant de la rejoindre.

Mon toast jette un froid. De suite le rire de Gahériet s'efface, et une certaine gêne s'installe. Mais il enchaîne :

Oui, qu'elle les protège là ou elle est.


La tristesse pointe dans son vœu. Je poursuis :

Il est des adversaires qui m'inspirent le respect
- Et des destinées qui m'inspirent beaucoup de tristesses

Les confidences reviennent :

J'étais là au décès de Rafaella,  à ces noces "funestes" "funèbres" vous savez j'ai pourtant l'estomac bien accroché…
- Je le sais, même si je n'y étais pas

- J
'ai pillé, j'ai tué, mais je crois que je n'ai jamais rien vu d'aussi terrible j'aurais pu de réjouir de voir disparaître une rivale mais non ; en plus j'aime les victoire qui ont de la saveur et quand il a fallut batailler
- Connaissant Louis, c'est à ce moment là que vous l'avez perdu définitivement Le connaissant il n'aurait jamais pu se contenter d'une seul femme c'est dans sa nature mais là il a juré, et la perte d'une femme et le plus fort des ciments maintenant.

Je bois une gorgée de mon verre


J'allais réagir sur ce que vous avez dit en premier mais j'ai bien fais de ne pas vous interrompre cette fois. Les évènements du jour nous montrent que vous avez raisons mais vous le connaissez bien effectivement je ne puis en douter. Vous savez, ce n'est pas forcement l'amant que je regrette le plus....
-
Nous étions proche, même si je l'avoue nous avons des tempéraments bien différents

- L
'ami peut-être
- Cela, vous êtes la seule à pouvoir le dire, ou le savoir laquelle de ses facettes vous manquera le plus.

Je reste songeuse. 

I
l vaut peut-être mieux que je ne me pose pas trop cette question.
- Non je vous l'accorde

Je bois une autre gorgée de son verre tandis qu’il termine de siroter son verre.

Anne je vais devoir te quitter mon devoir m'appelle il faut que j'inspecte les demandes d'intégrations au lys nous allons recruter un français. 

Je
hoche la tête.

 
U
n seul homme ne suffira pas à remplacer la perte de Louis Philippe.
- Non c'est certain.
- Enfin, r
ecrutez donc et bien !

- M
ais bon, c'est comme tout, certains s'en vont, d'autres restent, et du sang neuf arrive

- Le lys est un adversaire que j'aime affronter et pour qui j'ai de l'estime à la différence de l'OMSL.

-
Oui, être ennemi ne veut pas dire ne pas estimer même si pour ma part, Sanca restera toujours une raclure, mais ne parlons pas des choses qui fâchent comme l'ordre.

- T
u me l'as déjà écris cela, nous sommes d'accord là-dessus. Pour  Sanca, il  est parti, merci de ne pas salir son souvenir…

- Je
sais, mais il y a des blessures qui ne partent jamais malheureusement sur ce je vais devoir y aller Anne.

Il  se lève doucement, je fais de même.

Merci pour ce moment partagé en mémoire de Louis Philippe
- O
ui Anne, à toi  aussi merci

Il incline la tête et s’approche de moi. J’attends. Il prend ma tête entre ses mains. Je ne bouge pas. 
Anne Providence
Anne Providence
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Posté le 25/10/2008 à 22:27:51 

Anne Providence
Anne Providence
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Posté le 25/10/2008 à 22:29:28 

Il m'embrasse affectueusement sur le front.

Et merci encore d'avoir eu ses pensées pour l'un de mes frères.
 

Devant ce baiser, fraternel ou paternaliste je ne peux  retenir une
petite moue.

Je te l'ai dis. Louis Philippe est pour moi un ami....  

Après une seconde de silence je reprends :

Gahériet ?  
-O
ui?

- N
'avais tu point quelque chose à me rendre ?

Il perd un peu de son assurance sachant très bien ce à quoi je fais allusion.
 

