Faux Rhum Le Faux Rhum Faux Rhum  

Le forum > Taverne > Naissance de Salty Dog
Naissance de Salty Dog  
Auteur Message
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 02/12/2007 à 15:07:37 

I . “Ma, regarde, je cours plus vite que Belle ! ” Un enfant maculé de boue de la tête au pied et haletant se tenait devant la porte d’entrée, une chienne imposante à ses cotés. Elaine s’arrêta un moment de découper les harengs qu’elle était en train de préparer pour le séchage et s’adressa à l’enfant. «Va te laver Salty, nous allons bientôt manger ! » Criant de joie et entraînant la chienne avec lui, il parti en courant vers le bac réservé d’habitude aux vaches du foyer. Salty était son unique enfant. Son vrai nom était Etienne mais ses cheveux couverts de sel lui avaient valu ce surnom donné par son père, Jean Fossec.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 02/12/2007 à 15:08:32 

II. Elaine avait trouvé Jean blessé et à moitié noyé sur la plage où elle ramassait les coquillages qu’elle vendait sur le marché de Lostwithiel sur les cotes de Cornouailles. Celui-ci s’était fait abandonner par le bateau qui devait l’emmener de l’autre coté de l’océan. Persuadant sa mère, elle l’avait accueilli et soigné dans la maison où elles vivaient. Elles avaient pansé ses plaies et enlevé une balle de pistolet qu’il avait prise dans la cuisse. Jean avait déliré pendant une semaine puis son état s’était amélioré rapidement sans raison apparente. En moins de deux semaines, sa plaie s’était refermée et il pouvait marcher sans s’appuyer sur une des cannes prêtée par la mère de Elaine. Dès qu’il avait pu marcher, Jean s’était rendu dans le petit village pour trouver un bateau en partance vers l’Ouest mais, à l’approche de l’hiver, les long courriers ne se risquaient plus à traverser l’océan. Les vaisseaux lourds de marchandise étaient difficiles à manœuvrer, et ceux qui passaient entre les tempêtes et réussissaient à éviter les icebergs étaient des proies faciles pour les pirates. Il avait du remettre son voyage au printemps et avait trouvé un peu d’emploi auprès des pêcheurs locaux à réparer leur matériel en prévision du printemps. Il logeait chez un des pêcheurs qui l’employait. Jean visitait les deux femmes chaque semaine. Il leur amenait du poisson et faisait lui même la cuisine. Ils eurent tout l’hiver pour partager leurs histoires. Le printemps arriva et le premier bateau en partance vers les nouvelles terres largua les amarres sans Jean à son bord. Jean et Elaine se marièrent au début de l’été sur la plage où Elaine avait trouvé Jean. Etienne naquit au printemps de l’année suivante.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 02/12/2007 à 21:01:40 

III. * (2 ans plus tard) * Depuis quelques temps, les braconniers du village revenaient les mains vides mais avec des histoires qui faisait frémir les villageois. Le gibier semblait avoir disparu de la contrée. Lapins, lièvres, faisans et biches s’étaient évaporés. Seuls les oiseaux perchés semblait ne pas être affectés par ces disparitions. Des traces avaient été trouvées autour des cours d’eau et dans les sous bois qui entouraient Lostwithiel. Des traces de loup.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 02/12/2007 à 21:02:16 

IV. Jean partait chaque mois quelques jours hors du village pour chasser. Il partait seul le matin très tôt avec une chemise et un pantalon pour tout vêtement, un sac de toile accroché à la ceinture. Elaine lui avait donné des vêtements chauds qui avaient appartenus à son père mais il les laissait dans sa chambre quand il partait chasser. Il revenait quelques jours plus tard à la tombée de la nuit, son sac rempli de gibier. Elle ne savait pas où il dormait durant ces absences. Le plus proche village était à une journée de cheval de Lostwithiel. Jean était parti ce matin à l’aube comme à son habitude. Elaine sorti de ses pensées en sursaut. « Salty, viens par ici, il va bientôt faire nuit ! » Une bourrasque de vent froid lui fit rajuster son gilet et elle ferma la porte derrière son fils en frissonnant.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 15/12/2007 à 17:33:52 

