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"Seul oui, mais pas en couard !"  
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Scorbut Bill
Scorbut Bill
Déconnectéparia
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Posté le 31/05/2008 à 04:48:27 

Port-Louis, Vendredi 30 Mai, 22h. Rohel rajusta une dernière fois sa cuirasse et ses jambières. Une sensation étrange depuis la veille au soir l'avait empêché de fermer l'œil de la nuit. Ça sentait mauvais, trop mauvais. Il s'attendait plus ou moins à voir Maurice de la Rippavière se ramener pour un duel. Les provocations étaient aller bon train la veille, il s'était donc préparé en conséquence. Il n'avait pas peur mais un mauvais pressentiment le taraudait. Il saisit ses armes et les enfourna dans leurs étuis et fourreaux, la main tremblante. Il se servit un dernier Rhum avant de sortir, l'alcool lui réchauffa les entrailles mais n'effaça pas ce gout amer dans sa gorge. Une fois dehors, il regarda les dernières consignes du Général placardées sur le mur de la maison de guilde. "Consignes : Tout ceux qui le peuvent, descendez à Port Louis pour ce soir ! Henry Morgan." Datées d'aujourd'hui même. "Imbécile !" Cracha t-il. Comment les soldats français, tous en garnison ou en entrainement à droite à gauche, pouvaient-ils revenir en ville en une journée ? La rumeur d'une possible attaque avait donc atteint ses oreilles à lui aussi...deux semaines pour les atteindre quand même. Il s'alluma une pipe préparée à l'avance, et fit le tour de la ville pour examiner les défenses. Après être passé devant plusieurs points stratégiques, il se rendit à l'évidence : il n'y avait personne en ville. Du moins, personne en l'état de combattre, avec un Balthier complètement ivre à l'entrée Nord, et un tout jeune au regard vide à côté du marché, Port-Louis était offerte sur un plateau à l'ennemi. "Cadédiou ! Pas un jean-foutre avec moi !" grogna t-il. Cette sensation funeste ne faisait qu'empirer au fur et à mesure qu'il passait dans les rues de la ville fantôme. Rohel décida d'écouter son sixième sens et se rendit aux quais pour défendre l'accès aux marchandises fraichement débarquées. Comme à son habitude lorsqu'il se retrouvait seul lors d'une mission, il se parla à lui même pour chasser le stress qui lui tiraillait les tripes. Est-ce ce soir qu'il allait mourir ? Possible, mais pas sans combattre. Les minutes s'égrainaient lentement, très lentement. La tension montait, l'air était électrique. Il allait se passer quelque chose ce soir, il en était désormais persuadé. Il était seul, il allait devoir défendre la ville seul. Il entendit alors une rumeur provenant du Nord. Le son provoqué par une troupe en marche. De nombreux Anglais avaient été repérés aux abords de la Caverne du Lac durant la nuit dernière. "Ces chiens d'Anglais...ça doit être eux, maudits soient-ils !" Il dégaina son pistolet et son tromblon. Une des lanternes accrochées non loin s'éteignit soudain, plongeant le quartier des docks dans une obscurité menaçante. La rumeur s'amplifiait à en devenir assourdissante. Il comprit que la ville était attaquée quand les premières flammes s'élevèrent dans la nuit sans lune. Du coin de l'œil, il distingua un mouvement furtif dans l'ombre du marché. "Port-Louis !" Hurla t-il a plein poumon en ouvrant le feu à l'aveuglette droit devant. Une balle éclata sur le mur derrière lui, il se mit à couvert derrière une caisse. Il jeta son tromblon déchargé, et prit son barillet à deux mains. "Port-Louis !" Il tirait au juger, là d'où lui semblait provenir les tirs d'en face, impossible de savoir si il touchait sa cible. Soudain, une douleur fulgurante lui déchira la cuisse, il s'écroula au sol comme une masse. Il poussa un rugissement de bête en se relevant tant bien que mal sur sa jambe valide. Il vit une silhouette imposante courir vers lui, le sabre levé, prêt à frapper. Il le reconnu aussitôt, Maurice, ce chien de Pirate était donc venu. A la lueur de l'incendie qui embrasait le ciel, il vit son visage buriné, et le sourire carnassier qui y était accroché. Il tira sa dernière balle pour tenter de stopper la course de son redoutable assaillant, en vain, elle s'enfonça dans sa cuirasse mais il ne s'arrêta pas. Il lui tomba dessus comme la foudre, assénant un puissant coup de haut en bas. Rohel se jeta sur le côté, évitant de justesse la lame, lâcha son pistolet et eut tout juste le temps de dégainer son sabre pour parer le coup suivant. Il pouvait sentir l'haleine fétide et l'odeur rance de son adversaire, il puait la mort. Un coup de sabre lui entailla profondément le flanc. Il contre attaqua sans perdre un instant, touchant son ennemi au bras, mais il n'avait plus la force de soutenir le combat. Il posa un genou à terre, son énergie le quittait en même temps que son sang. La sueur lui brouillait la vue. Il se savait perdu, mais c'est avec honneur et panache qu'il avait décidé de tomber. Il leva son sabre et hurla "Port-Louis !" avant de voir la lame tombée vers sa tête. Son casque se fendit en deux, la douleur lui vrilla le crâne, il s'étala de tout son long dans son propre sang. Avant de sombrer dans le coma, il vit le Pirate partir en direction d'une silhouette qui arrivait en courant. Une silhouette avec un bandeau rouge. "Chiens...d'Anglais..."
 

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