- Ma chère, si je ne m'abuse votre don a été volontaire et sans gage de retour
- Peut-être pas ce soir.....
- Non, en plus effectivement
-  
Mais tu avais dis que tu me le rendrais. Je ne te torture pas plus, cela gâcherait l'intention de cette rencontre

-To
ut à fait

-
Au fait, Kristal m'a écris 2 ou 3 fois il me semble.

- J
e le sais 


Il me fait un clin d'œil. Je salue Gahériet  Il s'incline de nouveau. 

Anne se fut un réel plaisir de passer cette soirée avec toi.
- Plaisir partagé, Gahériet. Il ne retire pas la douleur mais comme on dit : plaisir partagé est double plaisir peine partagée est demi peine
- Et c'est bien vrai
- J
e te laisse le restant de la bouteille et pourtant nos stocks sont bien bas.
- Merci, la prochaine fois que nous nous croiserons je te laisserai un souvenir
- P
romesse en l'air ou promesse tenue ?

- E
lle sera tenue, je n'ai qu'une parole

- Soit au revoir Gahériet

-
Au revoir

Je bondis vers la porte, mais moins agile qu'autre fois à cause une cicatrice encore récente.
Kristal Onza De Llama Duende y Seda
Kristal Onza De Llama Duende y Seda
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Posté le 26/10/2008 à 11:20:12 

Après avoir assistées à l'écart au départ de Louis Philippe, Kristal et Alex marchaient sans but précis dans Port Louis, leurs pas les dirigèrent naturellement vers la taverne. Même si elles ne le connaissaient peu à vrai dire, la perte d'un de leur comptariotes les touchaient toujours autant ; un petit remontant était toujours le bienvenu dans ces moments là.

En passant devant la fenêtre entrouverte de la taverne, Kristal s'arrêta brusquement
- Kristal ? que fais tu ? Tu es toute blanche, tu te sens pas bien ? dit Alex intérrogative

Kristal ne répondit pas, Alex regarda alors dans la même direction et fut génée pour son amie en voyant les deux personnes présentes. De longues minutes passérent ainsi.

Kristal n'entendit que des brides de conversation et voir Gahériet et Anne si proches autant physiquement que dans leur conversation lui fit ressentir une vive douleur au niveau de son coeur. Doutes quand tu nous tiens...

Quand il s'approcha du visage d'Anne, elle ferma les yeux et se retourna. Alex prit sa main dans la sienne
Viens Kristal, ce n'est pas la peine de rester plus logtemps, tu te fais mal pour rien, on rentre chez nous. 
Dulcina Fagney
Dulcina Fagney
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Posté le 30/10/2008 à 13:40:55 

L’Amaryllis avait quitté le port.
En partance pour le vieux continent, celui-ci s’éloignait tout doucement de Liberty.

A son bord, un français. Et son fils. Un fils qu’elle n’aura jamais connu.
Si elle avait été encore vivante, nul doute qu’elle aurait aimé le connaître, et qui sait, le présenter à sa fille.

Mais le Destin avait été tout autre, et le bateau passait à présent non loin des côtes où elle s’était jetée de la falaise, contournant les récifs.

Il quittait l’île, comme elle-même l’avait souhaité auparavant, mais il avait réussi là où elle avait échoué… après la mort de celle qu’il avait promis d’aimer toute sa vue durant, il n’avait pas laissé tomber son enfant… il l’avait sauvé, et faisait exactement ce qu’elle aurait dû faire elle-même.

Les vagues claquaient contre la paroi du navire qui s’éloignait définitivement de cette île. Parmi elles, peut-être se trouvait l’esprit de Dudu… qui venait dire un dernier au revoir à son ami.
Peut-être… qui sait ?


[HRP / bon ça rend pas aussi bien avec Bonna, mais j'voulais pas attendre 3 semaines que les jeux se terminent pour le poster ^^]
 

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