V. Ce fut Steven Philips, le fils de l’aubergiste, qui trouva le cadavre du grand cerf près de l’endroit où il posait ses collets à lapin. Le cerf était éventré et la taille des plaies laissait imaginer la taille de la bête qui l’avait attaqué et déchiqueté. La trouvaille et l’imagination des villageois eu tôt fait de mettre le village sens dessus dessous. Le maire du village rassembla tous les hommes valides du village et les arma du mieux qu’il pu de piques et de faux. L’aubergiste Ron Philips sorti de son arrière boutique un mousquet, un sac de poudre soigneusement protégé contre l’humidité et un moule. Le forgeron utilisa le moule pour fabriquer une douzaine de balles grosses comme le pouce. La battue dura 3 jours. Les traces qu’ils suivaient empruntaient milles et milles détours le long de sentiers que mêmes les villageois les plus anciens semblaient avoir oubliés. La battue se termina sur la plage à l’ouest du village. Les falaises au pied de la plage étaient percées de grottes creusées par les marées. Les traces que la Battue avait suivi depuis le début de la journée ne pouvait venir que de l’une de ces grottes. Des hommes se postèrent autour de la bouche de la première grotte et lancèrent des brandons enflammés à l’intérieur. La cavité était peu profonde et l’inspection fût rapide. Ils utilisèrent la même approche pour la seconde grotte. Celle ci était plus grande et longue que la première. On ne pouvait pas en distinguer le fond. Une équipe de quatre hommes commandée par l’aubergiste se dirigea vers l’ouverture.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 15/12/2007 à 17:36:45 

VI. Ron Philips entra le premier dans la grotte. Il était suivi de Jeffrey et Roughy qui portaient chacun une lance artisanale faite d’un long bâton de bois et d’une lame de couteau fixée au sommet. Ron était lui équipé de son mousquet chargé au bout duquel il avait attaché un long couteau de boucher pour s’en servir comme baïonnette. Un villageois portant une torche, les suivait en retrait. Les brandons jetés à l’entrée de la grotte était déjà éteints lorsqu’ils pénétrèrent à l’intérieur. L’air humide de la grotte faisait crépiter la torche.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 22/12/2007 à 21:43:25 

VII. Jean entendit les pas de hommes résonner le long des parois. Il connaissait bien les grottes de la plage, c’est là qu’il séjournait pendant ses périodes de chasse. Il savait que celle-ci avait une galerie secondaire débouchant en haut de la falaise mais, pour l’atteindre, il lui fallait passer de l’autre coté de la grotte et il serait à découvert pendant ce court instant. Ses oreilles étaient tournées en direction du bruit des pas qui approchaient. Il avait ôté ses vêtements comme tout les mois en période de pleine lune. Ses membres transformés étaient recroquevillés autour de son torse déformé, le faisant ressembler à un rocher le long de la paroi. Les poils de son cou étaient hérissés. Ses ongles, long et courbés, étaient plantés dans le sable de la grotte. Jean concentrai toute son énergie pour juger du moment le plus propice où il pourrait bondir et plonger dans la galerie secondaire. Quelque part dans son esprit les silhouettes de d'Elaine et Etienne s’éloignaient malgré tout ses efforts. Les hommes étaient presque à sa hauteur maintenant. Ils n’avaient qu’un pas à faire, tourner la tête et il serai acculé contre la paroi avec 3 hommes armés autour de lui. Le groupe arriva à sa hauteur et s’arrêta pour examiner l’entrée du boyau sur la paroi opposée à celle où Jean était prostré. Jean bondit. Un coup de patte envoya la torche du dernier villageois dans une flaque, plongeant la grotte dans un obscurité relative. Il envoya rouler Jeffrey dans les jambes de l’aubergiste d’un coup d’épaule et s’engouffra dans l’ouverture. La détonation du mousquet fit un bruit énorme dans son dos et il senti claquer le rocher près de son oreille droite. Il accéléra sa course. Le couloir de roche tournait et devenait plus étroit dans cette partie. Le temps qu’il avait passé à reconnaître ce chemin lui servait maintenant alors qu’il courrait sans ralentir dans une obscurité qui devenait plus profonde, tournant d’après une course cent fois répétée. Les voix se faisait plus lointaines à mesure des changements de direction du boyau. Jean déboucha dans une grande salle souterraine. Un petit lac en occupait la quasi totalité. Environ 100 pieds plus loin on voyait la roche remonter et former un plage, le boyau se prolongeait de l’autre coté du lac. Pour atteindre le boyau, il fallait traverser le lac. Jean ralentit sa course et se dirigea vers la paroi qui plongeait dans le lac. Il sauta sur la roche et commença la traversée.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 24/12/2007 à 16:56:37 

