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Posté le 14/06/2008 à 19:59:09
Le soleil se lève sur Port-Louis, auréolant les habitations d’un halo de lumière. Les docks fourmillent de personnes. Les marins vont à leurs taches, les marchands essaient de vendre leurs produits…
Une jeune fille pause un petit sac de cuir sur un cageot.
« Faut pas rester là, ma p ‘tite dame » lance un mousse montant sur un navire.
C’est qu’elle vient de loin, la mam’selle. Six mois qu’elle est dans ce bateau, à faire fuir les rats, préparer à manger pour l’équipage, laver le linge … Et elle en a marre. Elle veut de l’action ! Elle croyait qu’en s’engageant sur ce bâtiment, elle les aurait, ses aventures ! Mais non ! On l’a pris pour une vulgaire bonne, ça elle ne supporte pas. Mais elle est enfin arrivée, l’île de Liberty, son but, son destin. Elle le sent dans chaque parcelle de son organisme. Ses artères, ses veines palpitent. Son cœur bat plus vite. Sa vie d’avant, elle l’oublie. Seul reste son nom : Amandine de DouceRoche.
Elle trouve que c’est un nom trop sage, mais elle le garde.
Elle fait le tour de la ville, s’extasiant de tout et de rien. Dans le quartier malfamé de la ville, elle voit deux soudards qui se battent. Elle voit aussi une femme qui s’approche, les calme, les soigne. Elle l’admire, douceur, courage, fermeté … Amandine veut lui ressembler. Quand la dame s’éloigne, Amandine la rattrape et lui dit :
« Madame, vous êtes médecin ? Vous soignez beaucoup ? Je peux devenir comme vous ?
- Euh … Oui, je suis médecin. Oui, je soigne beaucoup. Devenir comme moi ? Ce n’est pas si simple …
- S’il vous plaît … supplie Amandine.
- Bon, d’accord, j’ai du temps je peux t’apprendre les rudiments du métier » accepte la femme.
A partir de ce moment, Amandine passa beaucoup de temps avec elle. Celle-ci lui apprit beaucoup de choses, non seulement les soins, mais aussi la lecture, l’écriture … Amandine devint très sage et très bon médecin.
Mais il fallut qu’un jour la vie rattrape ce qu’elle oubliait …
« L’institutrice » d’Amandine mourut, assassinée. Ce jour-là, la femme avait voulu soigner les ivrognes d’une taverne. Un, particulièrement saoul, la frappa avec un pied de table. Un coup dans le crâne, mortel. Elle mourut sur le coup.
Amandine pleura beaucoup et se jura qu’elle la vengerait, que cela n’arriverait plus. Que plus personne ne mourrait qu’elle les soignerait …
Elle postula à la garnison en temps qu’homme. Elle voulait savoir se défendre, défendre les autres. Pendant trois ans, elle apprit le maniement des armes.
Elle jura que chaque personne qu’elle rencontrerait sur son chemin sera soignée, chaque truand puni.
Ainsi ira sa vie. |
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Le Faux Rhum