VIII. Ron et Roughy marchaient rapidement. Les deux hommes ne parlaient pas mais le regard qu’ils avaient échangé avant de plonger dans le boyau sombre ne laissait aucun doute : « Loup Garou ». Ron avait rapidement embrassé le crucifix pendu à son cou avant d’emboîter le pas à Roughy. Jeffrey les suivait à quelques pas. Il avait récupéré la torche tombée à terre et tentait de la rallumer sans grand succès. Le dernier villageois avait pris ses jambes à son coup. Le groupe progressait rapidement et arriva bientôt dans la salle au lac souterrain. La créature était accroché sur la paroi à gauche du lac. Il lui restait quelques mètres à faire avant de se trouver à pied sec. Roughy sauta dans le lac sans hésiter et commença à nager pour rejoindre l’autre berge. Ron commença à charger son mousquet dans la précipitation. La poudre ne semblait pas avoir souffert de l’humidité ambiante et il termina de la bourrer dans le canon. Il enfila une balle de la poche à munition dans le canon puis décrocha le crucifix pendu à son coup, l’embrassa puis le plia en deux pour le faire rentrer dans la gueule du mousquet. Il bourra le tout puis posa un genou à terre. La crosse vint trouver sa place dans l’aisselle de l’aubergiste. La créature venait de sauter sur le sable de l’autre coté du lac. Le mousquet fit feu pour la seconde fois.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 20/01/2008 à 12:06:38 

IX. Comme il s’élançait vers le boyau, Jean senti un choc dans le dos et trébucha en avant. Il se remit à remonter la berge. Dès qu’il fut rentré à l’abri du boyau, il se mit à escalader la paroi jusqu’au niveau d’un éboulement de rochers. Il ramassa une longue branche et la coinça entre deux rochers, puis il pesa de tout son poids sur la branche. Les rochers bougèrent légèrement, Jean accentua son appui et avec une lenteur infinie le premier rocher commença à rouler le long de la paroi. Jean se jeta en arrière et regarda avec satisfaction l’éboulement se prolonger et boucher l’entrée du boyau. L’obscurité était maintenant totale. Jean redescendit à tâtons jusqu’au boyau et s’enfonça dans le couloir creusé par l’eau de pluie. Tout en marchant, il toucha son épaule et senti un liquide poisseux sur ses doigts. Il bougea son bras doucement et ne sentit aucune gêne, uniquement une douleur au niveau de l’omoplate. Dans sa précipitation, le tireur n’avait pas du mettre assez de poudre pour faire beaucoup de dommage. Jean continua à marcher en suivant la paroi de la main. Rapidement sa main toucha un long objet appuyé sur la paroi. A tâtons il trouva le paquet soigneusement fermé au pied de la torche qu’il avait stocké là. Il réussi à défaire le paquet et trouva la pierre à briquet. Après quelques tentatives infructueuses, il réussi à faire prendre feu à la torche. Son ombre se retrouva projetée sur le miroir déformant de la paroi,. Ses membres inférieurs avaient une forme recourbée ainsi il lui était impossible de se tenir droit et son corps se trouvait forcé d’adopter une posture recroquevillée, prête à bondir. Ses pieds avaient la forme de pattes de chien mais dont la taille était anormalement grande pour un canidé. La partie supérieure de son corps était atteinte dans une moindre mesure, les bras étaient fins et semblaient rallongés, sa poitrine large et musculeuse. Son corps entier était revêtu de long poils maintenant plaqués contre son corps par la sueur de la course. Il se remit en route. L’obscurité semblait vouloir le dévorer, seule la torche retardait cet instant.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 20/01/2008 à 12:07:18 

X. Roughy se remit debout de l’autre coté du lac et se dirigea vers le passage dans lequel il avait vu disparaître la créature. Un bruit sourd venant du passage le fit ralentir. Un vacarme assourdissant fit trembler le sol de la grotte et un souffle d’air puissant provenant du boyau jeta Roughy à terre. Il se releva rapidement et se rendit assez rapidement compte que l’issue était bouchée. Seul un animal de la taille d’un lapin aurait pu se glisser dans les interstices des gros rochers qui barraient le boyau. « c’est bouché ! Il avait prévu le coup c’te charogne ! » Ron se retourna vers Jeffrey : « File avertir la corniche, il va ressortir au dessus de la crête ! » Jeffrey fit demi tour et pris ses jambes à son cou, la torche éclairant le passage.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 20/01/2008 à 13:10:08 

XI. Jean arriva devant une paroi assez escarpée. La flamme de la torche s’avivât, nourrie par le courant d’air qui l’aspirait vers le haut. Jean leva la tête et aperçut la lumière. La tête lui tournait lorsqu’il rabaissa son regard. Il toucha de nouveau son épaule et trouva la plaie. Elle ne semblait pas profonde mais il du serrer les dents pour ne pas gémir. Ses doigts continuèrent l’exploration et trouvèrent un petit objet planté dans le creux de la plaie. Il tira dessus brusquement pour le sortir. La douleur lui fit plier les genoux et il s’assit au pied de la paroi. Il mit sa main sous la torche et regarda le sang noir qui la recouvrait. Quand il ouvrit sa main, Le christ le regardait. Un crucifix ! L’objet était déformé, tordu, brûlé mais facilement reconnaissable. Il ne restait plus à espérer que l’artisan qui avait fabriqué cette relique avait coupé l’argent avec de l’étain ou un autre métal, l’effet de l’infection en serai diminué. Il se releva en s’appuyant contre la paroi, respira et commença l’ascension.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 30/05/2008 à 22:08:34 

X. Jeffrey déboucha de la grotte trébuchant et haletant de la course. Il se releva et agita ses bras en direction du haut de la falaise. La vigie placée vit la torche s’agiter et parti en trombe avertir le groupe de villageois restés en couverture au dessus de la plage.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 30/05/2008 à 22:09:02 

XI. La lumière se rapprochait doucement. Au fur et à mesure de l’ascension, le sang semblait se figer dans le corps de Jean et chaque mouvement durait une éternité. Il sentit enfin de la végétation sous ses doigts et commença à hisser son corps hors de la cheminée. Sur les genoux, il du pousser sur ses mains pour se redresser. Il leva les yeux et son regards se figea. La lune, au ras de l’horizon, semblait énorme ce soir. Il ne pouvait en décrocher son regard. Hypnotisé, il n’entendit pas les mouvements des hommes dans les fourrés qui se rapprochait de lui. Possédé par le satellite, il ne senti pas les balles frapper son corps et ouvrir sa chair, répandant son sang hybride sur la végétation autour de lui. Il retomba à genoux sans quitter la lune du regard. Ce fut la pique à thon qui traversa son cou qui fit vaciller son regard. Sa tête s’inclina doucement puis son regard décrocha enfin pour se fermer à jamais.
Salty Dog
Salty Dog
Déconnecté
Inscrit depuis le :
05/11/2007
Posté le 05/04/2009 à 12:10:00 

Epilogue.

La dépouille fut ramenée au village sur un chariot à bras.

Elaine fut convoquée en comité restreint pour identifier le corps.

Le maire et le curé la fire embarquer de nuit sur le premier bateau en partance vers le large.

Elaine et le petit Etienne ne virent de l'enterrement de Jean que le brasier que le medecin du village avait fait allumer pour bruler la dépouille.

Le chagrin eu tôt fait d'affaiblir la pauvre femme qui donnait toute sa nouritture à son enfant.

Elle mourrut quelques jours avant que le bateau accoste à Port Louis.

Etienne se retrouva seul à Port Louis ....
 

Le forum > Taverne > Naissance de Salty Dog


Si vous souhaitez répondre à ce sujet, merci de vous connecter.
Marquer tout le forum comme lu
© 2004 - 2024 pirates-caraibes.com - Tous droits réservés